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littéature fantastisue & merveilleuse

  • Cendrillon et les talons aiguilles (5)

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    Cendrillon écarquilla les yeux ébahie.

    Devant elle, sous des projecteurs rouge et or, brillant de mille feux, vêtu de paillettes et des strass, un groupe de jolies filles allait et venait au rythme d'une musique endiablée.

    "Je dois rêver !" fut sa première réaction.

    Elle ferma un instant les paupières puis regarda à nouveau la scène où le groupe de filles se dandinait, sautait, frappait du pied dans d'élégants sursauts acrobatiques. Abasourdie, Cendrillon serra convulsivement entre ses doigts tremblants un papier qu'une employée de L'ANPE lui avait confié tantôt.  Incrédule,  elle vérifia le papier puis elle inspecta de nouveau les lieux. C'était à ne rien comprendre. Cendrillon se tourna vers Giselle qui se tenait à côté d'elle. La vieille dame qui l'avait accompagnée dans ses démarches pour trouver un emploi, l'avait conduite jusqu'à cet endroit bruyant afin de l'encourager dans ses démarches.

    « Giselle, je ne crois pas que je pourrais... faire ça ! s'exclama la jeune fille en esquissant un vague  geste vers la scène où le groupe de filles terminait  son numéro sur un roulement de tambour.

    « Pourquoi pas ! répliqua sa compagne, l'œil pétillant et le sourire aux lèvres. C'est un joli spectacle plein d'entrain.  Il n'y a aucune honte à être danseuse de revue ou de music-hall. »

    « Enfin Giselle, regardez ces filles. Elles sont à moitié nues ! »

    « Sottises ! Vous n'allez pas vous formaliser pour quelques centimètres de peau de plus ou de moins. Vous n'êtes plus dans un conte de fées. Vous devez travailler pour subvenir à vos besoins. Avec vos peu de qualifications, il ne faut pas faire la difficile. Vous devez accepter ce travail. »

    « Mais... »

    « Il n'y a pas de mais ! Vous devez accepter. Il vous faut un emploi. Au début ça ne va pas être facile, je vous l'accorde. Vous allez apprendre petit à petit. Les filles seront ravie de vous aider.»

    Cendrillon n'était pas convaincue mais elle n'eut pas le temps de répliquer, qu'un homme d'une cinquantaine d'années s'approcha d'elles et se mit à examiner Cendrillon des pieds à la tête.

    «Hum, pas mal ! dit-il en connaisseur. Vous êtes la jeune fille envoyée par l'ANPE ? demanda-t-il sans cesser de passer en revue Cendrillon. Vous êtes un joli brin de fille. Votre peau sera parfaite avec un peu de maquillage. Nous prendrons vos mesures pour le costume. Allez sur scène pour que je vous voie danser ! »

    Cendrillon hésita, mais Giselle la poussa sans ménagement.

    « Pardonnez-la, elle est un peu timide, vous savez ! »

    « C'est sans importance, répondit l'homme. Au début toutes les filles sont intimidées de danser devant un étranger. Ne craignez rien Mademoiselle. Vous allez voir que ce n'est pas compliqué. Martine va vous aider. Martine ! cria-t-il et une femme assez jeune, petite et rondelette sortit des coulisses. Occupez-vous de cette fille, voulez-vous ? Elle vient d'arriver et il faut que je la voie danser. »

    Sans un mot, la prénommée Martine descendit de la scène et s'avança vers le petit groupe qui se tenait parmi les tables de la salle.

    «  Comment vous appelez-vous ?

    « Cendrine, balbutia la jeune fille.

    «  C'est un prénom un peu... vieillot si vous voulez mon avis. Il serait mieux qu'on vous appelle autrement, quelque chose de plus glamour, de beaucoup moins... »

    « Pourquoi ne pas la nommer Cendrillon, intervint Martine. Elle a quelque chose de particulier dans son maintien. »

    « Oui, vous avez raison. Un je ne sais quoi de romantique. Les gens sont avides de romantisme. Va pour Cendrillon. »

    Ainsi rebaptisée de son propre nom, Cendrillon s'éclipsa en coulisses. Giselle était heureuse pour elle. Ce travail permettrait à Cendrillon d'acheter quelques nouveaux vêtements dont elle avait besoin, s'acheter quelques babioles et accessoires indispensables.

