Le coeur lourd, l'équipage et son Capitaine virent s'éloigner les côtes. Comme un écho à leur tristesse, l'atmosphère autour d'eux se chargea d'éléctricité. Le ciel s'assombrit, l'orage gronda et l'océan s'agita furieusement sous les impulsions des vents. L'immense navire tanguait dangereusement. Ses voiles déployés, battaient telles les ailes d'un oiseau bléssé. Chacun regagna son poste et le Capitaine s'enferma dans sa cabine. Dans la salle commune, Phyllis et Océane tentaient de consoler Platon l'agneau que les coups de tonnerre terrifiait. Le Cracheur de feu se mit à raconter des plaisantes histoires pour détendre ses compagnons, sans succès. Ne sachant quoi faire, il proposa au Pêcheur de faire une partie de dames et les deux hommes se plongèrent dans leur jeu. Les heures s'écoulaient lentement. On n'entendait que les rafales du vent dans les voiles. De temps à autre, des éclats de voix retentissaient dans le vacarme des éléments déchainés par la tempête. Minuit sonna. Les convives décidèrent de regagner leur cabine pour prendre un peu de repos. Ils se souhaitèrent une bonne nuit et se séparèrent, les hommes d'un côté, les fillettes et l'agneau de l'autre.
Après avoir installé confortablement Platon, Phyllis et Océane se préparaient pour se coucher. Tout à coup, Océane contempla stupéfaite son amie.
- Phylis...
Elle ne put rien dire de plus. Sa voix s'étrangla dans sa gorge. Pétrifiée, Océane fixait l'endroit où quelques instants auparavant , s'était tenue son amie. Incrédule, elle ferma ses paupières pour chasser l'horrible vision. La fatigue et son imagination survoltée lui jouaient des tours. Impossible ! Cela ne pouvait être ! Elle compta jusqu'à dix et rouvrit les yeux. Non, elle ne rêvait pas ! Océane ouvrit la bouche et poussa un hurlement déchirant avant de perdre connaissance.
Au hurlement que poussa Océane, le Cracheur de feu et le Pêcheur sautèrent de leur couchette et se précipitèrent dans le couloir. D'autres marins qui prenaient un peu de repos se ruèrent vers l'endroit d'où provenait le hurlement. On tambourina sur le volet mais résultat. En très peu de temps, le navire fut sens dessous-dessus. Un homme courut prévenir le Capitaine qui arriva pieds nus, une hâche à la main.
- Phyllis, Océane ! Ouvrez ! Que se passe-t-il ? Ouvrez cette porte !
Sans plus attendre, le Capitaine abattit la hâche. Le panneau de bois vola en éclats et ils se precipitèrent à l'intérieur de la pièce. Ce qu'ils découvrirent les paralysa de frayeur. Océane gisait évanouie au sol, Platon se terrait sous la couchette et au milieu de la pièce, tous crocs dehors, se tenait un énorme loup au pelage argenté.
Commentaires
Ah ! Ben le voilà enfin, le loup ! Il n'a pas l'air commode, entre nous...