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humour - Page 2

  • Fables pour les tous petits

    Miss Cigale et Madame Fourmi


    Madame Cigale aimant beaucoup chanter
    Rêvant de grande gloire et de célébrité
    Préfère le swing que d’aller travailler
    Sans le sou, affamée et chassée de chez elle
    Chez dame Fourmi arrive, quémandant des babibelles.


    « Prêtez-moi pour survivre deux-trois p’tits fromages
    Je vous rendrais le tout, quand, à mon avantage,
    Je serai riche à millions et célèbre sans partage ! »


    Fourmi, femme sensée, une vraie Andalouse,
    Préfère le Flamenco que le rock ou le blues
    Travailleuse avec ça, sérieuse et honnête,
    N’est pas de celles à qui on peut compter fleurette.


    « Qui trait les vaches, les brebis et les chèvres ?
    Qui de leur lait crémeux fabrique les babibelles ?
    -Vous, je suppose ? répond la chanteuse rebelle.
    -Fort exact ! C’est normal que moi seule je profite d’elles ! »

  • Le Petit Poucet (6)

    Chacun conviendrait car tout le monde le sait : personne n'est épargné par les aléas de la vie et tout honnête homme que nous  soyons, nous pouvons, à tout moment, basculer de l'autre côté du miroir.

    Prenons par exemple le cas où vous vous trouvez au chômage en fin de droits; une facture d'éléctricité trop élevée à payer, après un hiver trop rude  arrive et vous devenez la proie des huissiers, de la Justice, vous êtes envahis par les lettres récommendées, les assignations à comparaître, les sommations à payer... Votre bonne foi est mise à mal, vous sentez votre patience chavirer et vous sombrez dans la déprime. Vous rêvez alors de gagner à la loterie (illusoire espoir), dévaliser une banque (vous ne savez pas faire et on vous a souvent répété que voler un pêcher), casser la figure à l'huissier de justice (vous risquez la prison, puis ça ne se fait pas) ou bien vous demandez autour de vous un prêt (solution provisoire puisque sans argent vous ne pourrez rembourser; d'ailleurs si vous pouviez rembourser vous n'auriez pas été obligés d'emprunter). Cercle infernal qui ne fini jamais une fois qu'il a commencé. Bref, vous devenez un paria de cette magnifique société de consommation dans laquelle vous évoluez.

    En vérité  les délinquants ne deviennent pas criminels de gaité de coeur. Ce sont les circonstances malencontreuses de l'existence qui les poussent à quitter les chemins du droit, de l'équité, de la justice et de l'honneur pour se perdre sur les sentiers tortueux de la malversation, du vol, de la petite ou grande délinquence.

    Après ces réfléxions philosophiques, qui oserait jeter la pierre aux fils du (pauvre) bûcheron d'avoir pris le mauvais chemin juste avec l'intention d'aider leur père ? Personne ! (Nous encore moins qu'un autre.

    Le nuit venue, nos quatre complices, munis d'un peid-de-biche s'aventurèrent aux abords d'un grand magasin bien connu d'outillage. Ils avait pris la précaution de s'habiller en noir, munis de cagoules et de gants. Ils avaient vu et revu divers films policiers ou d'investigation. Sans laisser des traces,susceptibles de les identifier, ils pénétrèrent à l'intéreiur du magasin en évitant de faire trop de bruit au cas où des vigiles ou des chiens de garde seraient dans les parages. Ils se dirigèrent vers les rayons qui abritaient les matériel à couper le bois. Un certain nombre d'outils attendait d'éventuels clients.

    " Ne prenons pas un truc de mauvaise qualité ! chuchota le voisin. Évitons les produits made-in-China cette fois-ci. Prenons plutôt une machine made-in-Europe. Comme ça, on est sûrsqu'elle ne tombera pas en panne dès la première fois."

    "Oui, mais comment savoir laquelle prendre ? " interrogea l'aîné des fils du (pauvre) bûcheron.

    "Je n'en sais rien. répondit le pîné. Qu'est-ce que tu en pense petit-Poucet ?"

    "Ne m'apelle pas comme ça, répliqua le plus jeune des frères. prenons une au hasard."

    "Mais si elle n'est pas de bonne qualité ?"

    "Prenons en deux, comme ça on est couvert."

    "Tu as raison. Deux précautions valent mieux qu'une. Allons y !"

    Ainsi chargés, les fils du (pauvre) bûcheron et leur voisin, retournèrent à la maison. Désormais, il fallait trouver un mensonge à raconter au bûcheron pour justifier la présence de deux tronçonneuses au lieu d'une.

