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La Ville engloutie 11 (Le petit Chaperon II)

miroir2.jpg- Puisque nous avons le miroir, pourquoi ne l'interrogeons-nous pas sur ce qui s'est produit sur le navire ?

Tout les passagers du navire se trouvaient réunis autour de la table dans la pièce commune lorsque le petit Chaperon rouge fut sa suggestion. L'idée fut approuvée et d'un air solennel, Phyllis posa le miroir au centre de la table.  Elle s'éclaircit la voix et prenant une grande inspiration se lança. La tension était palpable. La question retentit dans la pièce et tous les regards se fixaient sur la surface lisse du miroir. Rien ne se produisit.  Etonnés, ils attendirent. Habituellement, le miroir se troublait avant de laisser place aux images. Phyllis regarda l'assistance. Puis, elle réitéra sa question. Toujours rien.

- Je ne comprends pas... balbutia-t-elle.

- Laissons quelqu'un d'autre essayer, intervint le Capitaine. Peut-être que ça marchera mieux.

L'un après l'autre ils reposèrent la question qui les tracassait : Qu'était advenu de l'équipage ? Ils eurent beau changer le ton de leur voix, rien n'y fit. Le miroir resta muet et sa surface brillante les narguait comme un l'oeil d'un cyclope au milieu d'un front gigantèsque.

Le Hollandais prit l'objet entre ses mains puissantes et l'éxamina attentivement. Il le tourna et retourna, l'inspectant sous toutes ses coutures. Enfin, il reposa l'objet.

- Ce miroir, n'est pas celui que je t'ai donné, Phyllis. Quelqu'un a substitué le miroir magique à un autre, parfaitement semblable mais qui n'a aucun pouvoir.

- Est-ce un tour de la Sirène des mers ? interrogea Phyllis.

- Probablement. Néanmoins, nous ne pouvons compter sur le miroir, et nous devons trouver la solution à la disparition de l'équipage sans aide.

- Comment allons nous faire ? demanda sur un ton d'angoisse Océane. Cette Sirène est très puissante. Que pouvons nous contre elle ?

- Il est possible que nous n'y puissions rien. Notre priorité à présent est de finir les réparations du navire.

Le Capitaine se tourna vers l'homme du littoral qui les avait accompagné afin de les aider à réparer les dégats sur le navire.

- Combien de temps, pensez-vous disposer pour mener à bien les réparations ?

- Eh, bien,  j'avais escompté que nous serions plus nombreux à travailler aux réparations, répondit l'homme. Vu le nombre de travaux à éffectuer, il faut compter au moins trois jours, si le beau temps se maintient et si rien ne vient perturber la situation.

- Très bien. Nous nous mettrons au travail dès l'aube. Chacun se pliera à vos diréctives jusqu'à finalisation de la tâche. Ensuite, nous verrons comment retrouver l'équipage. Allons nous reposer à présent.

On se leva pour regagner sa cabine pour la nuit, mais le Capitaine rappela Phyllis et Océane.

- Avant de partir, dit-il aux deux fillettes, je tiens à vous rappeler qu'il ne faut pas vous aventurer hors de votre cabine. Je me chargerai de vous surveiller. Phyllis, il est important que tu obéisses strictement aux consignes, car nous ne pouvons savoir comment l'énnemi peut procéder. Il peut attaquer à tout moment. Le danger est réel pour nous tous !

Sur ces recommandations, on se retira pour la nuit. A nouveau le vaisseau se plongea dans le silence, mais devant la cabine de Phyllis, Océane et de Platon, le Capitaine veillait sans fermer l'oeil. Une angoisse l'empêchait de quitter son poste. Il réflechissait à ce qui avait pu se passer sur le navire pendant que lui et ses compagnons étaient à terre. Comment tout un équipage pouvait disparaître sans laisser aucune trace ? Certes, la Sirène des mers était puissante ; sa magie remontait à des centaines d'années de pratique. Mais était-elle capable d'anéhentir des dizaines d'individus sans qu'un seul parmi eux ne tente quelque chose pour l'éviter ? Sans une seule infime petite trace ? Non, il devait y avoir autre chose ! Oui, mais quoi ? Les pensées du Capitaine se bousculaient dans son esprit. Doù qu'il étudiait le problème, il arrivait toujours aux mêmes conclusions. Aucune trace de l'équipage, aucune trace du passage de la Sirène, pas la moindre  indication ou d'indice de lutte.

Le lendemain, à peine l'aube se levait, la petite équipe se mit au travail avec acharnement en vue de réparer le navire le plus tôt possible. Personne ne ménagea sa peine. Le petit Chaperon rouge et Océane contribuèrent aussi en apportant de quoi désaltérer les travailleurs et autres menus services. Le soir, chacun trouva un repos bien mérité. Le Capitaine chargea le Cracheur de feu et le Pêcheur de surveiller à tour de rôle la cabine des deux enfants, le temps que lui aussi se repose un peu, mais il passa la plus grande partie de la nuit à veiller.

Trois jours s'écoulèrent depuis que nos amis avaient rejoint le navire. Les travaux se terminèrent et on décida de raccompagner l'homme du littoral à terre. On se mit en route peu avant midi, le quatrième jour. Une légère brise balayait la surface de l'eau provoquant de clapotis sur la coque du canot. Tout en tirant sur les rames, les deux hommes du Capitaine se mirent à fredonner au rythme du clapotement de la mer et sans s'en rendre compte ils entamèrent une vieille chanson de marin de leur pays natal, dans un langage rude et étrange comme une litanie. Le Hollandais n'avait pas entendu cette chanson depuis fort longtemps et d'un air nostalgique il se mit lui aussi à chanter de sa belle voix de baryton ce cantique qui lui rappelait les rivage de son pays, sa vie d'antan, ses amis disparus à jamais, sa vielle mère qu'il avait contemplé pour la dernière fois sur le port d'Amsterdam toute habillée de noir comme le sont les mères de marins. Son regard s'était voilé et pour cacher son émotion, il ferma les yeux. Soudain, il se tut. Une idée nouvelle venait de traverser son esprit. Les marins, surpris que le Capitaine cessât de chanter, se turent à leur tour. On regarda le Capitaine.

- Vite, à terre ! Je sais ce qu'est devenu mon équipage ! s'écria-t-il. Dépechons de déposer notre passager !

Aucune question ne fut posée. Mais les marins tirèrent avec plus d'ardeur sur leurs rames et bientôt le littoral se profila devant eux, dans la lumière résplendissante de l'après midi.

 

(Note de l'auteur : Chers lecteurs, une mauvaise manipulation de ma part au niveau des dates a fait paraître cet épisode alors que je ne l'avais pas encore terminé. Veuillez m'en excuser et j'espère que vous apprécierez cette suite.)

 

Commentaires

  • Toujours aussi douée dans le maniement informatique, à ce que je vois ?...

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