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La Ville engloutie 25 (Le petit Chaperon II)

Bateau pirate1.jpg Un vent froid qui glaçait les os s'était mis à souffler depuis quelques heures et le grand navire amaré au port se balançait sur ses attaches poussant des grincements abominables. Dans leur cabine, Phyllis le petit Chaperon rouge et sa maman, n'arrivaient pas à dormir. Elles décidèrent de sortir sur le pont, car il leur sembla que l'atmosphère était confinée à l'intérieur.

- Ne réveillons pas Océane, murmura Iris à sa fille. Laissons-la se reposer. La disparition du Pêcheur a éprouvé ses nerfs. Elle est encore jeune et elle se remettra très vite. Cependant, le sommeil lui fait du bien. Allons !

Quelque temps plus tard, tenant une tasse de chocolat chaud, elles s'installèrent dans la pièce commune du navire où Iris proposa de lire une histoire au petit Chaperon rouge. Assises  toutes les deux, dans le sofa, elles se plongèrent dans Les Aventures de Peter Pan. A peine quelques pages lues, que Phyllis  interrompit la lecture.

- Tu as entendu, maman ? Chuchota-t-elle effrayée.

- Quoi donc ?

- On dirait des pas provenant au dessus de nous.

- C'est peut-être l'homme du quart qui fait sa ronde, la rassura sa mère. Continuons, veux-tu ?

A peine elle reprit sa lecture, que Phyllis sursauta une nouvelle fois.

- Écoute, maman !

La maman du petit Chaperon tendit l'oreille et perçut un léger frottement comme si quelqu'un se déplaçait avec précaution sur le pont.

- Allons voir qui peut-ce être ! proposa Phyllis.

- Je ne crois pas que cela soit une bonne idée. Il y a trop de vent et la température est basse. Tu risque t'attraper froid et tomber malade.

- S'il te plaît, maman chérie !

- S tu insistes, allons trouver le Capitaine.

Arrivées devant la porte du Capitaine, Iris frappa légérement sur le volet et la porte s'ouvrit immédiatement. La silhouette massive du Hollandais volant se dessina à l'embrasure.

- Excusez-nous Capitaine de vous réveiller si tard, mais Phyllis a cru entendre quelqu'un se déplacer furtivement sur le pont. J'ai préféré vous en avertir plutôt que de nous lancer à la recherche d'hypothétiques intrus par ce froid glacial. Nous n'arrivions pas à dormir et j'ai pensé qu'une boisson chaude et une bonne lecture nous aideraient.

Le Capitaine s'écarta du seuil et invita d'un geste Phyllis et sa mère à entrer dans sa cabine. Le petit Chaperon était venue à plusieurs reprises mais dès qu'elle fut à l'intérieur elle regarda étonnée autour d'elle.

- Capitaine, qu'est il arrivé à votre cabine ? s'écria-t-elle. On dirait... Je veux dire, où sont vos affaires ?

En effet, à part sa couchette, tout le reste de l'ameublement avait disparu. Plus de table de travail, aucun instrument de navigation, pas le moindre petit papier.

- Allons dans la salle commune, suggéra le Hollandais. Nous pourrons discuter plus tranquillement. dit-il en refermant la porte de sa cabine et en accompagnant Phyllis et sa mère vers la salle commune.

Fille et mère s'assirent et le Capitaine les pria d'attendre son retour.  Peu après, il revenait accompagné du Cracheur de feu. Puis, il alluma deux lampes à pétrole supplémentaires malgré le fait que la pièce fût déjà suffisamment éclairée. Il s'assit face à ses hôtes et pour la première fois, Phyllis constata que le Hollandais était d'une blâncheur inhabituelle. Les traits de son visage étaient tirés, et sous les yeux apparaissaient des cernes bleuâtres. Se penchant vers sa maman, le petit Chaperon lui signala la pâleur du Capitaine.

- La mort prématurée du Pêcheur nous a tous afféctés, commença le Hollandais volant. Il est vrai que nous nous sommes tous attachés à cette homme généreux, courageux et fidèle. Néanmoins, malgré le chagrin et la tristesse que nous éprouvons, nous devons accepter cette disparition comme un élément de la vie. En général, nous autres marins, avons l'habitude de côtoyer la mort puisqu'elle fait partie de notre lot quotidien.  Cependant, depuis la disparition du Pêcheur, un certain nombreux d'incidents qui me touchent de près, sont survenus et  il est venu le moment de vous en parler.

Le ton du Capitaine était sérieux et solennel et chacun resentit la gravité de la situation. Phyllis se demanda ce que tout ce discours signifiait mais n'osa pas poser de questions. Iris, prit la main de sa fille et la serra très fort. Le Cracheur de feu, bougea sur son siège comme s'il était inconfortable. Le Hollandais les regarda l'un après l'autre avant de poursuivre.

-  Lorsque j'ai pris sous mes ordres ce navire que vous connaissez bien, j'étais un jeune Capitaine ambitieux et écervelé. Mon seul soucis à l'époque, était de me faire un nom. Parcourir le monde, devenir célebre et riche étaient mes seuls objectifs. Ma soif de richesse et de pouvoir n'avait d'égal que mon désir de montrer au monde de quoi j'étais capable.  Rien, ni personne pouvaient me détourner de mes objectifs. Pour y parvenir, je n'hésitais devant rien. Un soir de tempête, où nous contournions le cap africain, mon équipage me signala que nous risquions d'échouer si nous ne faisions pas demi tour. Nous venions de Soumatra où nous avions chargé des marchandises, faisant route vers la Hollande. La prudence aurait du l'emporter, et j'aurais du changer de cap. Au lieu d'écouter le bon sens et me diriger vers les Indes, j'ai insisté pour continuer. Mon capitaine en second se mit en colère et nous nous disputâmes. La dispute dégénera et le second tomba sans connaissance au milieu de la salle commune. Le médecin du bord constata son décès entouré de l'équipage. Personne ne s'opposa désormais à mes décisions. Nous poursuivîmes donc notre route. Mais le jour suivant, lorsque la tempête retomba, force me fut de constater que nous étions perdus. C'était en l'an de grâce 1775.

Commentaires

  • y a un truc pas clair : je n'ai pas la fin de l'épisode précédent sur mon écran ! Qu'est-ce que vous avez fait, dites ?....

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