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Cendrillon et les talons aiguilles (3)

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Un soir où  le sommeil tardait à venir, Cendrillon quitta son lit. « Inutile de rester allongée, pensa-t-elle. Je vais prendre un peu l'air. » Sur la pointe des pieds, Cendrillon alla vers une porte fenêtre qui donnait sur le balcon de sa chambre,  l'ouvrit et  sortit  à l'air frais de la nuit. Le ciel était limpide. Les étoiles brillaient  au-dessus de sa tête. Cendrillon se pencha et regarda les astres, perdue dans ses pensées. Fermant les yeux, elle respira profondément l'air pur. Elle souhaita que quelque chose changeât dans sa situation. A peine son souhait formulé, qu'elle entendit un léger tintement comme le son d'une clochette de cristal. Intriguée, Cendrillon regarda l'obscurité autour d'elle  et vit une lumière argentée s'approcher rapidement. Peu après, devant ses yeux ébahis, se tenait sa marraine, la Fée. Cendrillon s'inclina gracieusement devant elle. Sa marraine ouvrit ses bras et la jeune princesse s'y réfugia avec émotion. Les effusions des retrouvailles terminées, Cendrillon invita sa visiteuse à entrer dans son boudoir de peur que quelqu'un les surprît.

«  Marraine chérie ! Que je suis contente de vous voir !

-Moi de même, mon enfant. Cela fait longtemps que je ne t'ai pas vue.

-C'est vrai, chère marraine, depuis la cérémonie du mariage ! Que me vaux le plaisir de votre visite à une heure pareille ?

-A toi de me le dire ! J'ai entendu ta prière. Que se passe-t-il ? N'es-tu donc pas heureuse avec ton Prince ?

- Si, si ! Il ne s'agit pas de cela, chère marraine.

-Qu'est-ce donc ? Tu peux tout me dire. Ouvre ton cœur. »

Cendrillon expliqua en détails son profond ennui et poursuivit.

« Je sais que d'autres me blâmeraient dans ces circonstances et me jugeraient ingrate. J'ai tout ce que je peux désirer, voire plus encore !

-Alors ?

- Alors ? Voyez-vous marraine chérie, au palais chacun pense à mon bien-être, à mon bonheur ; ils prennent soin de moi, ils m'aiment et me respectent. Sauf ...

- Sauf ? demanda la Fée avec un léger sourire.

- Ne croyez pas que je n'apprécie pas ma nouvelle existence ou les gens qui m'entourent. Tant de gentillesse ! Je n'ai pas l'habitude que l'on me montre autant de prévenances. Avant, lorsque j'habitais  chez ma belle mère, c'était difficile ! Je travaillais beaucoup et on me traitait durement. Mais j'avais l'habitude d'organiser mon temps. Je n'avais que peu de moments de tranquillité, mais j'étais libre d'agir à ma guise. Ici au palais, je n'ai aucune autonomie ! Pas un seul instant où les autres ne décident pas ce que je dois dire ou faire ! Je ne décide de rien, je ne choisis même pas ce que je dois porter ou à quelle heure je dois aller me coucher ! Cela me pèse profondément et pour être honnête, bien que mes journées soient très remplies, je m'ennuie ! Tous ces bals, toutes ces réceptions ! J'ai l'impression que je suis réduite bêtement à sourire et à danser !»

« Je crois comprendre ce que tu éprouve, dit la Fée-marraine lorsque Cendrillon se tut. Cependant, il serait ridicule de vouloir retrouver tes anciennes tâches ou retourner dans ta vielle maison. Tu es trop gentille pour être vindicative mais tout de même ! Tu n'as pas oublié si vite combien tu as souffert de la cruauté de tes demi-sœurs et de ta belle mère ! »

Cendrillon hocha négativement la tête. La Fée-marraine poursuivit.

« Il devrait y avoir un moyen de t'occuper différemment, mais je ne vois pas du tout comment ! »

La Fée réfléchit longuement et au bout d'un moment qui parut interminable à Cendrillon elle dit : «  Je crois que j'ai une alternative à te proposer. Tu n'es pas obligée d'accepter tout de suite. Je ne peux changer le cours des événements et ta situation de Princesse ne te permet pas de négliger tes obligations à la cour au près du Prince. Quoi que tu fasses tu ne peux quitter ta place au palais. » Conclut-elle.

Voyant la déception assombrir le joli visage de sa filleule et ajouta : « Néanmoins, un peu de magie devrait aider à te sortir d'affaire ! »

En attendant ces propos, Cendrillon se réjouit.

« Je vous adore marraine chérie !s'exclama-t-elle en la prenant dans ses bras et l'embrassant bruyamment sur les deux joues.

-Pas si vite ! Ce ne sera qu'une solution provisoire, tu le sais ! Mais ça vaux le coup d'essayer. Voici mon idée. »

La Fée marraine entreprit de raconter son plan à Cendrillon.

« Je peux créer un avatar qui prendrait ta place au palais pendant que tu seras occupée ailleurs. Tu agirais à ta guise puis te reprendrais à nouveau ta place sans que personne ne soit jamais au courant. »

La joie de Cendrillon fut si grande qu'elle se mit à virevolter autour de la pièce. « Comme cela semble excitant ! Je suis si impatiente que je ne pourrais pas attendre demain matin ! »

« Prends garde Cendrillon ! Je ne suis qu'une Fée -marraine. Ma magie est limitée et mes sortilèges ne sont  pas permanents. Je ne peux accomplir ce tour de force que pour une courte période !

« Oui, je comprends. »

« Aussi, je dois t'avertir. Tu devras te débrouiller seule. Il faudra t'expédier à une autre époque afin d'éviter que tu te trouve face à ton avatar ou que vous vous retrouviez simultanément au même endroit ; car ça rendrez fou tout le monde ! »

Ne voyant pas d'objection, Cendrillon acquiesça. Elles mirent en place les détails du plan. Enfin, la Fée-marraine sortit sa baguette magique, souhaita bonne chance à sa filleule et d'un tour savant, expédia Cendrillon dans notre monde.

 

Commentaires

  • Bah, et la suite? x)

  • Patience chère Lou-an !
    Laissez-moi le temps de mettre en place la rentrée et je pourrais enfin écrire la suite.

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