    Maurice, le directeur du cabaret trouva la danse de Cendrillon un peu gauche et  retro, mais il avait besoin d'une danseuse de toute urgence. Il engagea donc la jeune fille, négocia âprement son salaire avec Giselle qui mit tout en œuvre pour favoriser sa protégé et  quelques heures plus tard, devant une tasse de thé chaud et parfumé, Cendrillon abandonnait ses derniers scrupules devant les perspectives qui s'offraient à elle, grâce à son premier emploi rémunéré. Elle embrassa chaleureusement  son amie Giselle et c'est l'esprit rempli de projets qu'elle alla se coucher.

     

  • La Ville engloutie 18 (Le petit Chaperon II)

    Ker ys.jpgDepuis quelques heures déjà, la foule se bousculait, impatiente de voir par elle-même la visiteuse  que était arrivée  la veille au port, à bord du navire du Hollandais volant.  Partout dans le pays, les cloches sonnèrent et les héraults de la ville annoncèrent la cérémonie qui allait se dérouler dans la salle de réceptions du palais, ce soir. Le Capitaine et ses amis avaient été  accueillis par un comité officiel et, ils furent accompagnés en grandes pompes au palais où on leur sérvit à boire et à manger. Ensuite, on les invita à prendre du repos en vue des festivités qui les attendaient le lendemain. Les rues débordaient de gaité, des décorations embellissaient les fenêtres, les places, les maisons. Les gens portaient des habits neufs, des fanfares jouaient de la musique. Enfin, le moment arriva où l'on vint les chercher pour la cérémonie.

    La salle d'audience était somptueusement éclairée. Des dizaines de gens se pressaient derrière les cordons de sécurité pour voir les visiteurs. Le maître des lieux, assis sur son siège était habillé des ses habits de parade. Un brouhaha d'excitation s'éleva lorsque les gardes, suivis de la Dame et du Capitaine en premier penetrèrent dans la salle aux plafonds hauts. Suivaient Phyllis qui tenait Platon dans ses bras, accompagnée d'Océane puis le Pêcheur et le Cracheur de feu fermaient la marche. La procession s'avança devant le siège au centre de la pièce et la Dame s'inclina devant le vieil homme qui s'était levé pour les accueillir. Tout bruit cessa. L'assistance ne voulait pas perdre un seul mot de ce qui allait se dire. L'homme s'avança vers les visiteurs.

    - Soyez les bienvenus, tous dans mon royaume. Aujourd'hui est un très grand jour entre tous. Grâce à vous, Hollandais, ce pays va recouvrir la joie et le bonheur. Voici plusieurs dizaines d'années que nous attendions un moment comme celui que nous sommes en train de vivre.

    Le Hollandais s'inclina légérement à cette annonce. Le vieil homme poursuivit.

    - Le destin a voulu que votre navire  échoue près de ma terre. Votre courage et votre détermination vous ont permis de porter mon message à ma bien aimée femme. Car cette dame, n'est autre que mon épouse chérie qu'un sort atroce avait condamné à vivre en éxil loin de nous et de son pays. Si un homme, suffisamment déterminé faisait le voyage en portant mon message et il acceptait de nouveau de la reconduire jusqu'à moi, le mauvais sort en serait vaincu pour toujours. Vous avez accompli cela ! Malgré les contraintes. Vous êtes revenu avec elle !

    La Dame remercia à son tour le Capitaine et son mari reprit la parole pour déclarer les festivités qui allaient durer trois jours entiers, ouvertes.

    A cet instant précis de l'histoire, les enfants vers du mûrier interrompirent le vieux Bombyx . Ils réclamèrent  le récit des aventures  du roi et de sa reine.

    - En voilà des manières ! bougonna le Bombyx. Quand est-ce que vous apprendrez à ne pas m'interrompre ? De plus, je ne peux pas commencer un autre récit sans avoir au préalable terminé le premier ! Pour qui me prenez-vous ? Je ne suis pas la princesse Shéhrasade qui raconte Les Mille et une nuits ! Une histoire à la fois ! Sinon, ma vielle tête va tout embrouiller !

    Bien que les enfants vers du mûrier n'avaient jamais entendu parler de Shéhrasade, ou des Milles et une nuits,  ils se turent de peur que le Bombyx ne voulût pas continuer.

    - Voilà qui est mieux ! je disais donc !

    Les festivités durèrent trois journées entières. On dansa, on chanta, on s'amusa. Le Cracheur de feu profita de l'occasion pour présenter quelques tours de son cru et Phyllis le petit Chaperon rouge et Platon l'agneau, le secondèrent admirablement.

    Le quatrième jour, alors que nos amis prenaient leur petit déjeuner, la Reine les invita à l'accompagner dans les jardins du palais. Ils sortirent au soleil.

