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Le Bombyx hargneux

  • Mais, qui sont donc ces privilégiés ?

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    Lyon.  Nuits de Fourvière.

    Je jubile de pouvoir profiter de ce moment. J'ai choisi avec soin l'artiste, réservé mon billet depuis des semaines pour la "modique somme" de 43 euros, je me suis fait belle pour l'occasion : Jolie robe, coiffure impécable (pour une fois), bijoux assortis, sandalettes mode, sac à main dans les tons etc. 

    Billets précieusement conservés dans leur pochette fnac, je me pointe dans la file d'attente une heure et demi avant le début du spectacle, espérant que je vais avoir une place pas trop loin de la scène pour une fois.

    Mon tour arrive, je passe devant une dame renfrognée qui examine avec suspicion mon sac, j'accepte un coussin aux armes d'un célèbre chocolatier suscéptible de protéger mon postérieur durant la représentation, et je grimpe les marches qui me guident vers les tribunes.

    Première surprise : Bien que le théâtre n'est pas rempli, une jeune femme qui porte un tee-shirt bleu sale estampillé "Nuits de Fourvière" m'indique avec force gestes que je ne peux pas me mettre près de la scène parce que les places sont réservées.

    - Je suis désolée messieurs, dames ! Vous pouvez pas vous mettre là, c'est réservé. Avancez, s'il vous plaît !

    J'avance ; moi et quelques autres.

    Je lève les yeux et je constate que sur la partie supérieure du théâtre antique, les gens s'angloutinnent, se serrent, cherchent une place.

    - Avancez, s'il vous plaît !  On voit très bien sur les côtés ! m'affirme-t-elle. Passez par derrière.

    Nous passons par derrière.

    Une autre jeune femme, même tee-shirt bleu sale et pantalon noir nous guide vers les gradins supérieurs et nous désigne des places sur les gradins du haut. D'autres jeunes femmes habillées à l'identique que ses consoeurs, même sourire, mêmes gestes nous autorisent enfin à nous asseoir.

    Deuxième surprise : Je suis assise en hauteur, très loin de la scène, en biais, et je doute que je puisse voir "très bien sur les côtés" comme on me l'a si gentiment affirmé.

    Troisième surprise : Une foule de personnes est assise sur des chaises disposées à deux doigts de la scène. (Des privilégiés sans doute)

    Quatrième surprise : Les places à droite de la scène, les meilleurs, celles qui font face à l'artiste se remplissent par des personnes qui arrivent pile dix minutes avant le début du spéctacle. (Encore des privilégiés ?)

    D'où sortent-elles ?

    Comment font-elles pour avoir ces places ?

    QUI leur réserve ces places en particulier ?

    Qui  décide de l'attribution des places ?

    Je sors mon billet et j'épluche chaque indication. C'est marqué, imprimé en noir sur blanc : Placement libre !

    Mais alors, pourquoi je suis obligée de suivre le spectacle depuis la dernière rangée des gradins alors que d'autres ont toujours une place réservé près de la scène ? Pourquoi je n'ai pas droit, par respect pour l'art, de faire des photos alors qu'au premier rang quatre ou cinq personne sortent des objectifs qui feraient pâlir le meilleur des paparazzi ?

    Est-ce que ces personnes privilégiées payent plus que moi ?

    Est-ce qu'elles soudoient les organisateurs du festival ?

    Est-ce qu'elles ont des passe-droits ?

    D'où tiennent d'elles ces privilèges ? Et pourquoi ???????????????

    Pourtant sur mon billet c'est marqué : prix unique, placement libre. Quant au prix de 43 euros, ça fait l'équivalent de 5 heures gagnées par une femme de ménage, à 8 euros et poussière l'heure !

    Il y a quelque chose qui m'échappe ! dois-je en rire ou me révolter ?

  • Le chemin du retour

    Chères amies, chers amis,

    Il y a quelques jours, je vous faisais un clin d'oeil de mon escapade sur le Chemins des écoliers.

    Aujourd'hui, me voilà sur le chemin de l'école. Réunions, rencontres, anciennes et nouvelles têtes, emplois de temps et beaucoup du travail en perspective avec des "nouvelles" directives, des " nouveaux" concepts pour le bien des élèves ou le bien de tous. Monsieur le Ministre de l'éducation Nationale (dont j'oublie le nom -tellement on en change souvent), en était convaincu ce matin. Apparemment seul lui et ses acolytes en sont convaincus du bien fondé de leurs réformes. A nous de nous débrouiller avec les Projets Personnalisés des élèves, l'acquisition d'un socle commun et l'informatisation des cahiers de textes. Cette informatisation sera obligatoire dès septembre 2011. Toujours dans l'intérêt des élèves et des parents. Nous entrons dans une nouvelle ère dans l'éducation ! Chouette, me direz-vous.

    Tout compte fait, qui va payer les ordinateurs pour remplacer les vieux cahiers de textes en papier ? Quand, c'est-à-dire à quel moment de la journée  allons-nous mettre le contenu de nos cours en ligne ?

