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La Ville engloutie 6 (Le petit Chaperon II)

sorcière3.jpg - Je suis étonné de voir que vous nous avez trouvé, dit le Capitaine à la mère de Phyllis. Il fallait que vous ayez beaucoup de chance pour arriver ici juste au moment où nous arrivions. Une sacré chance en effet.

Iris, rit à la réflexion du Capitaine.

- Vous n'avez jamais entendu parler de l'instinct maternel, Capitaine ? C'est comme une force irrépricible qui vous guide. Un lien invisible qui unit la mère et son enfant. Parfois, lorsque je m'endormais, la nuit, je rêvais de Phyllis en train de dormir et je m'approchais d'elle pour la border. D'autres fois, lorsqu'elle était en danger, je sentais ce danger et il m'arrivais de prier de toutes mes forces pour le conjurer ! je pourrais vous raconter de dizaines d'histoire de la sorte qui montrent bien la force de l'instinct maternel. Mais vous êtes un homme, et vous ne pourriez pas comprendre. Vous demanderiez des preuves tangibles; or, le sixième sens est tout sauf tangible !

Elle se tut. Ses beaux yeux, de la même nuance de violet que ceux de Phyllis le fixaient avec une innocence désarmante.

- Je ne vous demande pas de me croire, reprit-elle. Je veux juste rester avec ma petite fille si vous le permettez, prendre soin d'elle. De même qu'Océane, ajouta-t-elle. Il n'est pas bon pour des petites filles de rester trop longtemps en compagnie de seuls hommes. Elles ont besoin de la tendresse et de l'attention d'une présence féminine !

- Oh ! s'il vous plaît ! Acceptez Capitaine ! s'écria le petit Chaperon rouge. Ce serait si agréable que maman nous accompagne !

Le Hollandais volant regarda avec circonspection le reste du groupe. On pouvait constater que le Cracheur de feu était subjugué par le charme d'Iris, le Pêcheur semblait acquis à sa cause, Océane la regardait avec plein d'espoir dans ses yeux, quant à Platon il avait sa tête crépue posée sur les genoux de la dame. Prenant le Cracheur de feu par le bras, le Capitaine le força à s'éloigner du groupe. Quand ils furent assez loin pour que les autres ne puissent pas les entendre, il lui tint ces propos.

- Elle vous a ensorcelé, ma parole ! Réveillez-vous ! Il est impossible que cette femme soit la mère de Phyllis.

- Qu'est-ce qui vous fait croire qu'elle ment ? Phyllis l'a reconnue, non ?

- Mon vieux, réfléchissez ! Nous avons fait naufrage à un lieu coupé du monde ! Personne, je dis bien, personne ne pouvait savoir que nous avons échoué sur les rivages d'Ys ! Aucune créature humaine ne pouvait le savoir !Même nous, avons eu du mal à déterminer notre position, encore moins une femme seule qui n'a jamais voyagé en dehors de son quartier ! Souvenez-vous ce que Phyllis nous a dit sur sa mère ! Comment a-t-elle pu arriver jusqu'ici ? Par quel moyen de transport ?

- Mais...

- Ressaisissez-vous ! C'est un piège !

Le Cracheur de feu parut ébrenlé. Il secoua la tête comme pour chasser une mauvaise idée.

- Qui...

Il ne finit pas sa phrase. Sur son visage on pouvait lire l'étonnement se transformer en détermination. Il venait de comprendre. Sans perdre une seconde, les deux hommes se hâtèrent vers le reste du groupe. Ils craignaient qu'un malheur ne soit arrivé. Le petit attroupement se tenait toujours au même endroit. Préstamment, le Cracheur de feu attrapa par la main droite, Océane par la main gauche et les éloignat vivement de la prétendue mère.

- Platon, éloigne- toi ! hurla-t-il.

Une confusion s'ensuivit. Océane, de peur, se mit à pleurer. Phyllis essaya de se libérer de l'emprise de son ami sans succès, le Capitaine et les deux marins à qui il avait fait signe entourèrent la femme. Des cris et de bêlements se mêlèrent et les passants commençaient à former un attroupement, curieux de savoir ce qui se passait. Cependant, la dame resta impassible. Elle sourit et d'une voix calme et mesurée dit.

- Que se passe-t-il Capitaine ? Vous avez l'air bouleversé !

- Vous n'êtes pas la mère de Phyllis ! Ni un être humain ! Vous ne l'avez jamais été. Vous êtes la Sirène des mers, et vous cherchez notre perte !

- Vous êtes un malin, Capitaine, je ne peux le nier, ricana la Sirène. Ce n'est que partie remise. Partez si le coeur vous en dit, mais j'emporte avec moi le mouton,  en gage de la dette que vous avez contracté envers moi,  poursuit-elle, en tenant fermement Platon entre ses bras puissants comme un géant le ferait d'un jouet.

Un dans un éclat vert et or, la mère de Phyllis laissa place à la créature des mers qui plongea dans la mer, et disparut en traînant dans son sillage Platon l'agneau.

 

Commentaires

  • AH ! JE LE SAVAIS, JE LE SAVAIS !!!! Vs ne me la ferez pas, chère amie !... (depuis le temps que je raconte des histoires !)

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