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humour détournement

  • La Ville engloutie 18 (Le petit Chaperon II)

    Ker ys.jpgDepuis quelques heures déjà, la foule se bousculait, impatiente de voir par elle-même la visiteuse  que était arrivée  la veille au port, à bord du navire du Hollandais volant.  Partout dans le pays, les cloches sonnèrent et les héraults de la ville annoncèrent la cérémonie qui allait se dérouler dans la salle de réceptions du palais, ce soir. Le Capitaine et ses amis avaient été  accueillis par un comité officiel et, ils furent accompagnés en grandes pompes au palais où on leur sérvit à boire et à manger. Ensuite, on les invita à prendre du repos en vue des festivités qui les attendaient le lendemain. Les rues débordaient de gaité, des décorations embellissaient les fenêtres, les places, les maisons. Les gens portaient des habits neufs, des fanfares jouaient de la musique. Enfin, le moment arriva où l'on vint les chercher pour la cérémonie.

    La salle d'audience était somptueusement éclairée. Des dizaines de gens se pressaient derrière les cordons de sécurité pour voir les visiteurs. Le maître des lieux, assis sur son siège était habillé des ses habits de parade. Un brouhaha d'excitation s'éleva lorsque les gardes, suivis de la Dame et du Capitaine en premier penetrèrent dans la salle aux plafonds hauts. Suivaient Phyllis qui tenait Platon dans ses bras, accompagnée d'Océane puis le Pêcheur et le Cracheur de feu fermaient la marche. La procession s'avança devant le siège au centre de la pièce et la Dame s'inclina devant le vieil homme qui s'était levé pour les accueillir. Tout bruit cessa. L'assistance ne voulait pas perdre un seul mot de ce qui allait se dire. L'homme s'avança vers les visiteurs.

    - Soyez les bienvenus, tous dans mon royaume. Aujourd'hui est un très grand jour entre tous. Grâce à vous, Hollandais, ce pays va recouvrir la joie et le bonheur. Voici plusieurs dizaines d'années que nous attendions un moment comme celui que nous sommes en train de vivre.

    Le Hollandais s'inclina légérement à cette annonce. Le vieil homme poursuivit.

    - Le destin a voulu que votre navire  échoue près de ma terre. Votre courage et votre détermination vous ont permis de porter mon message à ma bien aimée femme. Car cette dame, n'est autre que mon épouse chérie qu'un sort atroce avait condamné à vivre en éxil loin de nous et de son pays. Si un homme, suffisamment déterminé faisait le voyage en portant mon message et il acceptait de nouveau de la reconduire jusqu'à moi, le mauvais sort en serait vaincu pour toujours. Vous avez accompli cela ! Malgré les contraintes. Vous êtes revenu avec elle !

    La Dame remercia à son tour le Capitaine et son mari reprit la parole pour déclarer les festivités qui allaient durer trois jours entiers, ouvertes.

    A cet instant précis de l'histoire, les enfants vers du mûrier interrompirent le vieux Bombyx . Ils réclamèrent  le récit des aventures  du roi et de sa reine.

    - En voilà des manières ! bougonna le Bombyx. Quand est-ce que vous apprendrez à ne pas m'interrompre ? De plus, je ne peux pas commencer un autre récit sans avoir au préalable terminé le premier ! Pour qui me prenez-vous ? Je ne suis pas la princesse Shéhrasade qui raconte Les Mille et une nuits ! Une histoire à la fois ! Sinon, ma vielle tête va tout embrouiller !

    Bien que les enfants vers du mûrier n'avaient jamais entendu parler de Shéhrasade, ou des Milles et une nuits,  ils se turent de peur que le Bombyx ne voulût pas continuer.

    - Voilà qui est mieux ! je disais donc !

    Les festivités durèrent trois journées entières. On dansa, on chanta, on s'amusa. Le Cracheur de feu profita de l'occasion pour présenter quelques tours de son cru et Phyllis le petit Chaperon rouge et Platon l'agneau, le secondèrent admirablement.

    Le quatrième jour, alors que nos amis prenaient leur petit déjeuner, la Reine les invita à l'accompagner dans les jardins du palais. Ils sortirent au soleil.

    - Capitaine, lorsque vous êtes venu me trouver à Amsterdam, j'avais perdu tout espoir de retourner un jour ici. Vous avez exaucer mon plus cher désir en m'y conduisant. Il est temps pour moi de vous remercier comme il se doit  de ce service. Phyllis m'a tout dit sur votre rencontre : comment elle et le Cracheur de feu ont embarqué avec vous, vos péripéties, l'arrivée d'Océane sur votre navire, comment vous avez sécouru le Pêcheur, ainsi que toutes les misères subies par la Sirène des mers. J'aimerai vous aider. Vous repartirez bientôt vers la Hollande. Pour que la Sirène des mers trouve le repos et ne vous poursuit plus, il faut que le Pêcheur accomplisse un pélarinage à l'endroit même de la renaissance de la Sirène. Car, sachez qu'elle est née deux fois ! D'abord dans l'antiquité, berceau de toutes les  légendes et de tous les mythes puis, dans l'imagination d'un homme solitaire et inventif qui lui donna une seconde existence. Conduisez le Pêcheur dans ce pays et la Sirène des mers vous laissera tranquilles.