    (to be continued)

  • Le Petit Poucet (5)

    Rentrés chez eux, les fils du (pauvre) bûcheron ne savaient comment annoncer à leur père la nouvelle. C'est que le malheureux homme s’était pris à espérer de nouveau. Lui dire que finalement ça n’avait pas marché, qu’il fallait attendre la fin de la semaine pour retrouver sa tronçonneuse neuve made-in China, n’était pas évident. D’autant plus que les plus grands frères se reposaient sur le plus jeune pour les sortir de l’embarras. Alors qu’ils hésitaient sur le pas de la porte, surgit derrière un pan de mûr un camarade de classe voisin.

    « Vous en faites une tête ! Qu’est-ce qui se passe ? »

    Les trois garçons racontèrent leurs déboires avec le vendeur à l’accueille du grand magasin de bricolage-outillage très connu.

    « Comment le dire à notre père ? Il ne va pas se remettre. Il est si malheureux. Il pleure pour un rien. Habituellement c’est notre mère qui s’occupait de lui quand il allait mal mais elle est partie et nous ne savons pas comment la rejoindre. »

    En entendant leurs doléances, le jeune voisin se mit à rire. Quiconque ne le connaissait pas se serait senti offensé, mais pas nos trois amis qui le regardèrent d’une manière interrogative.

    « Que vous êtes cloches ! Il y a une solution très simple au problème de votre père. Je ne parle pas du départ de votre mère, mais la tronçonneuse ça peut s’arranger. »

    « Comment ? » s’exclamèrent les trois fils. «  Le vendeur nous a spécifié qu’il faut attendre au moins une semaine ! Ils ne peuvent pas nous prêter une de remplacement. Alors comment on fait ? »

    « Votre père récupérera sa tronçonneuse quand elle sera réparée mais en attendant il peut louer une ! »

    « Louer, une ! ? »

    « Eh, oui mon pote ! Faut pas se faire de la bile ! Qui-loue-tout est le magasin qu’il vous faut ! »

    « Avec quel argent veux-tu qu’on loue une tronçonneuse ? On n’a pas un centime en poche. Encore moins notre père, alors ta solution… »

    « J’avais pas envisagé les choses sous cet angle mais il dois y avoir un moyen de trouver quelque chose. Il faut juste réfléchir un peu.»

    Tous les quatre se mirent à réfléchir ensemble sur les moyens de trouver l’argent nécessaire à la location d’une tronçonneuse pour le (pauvre) bûcheron. Plusieurs alternatives furent proposées, toutes rejetées car soit trop inefficaces, soit trop compliquées ou irréalisables.  C’était peine à voir ces quatre jeunes qui cherchaient désespérément le moyen d’aider un pauvre homme à sortir de sa pauvreté et de sa détresse. Dire qu’il existe des personnes à qui rien ne manque jamais ! Des gens qui ont du fric à ne pas savoir qu’en faire ! Eux, ils devaient toujours compter, se priver de tout, rester toujours avec leurs frustrations…Ca aurait été bien qu’ils soient une sorte de Robin de bois qui vole aux riches pour donner aux pauvres. Une  sorte de justiciers modernes, des Robin des bois des villes ! Mais qui cherche trouve et nos quatre compères ne tardèrent pas à envisager la possibilité d’aller se servir là où on pouvait. Il Leur fallait une tronçonneuse ? Il y avait des endroits où on en trouvait ! Ils n’avaient pas d’argent pour en louer une ? Ils allaient l’ « emprunter » ! Pas pour longtemps, non. Le temps de récupérer la tronçonneuse neuve made-in-China. Ensuite ils allaient rendre ce qu’ils auraient pris.  Après tout, c’était pour une bonne cause.

    (To be continued)

     

  • Le Petit Poucet 3

    En rentrant de l'école, les enfants du (pauvre) bûcheron trouvèrent leur père pleurant à chaudes larmes. Prostré, incapable de parler intelligiblement, le malheureux mari n'arrivait pas à expliquer les raisons de sa grande détresse.

    "Quelque chose est arrivé à notre mère !" dit l'aîné.

    "Elle n'est plus là !" répliqua le puîné.

    "Elle est peut-être allée faire les courses, ou  boire un café chez la voisine, les rassura le cadet. Ne nous affolons pas. Calmons d'abord notre père. Il nous expliquera ce qui en retourne. "

    "Tu as raison, petit frère, j'aurais dû y penser moi-même. Allons, papa, qu'est-ce qui t'arrive ?"

    Entre deux sanglots, le Malheureux (pauvre) bûcheron raconta la mésaventure de la tronçonneuse made-in-China et l'abandon de sa femme.