    - Capitaine, lorsque vous êtes venu me trouver à Amsterdam, j'avais perdu tout espoir de retourner un jour ici. Vous avez exaucer mon plus cher désir en m'y conduisant. Il est temps pour moi de vous remercier comme il se doit  de ce service. Phyllis m'a tout dit sur votre rencontre : comment elle et le Cracheur de feu ont embarqué avec vous, vos péripéties, l'arrivée d'Océane sur votre navire, comment vous avez sécouru le Pêcheur, ainsi que toutes les misères subies par la Sirène des mers. J'aimerai vous aider. Vous repartirez bientôt vers la Hollande. Pour que la Sirène des mers trouve le repos et ne vous poursuit plus, il faut que le Pêcheur accomplisse un pélarinage à l'endroit même de la renaissance de la Sirène. Car, sachez qu'elle est née deux fois ! D'abord dans l'antiquité, berceau de toutes les  légendes et de tous les mythes puis, dans l'imagination d'un homme solitaire et inventif qui lui donna une seconde existence. Conduisez le Pêcheur dans ce pays et la Sirène des mers vous laissera tranquilles.

    - Quel est donc ce pays ? et qui est responsable de la renaissance de la Sirène des mers ? demanda le Pêcheur. Je suis prêt à partir dès demain, si je peux faire en sorte que le monstre marin nous laisse en paix !

    - Partez au Danemark, au pays du conteur Andersen. Trouvez sa maison. Et devant la statue dédiée à  "sa petite sirène" faites une prière en  jetant dans l'eau une poiognée du sable de l'oubli, conclut-elle. Et elle sortit de sa poche un minuscule sachet rempli de sable qui sous la lumière du soleil brilla de toutes les nuances de l'arc-en-ciel.

     

  • Le Petit Chaperon voit Rouge (14)

    Phyllis2.jpg- Comme j'aimerais que nous partions  à la recherche de la bien aimée du Pêcheur ! Confia le petit Chaperon à Platon l'agneau et à Océne la fillette de la Haute-mer. Qu'en dites vous ?

    - Sans moi ! s'exclama Platon. Je n'ose pas imaginer les dangers encourus dans une telle aventure. Mon coeur éclaterait de frayeur !

    -  Je voudrais moi aussi être à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un, dit Océane songeuse. Il serait si agréable d'y arriver après bien de péripéties...

    La petite fille n'avait, à la différence de ses camarades aucun but précis, ce qui la rendait un peu triste. Voyant cela, Phyllis voulu la consoler.

    - Il faudrait que tu réflechisses à l'être ou à la chose qui te manque le plus au monde, dit-elle à son amie.

    - Parfois, mon île me manque... D' autres fois, je pense à mes livres préférés que je relirais avec plaisir. Elle hésita avant de poursuivre. Il y avait aussi un  album avec  des vieilles photographies qu'un jour j'ai trouvé dans une malle...

    - Des photographies ? s'écria le petit Chaperon rouge. Quel genre de photographies ?

    - Des portraits de ma... maman. Du moins je crois... Je ne l'ai jamais connue,conclut-elle.

    Phyllis poussa un cri de surprise. Elle avait remarqué la tristesse qui gagnait Océane lorsqu'elle parlait de sa maman ou lorsqu'à l'aide du miroir enchanté elle prenait de ses nouvelles. Se penchant, elle serra son amie dans ses bras.

    - Nous la retrouverons ! affirma-t-elle avec chaleur. Nous chercherons ta maman, et tu pourras rester avec elle. Pour toujours ! l'enfant2.jpg

    L'émotion qui étreignit Océane fut si vive qu'elle ne put réprimer les larmes qui lui montèrent aux yeux.

    Le matin, c'est pleins d'entrain que les deux fillettes avec Platon, allèrent à la rencontre du reste du groupe. Phyllis ne cachait pas sa joie et Océane heureuse ne tarissait pas sur ce qu'elle allait dire et faire lorsqu'elle retrouverait sa maman.

    Le Cracheur de feu  riait en écoutant les jeunes filles et proposa d'accueillir la maman dans sa troupe. Il  suggera qu'on cherchât un nom pour la compagnie et on lança divers dénominations, mais aucune ne remporta l'unanimité. Le Pêcheur se joignit à la gaieté générale et Platon ne cessait de sauter allégrement autour du pont. Seul le Capitaine resta à l'écart  de la petite troupe et parut plus sombre que d'habitude.