    - Quel est donc ce pays ? et qui est responsable de la renaissance de la Sirène des mers ? demanda le Pêcheur. Je suis prêt à partir dès demain, si je peux faire en sorte que le monstre marin nous laisse en paix !

    - Partez au Danemark, au pays du conteur Andersen. Trouvez sa maison. Et devant la statue dédiée à  "sa petite sirène" faites une prière en  jetant dans l'eau une poiognée du sable de l'oubli, conclut-elle. Et elle sortit de sa poche un minuscule sachet rempli de sable qui sous la lumière du soleil brilla de toutes les nuances de l'arc-en-ciel.

     

  • La Ville engloutie 5 (Le petit Chaperon II)

    ville port4.jpg Midi venait à peine de sonner lorsque la caravane arriva en haut d'un col étroit qu'elle franchit. Au bout de la file des voyageurs quelqu'un cria halte et  dans un piaffement de chevaux, les roulottes stoppèrent l'une après l'autre. De cette hauteur, on pouvait contempler à contre-bas,  une vallée qui s'étendait nonchalante jusqu'aux abords des constructions d'une belle ville rose et blanche. Au delà,  à perte de vue, la mer.

    Après le déjeuner que les forains offrirent à nos amis, ils reprirent la route et ne tardèrent pas à entrer dans la ville où on devait installer les manèges et autres attractions pour la fête de la Pentecôte et du printemps. C'est sur la grande place de la ville que Phyllis, le Capitaine et leurs compagnons prirent congé des forains et se dirigèrent vers le port où ils retrouvèrent avec bonheur leur canot amaré.

    Renseignements pris, le Capitaine et les deux hommes de l'équipage se chargèrent de trouver de l'aide pour le navire alors que Phyllis, Océane et Platon, restèrent près de la barque en compagnie du Cracheur de feu et du Pêcheur.

    Il faisait beau et chaud et en ce début d'après midi, et les promeneurs qui empruntaient le Sentier des Douaniers s'arrêtaient pour discuter avec les nouveaux venus. Soudain, Phyllis sursauta. Parmi la foule des promeneurs qui allait et venait sur la jetée, elle crut apercevoir la silhouette d'une femme qui ne lui était pas inconnue !  Elle pensa d'abord que son imagination lui jouait des tours, que la fatigue du voyage et le peu de sommeil lui  donnaient  des hallucination. Cependant, se levant, le petit Chaperon fit quelque pas hésitants en direction de l'inconnue, sans entendre les appels de ses amis qui la voyant ainsi, s'inquiétèrent.  Comment cela était-il possible ? Sans trop mesurer ce qu'elle comptait faire, Phyllis se mit à suivre cette silhouette qui continuait tranquillement son chemin. La petite fille ne voulait pas la perdre de vue et accéléra le pas. Lorsque devant une vitrine, la femme s'arrêta pour regarder quelque chose, Phyllis profita de cette occasion pour signaler sa présence et toucha  le bras de cette femme. L'inconnue se tourna vers Phyllis que la surprise avait clouée sur place.  Puis, sans qu'elle sût  comment elle se trouva dans les bras de la dame entre rires et pleurs à la grade surprise du Cracheur de feu qui avait suivit Phyllis, et qui s'apprêtait à intervenir.  Aussi incroyable que cela pouvait paraître, Phyllis se trouvait nez à nez avec sa maman !

    La première surprise passée, Phyllis présenta sa maman à ses amis.

    - Maman chérie, tu m'as tellement manqué !  Je suis si heureuse de te retrouver !

    - Moi aussi ma chérie. Dès que j'ai reçu ta première lettre, j'ai décidé de te rejoindre quel qu'en soit la difficulté. J'ai eu de la chance que tu m'est raconté tes aventures dans le moindre détail car j'ai pu suivre les étapes de ton voyage et mieux te localiser.

    On bavarda longuement. La mère  de Phyllis raconta comment elle avait atterri dans la ville d'Ys et pria le Pêcheur et le Cracheur de l'apeller par son prénom, Iris.

    - Je sais que nous nous connaissons pas encore, mais vous avez été gentils avec ma petite fille et je vous suis reconnaissante.

    - Oh, maman ! Attends que le Capitaine revienne. Tu verra quel homme gentil et courageux il est !  Il a pris soin de moi, de Platon et d'Océane aussi !

    Cependant, lorsque le Capitaine rejoignit le groupe dans la soirée, il ne parût pas apprécier la venue de la mère de Phyllis.