    "Je suis ruiné, se lamenta-t-il ! Bientôt les huissiers vendront aux enchères les quelques meubles qui nous restent encore et nous mourrons de faim ! "

    Les sanglots du (pauvre) bûcheron redoublèrent d'intensité et ses fils aîné et puîné, accablés par la perspective de se savoir orphelins, sans domicile fixe, rejetés de tous, se mirent à pleurer aussi. Bientôt la cabane du (pauvre) bûcheron tremblait sur ses fondations de bois et si le cadet des fils n'intervenait pas, ils dormiraient tous dès le soir même à la belle étoile.

    "Arrêtez de vous lamenter immédiatement ! Vous devriez avoir honte. Cela n'aide pas notre père de paniquer et de hurler de la sorte. Il faut agir."

    " Facile à dire, fit l'aîné. Nous sommes des enfants ? Que peut-on y faire ?"

    "Oui, il n'a pas tort, acquiéça le puîné. comment peut-on aider papa, alors que nous n'avons ni l'âge ni les qualifications pour ça."

    "Ne pas avoir tort ne signifie pas qu'il ait raison, répondit le Jeune dernier. Il me vient une idée."

    "Ah !? laquelle ?" firent ses frères.

    " C'est trop tôt pour vous en parler. Il faut d'abord que j'étudie les chances de la voir se réaliser. Dormons d'abord et demain matin, de bonne heure je vous en parlerai. "

    Ils essayèrent de dormir mais sans succès. Les cris de désespoir de leur père retentirent toute la nuit tel le bruit strident d'une tronçonneuse neuve en train de scier du bois. De guerre las, les trois garçons se résignèrent à l'insomnie.

    De beau matin, le plus jeune fils du (pauvre) bûcheron exposa son plan à ses frères.

    "Il faut que nous restons soudés les uns aux autres, sinon tout risque de s'écrouler. Quoi qu'il arrive vous devez m'écouter et n'obéir !"

    Les deux autres furent d'accord. Sans perdre plus d'une minute ils allèrent trouver leur père qui restait prostré devant le gros poêle de la cuisine à pleurer la perte de sa femme et de sa tronçonneuse. Le plus jeune prit la parole.

    "Papa, il est temps pour nous de nous montrer dignes de toi dans les dures circonstances  où tu te trouve. Nous avons trouvé le moyen de te tirer de ce mauvais pas, mais pour cela tu dois faire exactement ce que je te dirai. "

    Une lueur d'espoir jaillit au bout du tunnel noir où se se trouvait le (pauvre) bûcheron. Son coeur bâtit plus rapidement comme un oiseau qui se heurte aux parois de sa cage. Est-ce que son Petit Poucet lui proposait de le sortir du puits sans fond dans lequel il était tombé depuis la mort injuste de sa tronçonneuse et  l'abandon de sa femme ?

    "Quoi, mon fils ? Que dois-je faire s'écria-t-il d'une voix où perçait un soupçon d'hystérie. Je ferai tout ce que tu veux ! "

    "Très bien, papa. Où est la tronçonneuse ? "

    "Je l'ai laissée dans la grange à bois, pourquoi ?"

    "J'en ai besoin."

    "Mais elle ne marche pas mon garçon !"

    "J'ai cru comprendre ça. Ce que je veux, c'est de la récuperer. Sa boîte ausi. "

    "Pourquoi ?" s'étonna le (pauvre) bûcheron.

    "Réfléchis une minute, papa au lieu de te lamenter."

    "Quoi ? quoi ?"

    "Tu as acheté ta tronçonneuse à crédit, non ?"

    " Oui, mais..."

    "Nous allons la rapporter au magasin où tu l'a achetée et nous prendrons une autre. "

    " Comment ? C'est possible ça ?"

    "Elle est sous garantie, non ?"

    "Ben... qu'est-ce que j'en sais, moi ?"

    " Tout le matériel acheté neuf est sous garantie pendant un moment. La tronçonneuse ne peut pas faire exception. Donc ..."

    "Donc ? "

    " Puisqu'elle est sous garantie, le magasin nous l'échangera. Au pire il proposerons d'étudier pourquoi elle est tombée en panne et nous la réparer ! "

    Les paroles du Petit Poucet furent comme un souffle de vent frais qui caresse les voyageurs égarés dans le désert aride, pour le (pauvre) bûcheron. Le ciel se découvrait au-dessus de sa tête. Des larmes lui montèrent aux coin des paupières. Il se moucha bruyamment pour cacher son émotion. Il regarda ses enfants à tour de rôle et prononça enfin d'une voix fébrile.

    "Tu crois que ta mère va revenir ?"

    (to be continued)