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Le Petit Chaperon voit rouge (17)

Sirène.jpgDans son obscure royaume, la Sirène au corps d'albâtre frissonna  dans son sommeil.

Étendue sur sa couche de corail elle rêvait. Au cours de l'éternité,  aucun humain n'avait osé murmurer son nom, aucune créature ne s'était aventurée la défier. Elle maîtrisait son univers et les déstinées des êtres qui la côtoyaient. Insatiable, elle en demandait davantage aux marins qui par malheur croisaient sa route.  Avec le temps, les villages se tranformèrent en villes grouillantes de population, les petits ports de pêche devinrent de centres internationaux, des zones franches accueillant de nombreuses  victimes,  un vivier inépuisable d'individus, de milliers d'amoureux transis prêts à toutes les folies, à tous les sacrifices pour la rejoindre.  Les promesses d'amour éternel qui jalonnaient sa longue existence étaient  les mêmes  aussi loin qu'elle remontait dans sa mémoire.

Dans son lit perlé, la Sirène se troubla.

La main qui traça  sur un papier les lettres de son prénom  avait marqué, par là même, un trait sur le coeur de pierre.  Chaque trace s'enfonça plus profondément dans la cuirasse  qui le protégeait, le gardant ainsi à l'abri des sentiments, ou de toute autre faiblesse.  Une ombre  parcourut la quiétude de la créature.  Elle n'avait que les eaux profondes pour domaine, l'éternité pour compagnon, la solitude pour progéniture ! Un douleur aiguë la fit sursauter. Elle se révéilla et regarda autour d'elle avec crainte. S'était-elle forvoyée ? Des siècles durant elle n'avait fait que poursuivre sa déstinée. Jusqu'à présent, elle était satisfaite de son sort, contente de sa nature, de sa vie, lui semblait-il. Un doute s'insinua dans son esprit.

Ne devait-elle pas désirer autre chose ? Ne pouvait-elle pas souhaiter un changement dans cette routine si artistiquement huilée ?Bateau 2.jpg

Elle se mit à réfléchir sur les êtres qui, comme elle, étaient condamnés à la solitude éternelle, au silence et à l'abandon.  L'immortalité était à ce prix. Ce navire qu'elle  voulait voir  sombrer corps et biens par tous les moyens, n'était pas commandé par un de ceux qui ont échangé leur repos contre l'éternité ? Cet humain maudit qu'on surnommait le Hollandais volant n'était-il pas un de ses semblables dans l'enfer marin à parcourir inlassablement les mêmes contrées dans l'isolement total ?

La Sirène sentit un froid parcourir son échine et serra autour d'elle ses couverture d'algues. Quelque chose avait changé. Des modifications à ces règles immuables jusqu'à ce jour s'étaient produites. Elle le savait.

Dans son vaisseau maudit, le Hollandais volant n'était désormais plus seul !

 

 

Commentaires

  • Très bel épisode, chère amie. Soignez votre rhume en écrivant la suite.

  • La sirène (dont on ne connaît toujours pas le nom) va t-elle attaquer le capitaine? J'attend la suite avec impatience...
    Au fait ...
    As-tu trouvé le diablotin , le sanglier et le rat?
    La suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite la suite !!!!

  • - Cher Porky,
    je soigne tant que je peux (mais d'abord je me soigne !)

    - Chère Lou-an,
    Je n'ai pas trouver de rat ou de sanglier mais le diablotain c'est déjà fait. S'il vous plaît, ne réclamez plus si vivement la suite car sa brime mon talent créateur (Merci de vos encouragements tout de même)

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