Trois jours durant, on fêta la naissance de la Princesse partout dans le royaume. Chacun mangea, bu, dansa, chanta à satiété. Le Palais retentit de rires et de chants. Le Roi, en honneur de sa fille amnistia certains prisonniers aux peines légères et offrit un banquet à ses soldats stationnés aux portes de la cité. La Reine accueillit les ministres qui vinrent lui rendre hommage et les fils du Roi ne tarissaient pas d'éloges sur la Princesse.
Le lendemain du troisième soir, le Berger du Roi vint voir le Chambellan et demanda audience au souverain. Entouré de ses fils, le Roi, assis sur son trône écouta d'une oreille distraite la requête de Berger.
"Sire, je viens vous voir car je crois qu'il est nécessaire d'envoyer vos soldats en expédition. Des loups sont descendus de la montagne et ont massacré votre troupeau de brebis durant la nuit. Pas un seul mouton n'a survécu."
Le Roi fit le nécessaire. Il ordonna à son Général d'envoyer un escadron pour tuer les loups, et quittant la salle d'audience retourna auprès de la Reine et de sa fille.
L'escadron revint dans l'après midi, et firent leur rapport. Les loups avaient été trouvés et tués.
Satisfait, le Roi récompensa les hommes et s'empressa d'oublier ce fâcheux incident. Mais le lendemain matin, alors qu'il s'apprêtait à se rendre dans la salle du trône, un message l'informa que l'Ecuyer royal demandait à parler au souverain. Sans attendre, le Roi ordonna qu'on le fasse entrer et pendant qu'il finissait de se préparer, il écouta ce que l'Ecuyer avait à lui dire.
"Sire, hier à minuit, un bruit terrible se fit entendre et une ombre immense est entrée dans vos étables. Avant que je puisse réagir, il a attaqué et tué votre cheval préféré ! "
Le Roi aimait énormément son cheval. Bouleversé il accompagna l'Ecuyer dans les étables pour constater les dégats. En effet, le plus des chevaux de son écurie, se trouvait allongé sans vie au sol, le cou déchiqueté. Le Roi abattu, ordonna une enquête et retourna auprès de son épouse et de sa fille.
La journée passa. Les enquêteurs revinrent bredouilles. Aucun indice n'avait permis d'identifier l'auteur du massacre du cheval royal.
Le Roi convoqua ses fils et leur dit:
"Quelque chose d'étrange se passe autour du Palais. Je vous demande de rester vigilants ce soir. Toi, l'Aîné, va te poster devant la Bergerie royale. Si quelque chose d'anormal se produit, n'hésite pas à me prévenir. Toi, le Cadet tu iras te poster devant les Étables royaux et au cas où quelque chose de bizarre se produirait cours me prévenir. Toi, le plus jeune, va te poster sous l'oranger près de la fontaine dans le jardin du Palais. Il faut que nous ayons le coeur net."
Les trois Fils s'équipèrent de leurs armes, se postèrent aux endroits requis et attendirent patiemment que la nuit vienne.
A minuit, alors que le temps était calme et doux, un fracas assourdissant s'éleva soudain comme une tempête qui éclate. Le fils Aîné posté devant la Bergerie royale vit une ombre s'abattre sur le troupeau de chèvres dans leur enclos. Bien que courageux d'habitude, le jeune homme n'osa pas aller voir ce qui se passait. Il resta pétrifié à l'abri jusqu'à ce que le bruit s'éloigna. C'est contrit et peiné qu'il revint au Palais pour faire son rapport à son père.
Bouleversé, le Roi ordonna le lendemain à ses soldats de patrouiller devant les enclos, et recommanda à ses fils d'être encore plus vigilants que la veille. Lui-même alla se poster devant les Écuries royales et attendit minuit.
Quelques nuages couraient dans le ciel. La lune se cachait et le douzième coup de minuit venait à peine de sonner, lorsqu'un vacarme infernal s'éleva, s'approchant des Écuries. Le Roi hurla ses ordres, dégaina son épée, mais avant de pouvoir agir, on entendit les chevaux piaffer et hennir. Dès que le bruit cessa, les gardes et le Roi se précipitèrent à l'intérieur des stalles pour constater que deux de meilleurs chevaux du Roi avaient péri dans d'atroces circonstances.
(A suivre)