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jeunesse

  • Je crois que suis fatiguée !

    index.jpgHier, un vendredi neigeux, nuageux et moche, j'ai accompagné des jeunes adolescents à la Médiatèque du patelin pour qu'ils découvrent les joies des livres, des disques, des vidéos et autres éléments indispensables à leur bien-être et leur épanouissement.

    Grand bien m'en a pris !

    Il a fallu leur répéter  (à plusieurs reprises, je vous l'assure) :

    -de se mettre en rang,

    -de marcher sur le trottoir,

    - de ne pas traverser hors des clous,

    -d'attendre que le bus s'arrête avant de se précipiter sur la porte

    -d'oblitérer leur titre de transport,

    -de ne pas crier dans le bus,

    -de jeter leur chewing-gum dans une poubelle de préférence,

    -de dire bonjour aux personnes qui nous accueillaient,

    -de se taire,

    -d'écouter les explications de la "femme de la médiathèque",

    -de ne pas couper la parole à celui qui est en train de parler,

    -de ne pas jouer avec les livres,

    -de ne pas dire à voix haute que "c'est pourri" et "ça sert à rien",

    -de ne pas se chamailler, ni se disputer,

    -de ne pas interpeller les gens dans la rue...

    O. K. Je m'arrête là ! 

    Je  sens que vous allez protester, dire que vous en avez assez, que vous avez compris le message, que vous êtes des gens intelligents et que vous n'avez pas besoin qu'on vous répète cent fois la même chose, que vous êtes capables de comprendre certaines choses sans qu'on ait besoin de vous les expliquer, que...

    Je suis d'accord avec vous.

    Mais alors, pourquoi je me sens si fatiguée tout à coup ?

     

     

  • Je suis contre !

    Ce matin, comme tous les jours fériés, samedis et dimanches compris, je me suis assise à mon bureau pour goûter au bonheur suprême de corriger quelques paquets de copies ; car, il est universellement connu,  les profs n'ont rien à faire de leur temps libre ; et pour éviter de s'ennuyer, ils surchargent de travail les élèves ! Je dirais même qu'ils agissent  par cruauté pure et gratuite.

    Je m'installe donc.  Heureuse d'avoir une si merveilleuse  distraction en ce long week-end de mai.

    Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas eu à insister  pour récupérer les dites copies. Malgré leur surmenage, la surcharge de travail  et l'épuisement des ces chères têtes blondes, les élèves ont tous rendu quelque chose !

    Le sujet :  fiche de lecture

    La première fiche, ça allait. La deuxième aussi. Mais voilà qu'à la troisième, un doute affreux germe dans mon esprit : et si  certains élèves n'avaient pas lu le livre ?

    "Bah ! Impossible ! Ils n'auraient pas fait une chose aussi basse ! " me dis-je à moi-même. " Tu n'oserais pas accuser ses pauvres petits anges de s'être servi d'internet ? honte à toi ! Mauvais prof ! "

    Ainsi me gourmandais-je de mes pensées peu catholiques voire peu orthodoxes. Tranquillisée, je poursuis mes corrections jusqu'à la quatrième copie. et la pensée malhonnête qui avait germé,  prit soudain racine, se développa, fit  des feuilles et s'épanouit en floraison précoce.

    J'ai du admettre l'évidence :

    - Si les élèves ne lisent plus de livres, ils savant chercher leur résumé sur internet !

    - S'ils ne savant plus trop bien écrire, ils maîtrisent parfaitement le clic droit de la souris pour copier/coller !

    - Si la jeunesse ne sais pas user de ses neurones,  elle sait utiliser une imprimante !

    Quant à moi, qui selon les instructions officielles je dois placer l'élève au coeur du système éducatif :

    - Je n'ai pas le droit de pénaliser un élève en lui mettant zéro. ( Ça risque de le traumatiser à vie et lui ôter la confiance en soi)

    - Je n'ai pas le droit de demander qu'il me refasse le travail (il ne comprendra pas pourquoi et vivra cela comme une injustice )

    - Je dois valoriser son autonomie (objectif de base de l'éducation)

    - Je dois approuver ses prises d'initiatives (C'est ainsi qui deviendra un citoyen à part entière)

    - Je dois féliciter son ingéniosité, digne d'Ulysse ( les petites conquêtes d'aujourd'hui, forment les empires de demain )

     

    Finalement, d'ennui, je risque de trouver le temps long  ce week-end !