Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

littérature merveilleuse et fantastique

  • Le Petit Chaperon voit rouge (6)

    Vous pensez sans doute qu'il y avait une parfaite entente entre nos personnages. Détrompez-vous. Parfois une réflexion mal interprétée  aboutissait à des chamailleries qui à leur tour tournaient  aux prises de bec et autres disputes déplaisantes, mais chacun veillait à ne pas tenir de propos blessants pour éviter les rancunes qui empoisonnent les esprits et l'existence. Par exemple, Phyllis détestait la couardise de Platon; ce dernier avait en horreur la témérité de la petite fille. Le Cracheur de feu n'aimait pas trop les animaux et plaisantait sur la chair tendre des moutons cuits à la broche ; Platon trouvait ce genre d'humour noir pitoyable et déplacé et s'indignait lorsque Phyllis riait de ces remarques.

    bebe-agneau.jpgLe Capitaine était taciturne et n'aimait pas trop les gens bavards ; ses hôtes ne cessaient leurs babillages, posaient  beaucoup de questions à son goût, et se lançaient dans des discussions interminables sur ce qu'ils allaient faire une fois arrivés sur les côtes de la lointaine Europe. Bref, ils avaient des raisons de se chamailler. Ce matin-là, ils faillirent se disputer pour de bon.

    Après le petit déjeuner, le petit Chaperon rouge, s'assit sur le pont du navire près du mât de misaine pour examiner tranquillement son Miroir enchanté. L'objet la fascinait. Elle était si contente de voir sa maman alors que des centaines de kilomètres la séparait d'elle,  que Phyllis  passa la matinée  à contempler l'objet  magique. Platon prit ombrage car il se sentit délaissé. Il éprouva une grande tristesse. Il crut que  désormais, la petite fille ne voudrait plus de lui et qu'elle cesserait d'être son amie. Pour cacher sa peine, il se réfugia dans la câle du bateau et resta là sans autre compagnie que la pensée de Phyllis et du Miroir. Les heures passèrent et Phyllis déscida de rejoindre l'agneau. Ne le voyant nulle part, elle s'affola et se précipita chez le Cracheur de feu qui jouait aux dames avec le capitaine.

    - Où est Platon ? Je l'ai cherché partout et il est introuvable ! N'aurais-tu pas fait encore une de tes plaisanteries stupides qui l'ont poussé à partir ?

    Le Cracheur de feu la contempla d'un air dubitatif.

    - Partir ? Mais où donc ? Nous sommes en mer !

    - Non, il n'y est pas ! s'écria le petit Chaperon des sanglots dans la voix. Je l'ai appelé partout. Platon est parti ! Que vais-je faire sans lui ? Sans moi, comment trouvera-t-il l'aviateur et le Petit Prince ?

    - Ne t'en fait pas Phyllis. Il doit se cacher quelque part. Nous le retrouverons.

    Le Cracheur de feu, Phyllis et le Capitaine se mirent à le recherche de Platon et fouillèrent le navire de fond en comble. Le soir venu  force fut d'admettre que Platon s'était volatilisé.