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enfants & adultes - Page 3

  • La Ville engloutie 22 (Le petit Chaperon II)

    klimt.jpgPendant que la Sirène des mers cherchait une solution pour fermer la faille qu'elle avait ouverte dans le continuum espace-temps afin de vaincre ses ennemis, Phyllis et le Hollandais volant préparaient la venue de la maman du petit Chaperon rouge. On lui prépara pour l'accueillir, une cabine contiguë à celle de Phyllis et d'Océane que l'on égaya avec un joli bouquet de fleurs. On nettoya le pont et la salle commune, rapiéça les voiles, briqua les cuivres et tout était fin prêt pour la recevoir. Elle devait arriver par avion, après plusieurs heures de vol et Phyllis ne voulait sous aucun prétexte rater le moment de l'atterrissage. Elle pressait tout le monde de se dépêcher, allait de l'un à l'autre pour s'assurer qu'ils avaient tout était en ordre et finissait par fatiguer Océane et Platon par ses bavardages et ses commentaires.

    - Pour l'amour du ciel, Phyllis ! Arrête de tourner en rond comme une toupie, tu me donnes mal à la tête ! la pria Océane. Je comprends bien ton impatience, mais ta maman ne sera pas là avant des heures. Il est inutile de s'exciter comme ça !

    - Océane a raison, renchérit Platon l'agneau. Ce n'est pas parce que tu t'agite que le temps passera plus vite !

    - Il ne s'agit pas de ça, mes amis !  Maman voyage en avion !

    - Tu ne voudrais pas qu'elle vienne de si loin à pieds ? Évidemment qu'elle voyage en avion !

    - Vous ne comprenez pas ! En avion, vous dis-je !

    Platon et Océane regardèrent Phyllis avec un air interrogatif. Ils ne voyaient pas où elle voulait en venir.

    - Qui dit avion, dit aviateur ! Vous voyez ?

    - Mais oui ! s'exclama Océane tout excitée. Platon, ton aviateur !

    - Oh ! Vous pensez vraiment qu'il s'agirait de l'aviateur et du petit Prince ?

    - Du moins c'est un bon début, non ! Jusqu'à présent nous n'avions aucune précision sur le sujet alors que maintenant, nous aurons une piste.

    ***

    Trépignant d'impatience, Phyllis chercha dans la foule des passagers qui débarquait à l'aéroport d'Amsterdam, sa maman.  Elle s'était faufilée au premier rang parmi les visiteurs, derrières les barrières de sécurité. Elle craignait de la manquer. Lorsqu'enfin la  silhouette élégante d'une femme habillée de rouge apparut après un groupe de touristes aux casquettes jaunes, le petit chaperon rouge fit des grands signes de la main.

    - Ici ! Ici !

    Un large sourire éclaira le visage de la femme et elle fit un signe de la main en retour. Après avoir récupéré ses bagages et terminé les formalités de la douane, la mère de Phyllis ouvrit les deux bras. Sans attendre, l'enfant se réfugia en courant dans  l'étreinte chaleureuse de sa mère. Toutes les deux étaient très émues et la maman de Phyllis essaya discrètement quelques larmes. Les premières effusions passées, le petit Chaperon rouge prit sa mère par la main.

    - Maman, chérie, viens !  Je vais te présenter à mes amis ! dit-elle tout heureuse.

    Sans perdre un instant, elle  la conduisit vers l'endroit où se tenaient le Hollandais, Océane et Platon, le Cracheur de feu et le Pêcheur.

    - Capitaine, je vous présente ma maman !

    Le Hollandais serra la main de la femme mais avant de partir pour retourner sur le vaisseau, il la retint quelques instants en arrière.

    - Je ne veux pas paraître impoli, commença-t-il. Mais, l'expérience m'ayant enseigné la prudence, je vais être certain que vous êtes bien la mère de Phyllis.

    La maman sourit en hochant la tête.

    - Je comprends votre méfiance. Tenez, répondit-elle en tirant de son sac à main un paquet de lettres où l'on distinguait l'écriture  soignée et enfantine de Phyllis. Après avoir lu toutes les péripéties que Phyllis a traverséés à vos côtés, je ne peux qu'approuver votre demande.

    Le Capitaine examina le paquet  de lettres et, rassuré, le lui rendit.

    - Merci beaucoup, Madame.

    - Je vous en prie, Capitaine ! Laissons les formalités. Appelez-moi par mon prénom : Iris. Après le départ insensé de Phyllis j'ai passé des moments terribles à craindre pour elle. Apprendre dans ses lettres ce que vous avez fait pour mon enfant et les soins que vous lui avez prodigués , nous rapproche.

    Elle lui sourit.  Ils rejoignirent les autres et regagnèrent tous ensemble le vaisseau du Hollandais, amarré dans le port. Le Capitaine fit visiter le navire à la mère de Phyllis et après le déjeuner, Iris se retira dans sa cabine pour se reposer après le voyage et le décalage horaire.

