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  • Le petit Chaperon voit rouge (25)

    2.jpgLe Bombyx qui racontait l'histoire fit une petite pose et regarda autour de lui les vers-enfants du mûrier. Tous étaient cloués sur place par l'horreur et la  consternation.

    - Où est le petit Chaperon rouge ? demandèrent les vers-enfants au conteur. Que fait ce loup au milieu de la cabine des filles ? Est-ce que ce loup est dangereux ?

    - Vous avez raison de poser toutes ces questions, poursuivit le Bombyx. Ce sont les interrogations que chaque personne à bord du navire s'est posé ! Il est vrai que cet animal surgit de nulle part. Mais si vous réfléchissez, vous pouvez comprendre ce qui s'est passé.

    - Je sais ! s'écria un d'eux. Le loup c'est Phyllis ! Elle a été changée en loup !

    - Le mot exact est "métamorphosée", précisa le Vieux Bombyx. Une métamorphose s'opère lorsqu' un être se transforme à une créature qui, à priori, n'a rien à voir avec lui.

    - Oh ! Va-t-elle rester un loup ? Que vont faire ses amis pour l'aider ?

    - Patience ! Écoutez plus tôt.

    A la vue du loup, le Capitaine récula d'un pas et les marins poussèrent des cris affolés. L'animal ne bougea pas d'un pouce et ne sembla pas effrayé de voir la porte de la cabine  brisée. Il regarda autour de lui et ouvrit sa gueule comme s'il voulait communiquer avec l'assistance. Au lieu de paroles, une série de grognements s'échappa de sa gorge.

    " Que m'arrive-t-il ? pensa Phyllis. Je ne peux plus parler ! "

    Elle voulu mettre la main à la gorge et vit avec consternation que ses doigts étaient remplacés par des griffes.

    " Mon Dieu ! je ne suis plus une petite fille ! J'ai une fourrure à la place de la peau, je grogne au lieu de parler, je me tiens à quatre pattes  et le plus terrible, je ne peux pas communiquer avec mes amis. Océane pense que je vais la manger et Platon ne voudra plus m'approcher. Comment puis-je me faire comprendre ?


  • Le petit Chaperon voit Rouge (24)

    loup_dent.jpg

    Le coeur lourd, l'équipage et son Capitaine virent s'éloigner les côtes. Comme un écho à leur tristesse, l'atmosphère autour d'eux se chargea d'éléctricité. Le ciel s'assombrit, l'orage gronda et l'océan s'agita furieusement sous les impulsions des vents. L'immense navire tanguait dangereusement.  Ses voiles déployés, battaient telles les ailes d'un oiseau bléssé. Chacun regagna son poste et le Capitaine s'enferma dans sa cabine. Dans la salle commune, Phyllis et Océane tentaient de consoler Platon l'agneau que les coups de tonnerre terrifiait. Le Cracheur de feu se mit à raconter des plaisantes histoires pour détendre ses compagnons, sans succès.  Ne sachant quoi faire, il proposa au Pêcheur de faire une partie de dames et les deux hommes se plongèrent dans leur jeu. Les heures s'écoulaient lentement. On n'entendait que les rafales du vent dans les voiles. De temps à autre, des éclats de voix  retentissaient dans le vacarme des éléments déchainés par  la tempête. Minuit sonna. Les convives décidèrent de regagner leur cabine pour prendre un peu de repos. Ils se souhaitèrent une bonne nuit et se séparèrent, les hommes d'un côté, les fillettes et l'agneau de l'autre.

    Après avoir installé confortablement Platon, Phyllis et Océane se préparaient pour se coucher. Tout à coup, Océane contempla stupéfaite son amie.

    - Phylis...

    Elle ne put rien dire de plus. Sa voix  s'étrangla dans sa gorge. Pétrifiée, Océane fixait  l'endroit où quelques instants auparavant ,  s'était tenue son amie. Incrédule, elle ferma ses paupières pour chasser l'horrible  vision.  La fatigue et son imagination survoltée lui jouaient des tours.  Impossible ! Cela ne pouvait être !  Elle compta jusqu'à dix et rouvrit les yeux. Non, elle ne rêvait pas ! Océane ouvrit la bouche et poussa un hurlement déchirant avant de perdre connaissance.

    Au hurlement que poussa Océane, le Cracheur de feu et le Pêcheur sautèrent de leur couchette et se précipitèrent dans le couloir. D'autres marins qui prenaient un peu de repos se ruèrent vers l'endroit d'où provenait le hurlement. On tambourina sur le volet mais résultat. En très peu de temps, le navire fut sens dessous-dessus. Un homme courut prévenir le Capitaine qui arriva pieds nus, une hâche à la main.

