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Cendrillon et les talons aiguilles (9)

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La Reine-mère était quelque peu inquiète pour son fils. Son cœur de mère le lui disait : le Prince n'était plus le même ces derniers temps!

Depuis quelques jours déjà, le Prince paraissait amaigri, pâle. Il avait l'air las et  rêveur. Un peu trop distrait au goût de la Reine-mère. Il ne mangeait pas assez. Il ne dormait pas suffisamment. Le pauvre garçon était accaparé constamment ! Il se fatiguait à satisfaire les exigences du protocole et de sa femme !

Sa femme ! Parlons-en de celle-là ! Non pas que la Reine-mère lui reprochât quoi que ce fût, non !  Dieu l'en garde ! La Reine  n'était pas comme ça ! Elle ne faisait pas partie de ces belles mères abusives qui croient que la fin du monde arrive parce que leur enfant se marie ou que leur fils est mal tombé  dès qu'il parle de s'installer avec quelqu'un et voit des pièges partout.  Non ! La Reine-mère s'était préparée à l'idée que son fils allait un jour trouver une compagne et fonder une famille : c'est la loi de l'existence, n'est-ce pas ? D'ailleurs, elle avait incité son fils à chercher parmi leurs connaissances la jeune fille idéale pour devenir son épouse. Elle-même avait suggéré quelques noms, en vu d'une alliance réussie parce qu'elle se souciait de son bonheur.  Bon ! Ca ne s'était pas fait ; le Prince avait préféré choisir Cendrillon. Soit ! Il était assez grand pour décider à sa guise !  Il voulait Cendrillon, qu'il épousât donc Cendrillon ! Et puis,  loin d'elle l'idée de médire de sa belle fille ! Cendrillon était une fille bien ! Toujours souriante, toujours aimable, polie, bien élevée, jamais un mot plus haut que les autres... Avec cela, elle était jolie, peu bavarde, savait se conduire en toutes circonstances, chantait et dansait  si bien !  Elle s'était adapté rapidement à la vie au Palais, traitait le Roi et sa belle-mère respectueusement... Non, la Reine-mère ne lui reprochait rien. D'accord, sa condition sociale n'était pas identique à la leur ; mais les temps changeaient, on n'était plus au Moyen-âge et tant mieux. On pouvait désormais se marier avec une jeune fille plus pauvre que soit sans que cela soit un problème. Non, la Reine-mère acceptait les changements ; de son temps elle en avait même initié quelques uns. Le Prince pouvait épouser Cendrillon. D'ailleurs il l'avait bien fait et son choix convenait parfaitement à la Reine-mère et elle serait la dernière personne à en dire quoi que ce fût.

Tout de même ! La Reine-mère hésitait. Tout serait merveilleux si on ne pouvait soulever quelques objections. Lesquelles ? Pour commencer, on ne lui enlèverait pas de la tête que quelque chose ne tournait pas rond dans cette affaire. Cendrillon était gentille, mais, tant de perfection était à la limite de la décence. « Trop c'est trop ! » se disait la mère du Prince. Ensuite, Cendrillon influençait visiblement le Prince. Positivement, cela s'entend. Cependant, lui, qui auparavant ne faisait qu'à sa tête,  ne prenait plus aucune décision sans consulter sa femme. Enfin, impuissante, elle ne pouvait que constater : son fils devenait absent, perdait du poids et si ça continuait, il tomberait malade ! Elle ne permettrait pas une chose pareille. En tant que mère du Prince, il fallait intervenir, aider son enfant. C'était son rôle de mère !

La Reine-mère réfléchit longuement, et prit sa décision.  A partir de ce moment-là, elle espionnerait sa belle fille et le Prince afin de savoir de quoi il retournait.

 

Commentaires

  • J'ai vu, j'ai lu, j'attends la suite... La reine mère va-t-elle se rendre compte de quelque chose ?...

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