  • La Ville engloutie 17 (Le petit Chaperon II)

    Amsterdam 2.jpgAmsterdam ! Le vaisseau du Hollandais volant touchait enfin les rivages de son pays natal ! L'équipage, accoudé au bastingage se recueillait  silencieux derrière le Capitaine, contemplant  les quais de la ville  tant désirée. Des centaines de canaux sérpantaient à travers les bâtiments et s'entortillaient autour des rues étroites et arborées. Autour de la gare centrale une foule affairée allait et venait. Des bicyclettes faisaient tinter leurs sonnettes, les terrasses des cafés étaient pleines de monde, des mouettes poussaient des cris stridents comme des paroles de bienvenue.

    - Je hâte de visiter la ville ! dit Phyllis le petit Chaperon rouge. Tout semble si beau ! Viens Platon, Océane ! Soyons les premiers à descendre.

    - Pas si vite jeune fille ! la retint le Capitaine qui malgré son émotion gardait la tête froide. Ne nous précipitons pas à terre sans d'abord nous assurer que nous ne courons aucun danger.

    - Quel danger peut-il y avoir ? Nous sommes arrivés au bout de notre voyage !

    - Le Capitaine a raison, Phyllis, dit le Cracheur de feu. Il ne faut pas nous précipiter et risquer de tomber dans un piège. Après tout, nous ne savons pas ce qui est devenue la Sirène des mers !

    - Elle  nous aurait  suivi ?

    - Qui sait ? Il vaux mieux être précautionneux. Et d'abord, il faut que nous apportions le paquet qu'on nous a confié à destination.

    Phyllis fut obligée de reconnaître qu'il fallait attendre. Ainsi le Capitaine s'occupa des formalités portuaires, descendit en ville pour se procurer ce dont ils auraient besoin et revint quelques heures après. Il donna quartier libre à l'équipage mais laissa quelques hommes à bord pour surveiller le navire. Ceci fait, il réunit ses compagnons pour leur expliquer ce qu'ils allaient faire par la suite et tous ensemble ils partirent à la recherche du destinataire de la bourse.

    Ils empruntèrent les rues de la ville et ne tardèrent pas à se trouver devant une porte rouge. Un majordome vint leur ouvrir lorsqu'ils frappèrent et on les pria d'attendre qu'on les reçût. Puis, le majordome les conduisit dans un salon coquet et confortable où assise devant la fênêtre, une dame les attendait. Elle les invita à s'asseoir et commanda du thé.

    - Vous avez exprimé le désir de me rencontrer. De quoi s'agit-il ?

    - Nous avons un paquet pour vous, Madame, répondit le Capitaine. Mais avant, nous devons vous remettre en mains propres  cette lettre.

    Il tira de la poche de sa veste la lettre du vieil homme et la lui tendit. La femme regarda stupéfaite l'enveloppe, la tournant entre ses doigts fins et délicats. Elle sembla hésiter.

    - Qui vous a confié cette lettre ? finit-elle par dire.

    - Notre navire a échoué au cours d'une tempête au large de la Cornouaille il y a quelques jours. Il a fallu réparer les dégats et nous avons pu trouver secours sur le littoral...

    - N'en dites pas davantage ! l'interrompit leur hôtesse. Permettez-moi de lire cette missive.

    D'une main tremblante et brisa le sceau qui maintenait les pages fermées et les approcha de la fenêtre de profiter de la lumière du jour pour la lire. Elle parcourut rapidement les feuillets à plusieurs reprises comme si elle avait de la peine de croire ce qu'elle lisait.

    - Monsieur, puis-je voir le paquet qui accompagne cette lettre ?

    Le Capitaine se leva, sortit la bourse de sa poche, la déposa sur un guéridon près de la femme et regagna sa place sans un mot. Elle prit la bourse, l'ouvrit et sortit devant les yeux émerveillés de l'assistance un magnifique médaillon sculpté dans de l'or massif pendu à une chaîne. Elle l'examina attentivement et d'une légère pression, elle l'ouvrit, tirant de l'intérieur une tresse où s'entremêlaient des cheveux noirs et or.A la vue de cela, la femme fut émue aux larmes.

    - Je ne sais pas qui vous êtes, monsieur. Mais en m'apportant ce médaillon, vous me restituez une partie de mon passé ! Je ne pensais pas vivre assez longtemps pour profiter d'un instant aussi privilégié. J'aurais une faveur à vous demander. Vous pouvez refuser. Mais si vous acceptez, je vous garantis que vous ne le regretteriez pas.

    - Je vous écoute, madame. répondit le Capitaine.

    L'inconnue se leva de son siège et fit quelques pas vers le Hollandais.

    - Accepteriez-vous de me conduire vers l'homme qui vous a confié ce message pour moi ? demanda-t-elle.

    Tout le monde retint son souffle. Le Capitaine était aussi étonné que les autres. Il parut réflechir un moment et malgré les protestations qu'il lut dans le regard de ses compagnons,  il dit.

    - Si tel est votre souhait, Madame, je me ferai un plaisir de vous y conduire.

    Ainsi, à peine quelques jours après son arrivé à Amsterdam, le navire du Hollandais volant reprenait la mer pour Ker Is, avec à son bord une nouvelle passagère.