    Y a-t-il un ordinateur par famille pour que tous les élèves soient sur un pied d'égalité ?

    Tous les parents (chômeurs, en fin de droit, pauvres etc.) ont les moyens d'acheter un ordinateur, de payer une connection internet pour que leur enfant puisse consulter de chez lui le cahier de texte de sa classe ?

    Je n'en sais rien, mais je me pose la question dans un coin de ma tête. L'école égalitaire ? Ne faisons-nous pas déjà de nombreux parias, Monsieur le Ministre ? Pensez-vous donc que les parents d'élèves ont tous les moyens financiers  de remplacer les agendas de papier par des Ipad?

    Bonne Rentrée

     

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  • Saw VI ou la banalisation de la violence

    La violence est banalisée dans les écoles. Comment en être autrement ?

    Devant l'engouement de certains enfants pour les films SAW (le dernier vient de sortir et fait un tabac) je ne m'étonne plus de cette banalisation. Je m'étonne même qu'il y en ait si peu dans nos écoles.

    Croyez-vous que le public de ces films soit des adultes ? Erreur !

    Les élèves de 11 à 15 ans admettent que c'est dur, que "ça, c'est de la violence" mais que c'est "bien parce que ça fait du suspense" !

    A la recherche de sensations fortes, les jeunes vont toujours plus loin. Voir des horreurs au cinéma, trouver un film d'horreur intéressant parce que "ça montre comment le héros va s'en sortir à la fin", est devenu pour eux "normal"."Saw sont des bons films"! Tant pis si on subi pendant une heure et demi, voire deux l'insoutenable.

    Le sang qui gicle de partout, les personnages qui se font découper en petits morceaux, hâcher menu, les têtes qui se détachent du tronc à la tronçonneuse dans  des litres d'hémoglobine, la torture, le sadisme gratuit, "c'est normal, c'est un film, c'est pour de faux"...

    Au quotidien, les bousculades, les insultes, les crachats, les bagarres,"c'est pour rire, pour s'amuser"...

    *

    Sur une classe de 27 élèves, plus d'une vingtaine a déjà vu deux films SAW au moins. Sur  27 élèves, la moitié ira voir au cinéma le 6ème volet. Sur 27 élèves, seules deux personnes m'ont dit qu'elles n'aimaient pas ce genre de films.

    A méditer.

     

  • Je suis contre !

    Ce matin, comme tous les jours fériés, samedis et dimanches compris, je me suis assise à mon bureau pour goûter au bonheur suprême de corriger quelques paquets de copies ; car, il est universellement connu,  les profs n'ont rien à faire de leur temps libre ; et pour éviter de s'ennuyer, ils surchargent de travail les élèves ! Je dirais même qu'ils agissent  par cruauté pure et gratuite.

    Je m'installe donc.  Heureuse d'avoir une si merveilleuse  distraction en ce long week-end de mai.

    Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas eu à insister  pour récupérer les dites copies. Malgré leur surmenage, la surcharge de travail  et l'épuisement des ces chères têtes blondes, les élèves ont tous rendu quelque chose !

    Le sujet :  fiche de lecture

    La première fiche, ça allait. La deuxième aussi. Mais voilà qu'à la troisième, un doute affreux germe dans mon esprit : et si  certains élèves n'avaient pas lu le livre ?

    "Bah ! Impossible ! Ils n'auraient pas fait une chose aussi basse ! " me dis-je à moi-même. " Tu n'oserais pas accuser ses pauvres petits anges de s'être servi d'internet ? honte à toi ! Mauvais prof ! "

    Ainsi me gourmandais-je de mes pensées peu catholiques voire peu orthodoxes. Tranquillisée, je poursuis mes corrections jusqu'à la quatrième copie. et la pensée malhonnête qui avait germé,  prit soudain racine, se développa, fit  des feuilles et s'épanouit en floraison précoce.

    J'ai du admettre l'évidence :

    - Si les élèves ne lisent plus de livres, ils savant chercher leur résumé sur internet !

    - S'ils ne savant plus trop bien écrire, ils maîtrisent parfaitement le clic droit de la souris pour copier/coller !

    - Si la jeunesse ne sais pas user de ses neurones,  elle sait utiliser une imprimante !

    Quant à moi, qui selon les instructions officielles je dois placer l'élève au coeur du système éducatif :

    - Je n'ai pas le droit de pénaliser un élève en lui mettant zéro. ( Ça risque de le traumatiser à vie et lui ôter la confiance en soi)

    - Je n'ai pas le droit de demander qu'il me refasse le travail (il ne comprendra pas pourquoi et vivra cela comme une injustice )

    - Je dois valoriser son autonomie (objectif de base de l'éducation)

    - Je dois approuver ses prises d'initiatives (C'est ainsi qui deviendra un citoyen à part entière)

    - Je dois féliciter son ingéniosité, digne d'Ulysse ( les petites conquêtes d'aujourd'hui, forment les empires de demain )

     

    Finalement, d'ennui, je risque de trouver le temps long  ce week-end !