    - Phyllis, Océane ! Ouvrez ! Que se passe-t-il ? Ouvrez cette porte !

    Sans plus attendre, le Capitaine abattit la hâche. Le panneau de bois vola en éclats et ils  se precipitèrent  à l'intérieur de la pièce.  Ce qu'ils découvrirent les paralysa de frayeur. Océane gisait évanouie au sol, Platon se terrait sous la couchette et au milieu de la pièce, tous crocs dehors, se tenait un énorme loup au pelage argenté.

  • Le Petit Chaperon voit rouge (23)

    Murier.jpgPerchés dans les branches du mûrier, les enfants-vers écoutaient fascinés le vieux Bombyx raconter l'histoire de Phyllis le petit Chaperon rouge quand à ce point de l'aventure, un tout petit vers, interrompit le conteur.

    - Grand père, dit-il. Il me sembble que je connais cette histoire ! J'ai vu un film il n'y a pas si longtemps, avec un hobbit qui transportait un anneau autour du cou. Ce ne serait pas celui là ?

    Les autres enfants-vers, se mirent tous à crier qu'eux aussi avaient vu le film en question et ils se souvenaient du gentil petit hobbit et de ses aventures.

    - Pas si vite ! les interrompit le vieux Bombyx.  Sauf le respect que j'ai pour lui, tous les anneaux ne sont pas celui deTolkien ! Je connais bien l'histoire de ce hobbit. Il vivait dans des lointaines contrées lorsque le magicien Gandalf le chargea de faire détruire l'anneau. Mais notre histoire n'a rien à voir avec celle du hobbit. Si vous me laissiez poursuivre vous le sauriez.

    Les petits enfants-vers du mûrier se turent et le Bombyx reprit son récit un peu contrarié car il n'aimait pas être interrompu.

    Le lendemain matin, Phyllis se réveilla de bonne heure et se mit à écrire une longue lettre à sa maman qu'elle avait négligé à cause des événéments. Dans sa lettre, elle évita de trop l'inquiéter mais elle lui raconta sa rencontre avec l'étrange individu enturbané que le Capitaine avait enfermé dans une des cabines sur le pont inférieur.

    - J'aimerai connaître cet homme, pensa-t-elle. Peut-être qu'il a un talent particulier, et il pourrait faire partie de notre troupe.

    Sans plus attendre, le petit Chaperon se dirigea vers la cabine de l'inconnu et frappa doucement à sa porte avant d'entrer. Une fois à l'intérieur, elle constata que la cabine  était vide. L'individu n'y était pas.

    - Il est probablement avec le Capitaine et le Cracheur de feu, se dit-elle.

    Elle s'aprêtait à ressortir lorsque son regard surprit sur le sol, à moitié caché sous la couchette, un papier froissé. Elle le récupéra et lissa la feuille. Elle put lire avec surprise le message suivant : "prends le miroir".

    - Le miroir ? Est-ce que l'individu veut me voler le miroir enchanté ? se demanda Phyllis. Il faut vite que je vérifie.

    Elle retourna dans sa cabine, chercha dans ses affaires mais ne trouva rien. Etonnée, elle alla chez le Cracheur de feu, mais son ami lui certifia qu'il n'avait pas vu le miroir depuis qu'ils l'avaient utilisé pour la sécourir. Chez le Capitaine le scénario fut le même. Partout où l'on chercha, le miroir enchanté fut introuvable.

    - C'est le ravisseur qui me l'a volé ! dit Phyllis au Capitaine. Maintenant je ne pourrais plus voir ma maman !

    - Nous l'avons probablement oublié dans la maison où tu étais retenue prisonnière, la consola le Capitaine. J'irai le chercher moi-même. Reste ici. Je   reviendrai dans moins d'une heure. Pendant mon absence, deux hommes iront à la recherche du ravisseur. Nous avons négligé de l'attacher solidement et il a pu s'enfuir.

    Quelque temps plus tard, le Capitaine revint bredouille. Il fallait admettre, au grand désarroi de Phyllis,  que le ravisseur avait volé le miroir enchanté.

    Les heures passèrent lentement. Phyllis et Océane s'enfermèrent dans leur cabine en attendant que le Capitaine et ses hommes trouvent le voleur. Les deux fillettes étaient pérsuadées que désormais elles ne verraient plus l'objet magique. Mais c'était sans compter sur l'éfficacité des marins. Car dans l'après midi, une des hommes de l'équipage, monta à bord, traînant devant lui le coupable.

