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La Lettre

 

 

Quel fut l’instant où l’univers s’est restreint à son seul regard, à son seul sourire ? Quel fut l’instant où le monde tout entier fut absorbé par le seul espace de son corps ? Quel fut le moment, cette seconde fatidique où tous les autres se sont transformés en ombres évanescentes pour ne laisser place qu’à un seul être ? Quand cela s’est-il produit ? Et à quel moment ? Que s’est-il passé ? Que sais-je ? Que m’importe ?

Je n’ai pas le temps de le comprendre, pas le temps de le savoir, de consacrer mes heures à méditer sur la situation. Car, je vis dans l’urgence. L’urgence de le voir, de lui parler, de l’approcher, de le contempler. Son nom ? Un souffle apaisant sur mon cerveau enfiévré, une caresse consolatrice sur mon cœur meurtri. Son nom, quelques lettres éparses, quelques sonorités abstraites qui, assemblées, forment mon unique univers.

La vie d’avant (y en a-t-il eu une ?) n’était que succession d’instants, d’événements, de rencontres, de sourires et de larmes, vite passés, vite remplacés, vite oubliés. Elle semblait inaltérable, inaliénable. Puis…

Un matin, rien d’autre n’avait de l’importance à part ce désir dévorant d’être près de lui, avec lui, de ne plus être hors de sa présence, de son amour. Le reste n’avait plus d’importance ; le reste, était le fardeau à porter pour être avec lui, et continuer à le voir, à lui parler, à vivre quelques moments fugitifs près de lui. Et il va partir, sortir de mon quotidien, s’aventurer vers un ailleurs dont je n’en ferai pas partie, il évoluera dans d’autres lieux où je ne pourrai pas avoir accès. Je ne pourrais plus le voir ni lui parler ; je n’entendrai plus les sonorités chaudes de sa voix si particulière. Je resterai seule dans l’espace vide laissé par son corps absent, seule, avec le manque, avec la détresse pour seul compagnon, malheureuse et à jamais triste. Il part ! Et je ne peux le garder, je ne puis l’accompagner…

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