    - Je vous demande pardon ! se lamentait l'homme. Je ne savais pas à quoi il pouvait servir ce miroir. Ça faisait partie de mon contrat !

    - Tais-toi, brigand ! cria le Capitaine. Nous te livrerons aux autorités. L'enlèvement est un crime. S'en est fait de toi !

    Sans autre forme de procès, l'individu ligoté fut conduit au commissariat par deux hommes.

    - Il est dangereux de rester plus longtemps dans ce port, dit le Capitaine à ses amis. Il faut reprendre la mer et poursuivre notre route vers l'Europe. La Sirène est devenue notre énnemi. Il serait imprudent de rester plus longtemps à cet endroit. Au coucher du soleil, nous mettrons les voiles.

    C'est ainsi que l'équipage, vit s'éloigner les côtes baignées dans les lumières chaudes du coucher. Une tristesse assombrissait les visages des hommes, car ils ne savaient pas s'ils allaient retoucher terre de sitôt ; ils ne pouvaient dire si la malédiction qui les retenait prisonniers entre ciel et eaux serait levée à nouveau. Ils agitèrent la main vers un spectateur invisible restèrent à contempler la ville jusqu'à ce qu'elle s'efface dans les brumes du soir.

     


  • Le Petit Chaperon voit rouge (22)

    sirène17.jpgQuand la Sirène comprit que son plan avait échoué, elle se mit dans une rage noire. Sa colère était si grande, qu'elle en tremblait ; ses beaux yeux de saphir prirent un teinte orageuse et elle broya dans ses fins doigts d'albâtre un crabe qui avait eu le malheur de passer par là. Comment des simples mortels pouvaient défier ses pouvoirs ? Par quel hasard, le vaisseau du Capitaine maudit avait touché terre avant l'échéance qui lui était donnée ? Qui pouvait interférer dans ses plans au point de modifier le cours des événements ? Il ne fallait plus laisser des intermédiaires gâcher ses projets. Elle décida d'agir rapidement par elle-même. Après une longue réfléxion sur la meilleur façon de procéder, la cruelle Sirène s'engouffra dans une grotte sous-marine où elle cachait les objets qui lui tenaient à coeur. Elle rétira d'un coffre métallique un écrin qui contenait une splendide bague et la passa à son annulaire. Ensuite, laissant derrière elle les sombres profondeurs, la Sirène nagea vers le littoral. Lorsqu'elle fut assez proche de la rive, elle leva les deux bras au dessus de sa tête, murmura une incantation mystérieuse et sortit de l'eau sur une crique isolée de sable blanc.i Sa magnifique queue de Sirène avait laissé place à une paire de jambes, sa merveilleuse peau irisée était transformée en une peau bistre d'humain et sa chevelure d'or pendaient en mêches clairsemées, désordonnées et ternes, de couleur grise. Des haillons puants lui couvraient un corps squelétique. Ainsi parée, elle se dirigea vers le port où elle arriva peu avant minuit.

    Sur les quais, les passants commençaient à se faire rares, les bistrots et les tavernes fermaient boutique et les passagers du grand navire étaient depuis longtemps dans leurs cabines. La Sirène déguisée en vieille femme, s'approcha de la passerelle et se glissa furtivement sur le pont du navire sans être vue par l'homme du quart. Sur place, elle se répéra dans le noir et poussant la porte d'une cursive, elle déboucha vers la cabine où dormait le petit Chaperon rouge insouciant, en compagnie de Platon et d'Océane.

    La Sirène ouvrit subrépticement la porte et entra. Dans sa couchette, Océane s'agita mais n'ouvrit pas les yeux. Platon recroquevillé sur sa couche ne scilla pas. Phyllis, souriait dans son sommeil. La Sirène fixa quelques instants la fillette et la jugea jolie pour une humaine. Sa peau était blanche et transparente, ses cheuveux épais d'une couleur de miel doré, sa bouche rose comme un coqueliquot, ses mains petites et délicates. Assurément, elle était mignone. Sans plus tarder, la Sirène prit délicatement la petite main de Phyllis entre les siennes et passa l'anneau qu'elle portait sur le doigt du petit Chaperon. Elle resta encore quelques instants pour s'assurer que personne ne se réveillait, et s'en alla, furtive comme elle était venue. Regagnant les quais, elle se dirigea vers la crique de sable blanc et marcha dans l'eau. Dès que l'eau lui ariva à la taille, elle  reprit son apparence de Sirène  en riant aux éclats, plongea dans les profondeurs et disparut.