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  • Je crois que suis fatiguée !

    index.jpgHier, un vendredi neigeux, nuageux et moche, j'ai accompagné des jeunes adolescents à la Médiatèque du patelin pour qu'ils découvrent les joies des livres, des disques, des vidéos et autres éléments indispensables à leur bien-être et leur épanouissement.

    Grand bien m'en a pris !

    Il a fallu leur répéter  (à plusieurs reprises, je vous l'assure) :

    -de se mettre en rang,

    -de marcher sur le trottoir,

    - de ne pas traverser hors des clous,

    -d'attendre que le bus s'arrête avant de se précipiter sur la porte

    -d'oblitérer leur titre de transport,

    -de ne pas crier dans le bus,

    -de jeter leur chewing-gum dans une poubelle de préférence,

    -de dire bonjour aux personnes qui nous accueillaient,

    -de se taire,

    -d'écouter les explications de la "femme de la médiathèque",

    -de ne pas couper la parole à celui qui est en train de parler,

    -de ne pas jouer avec les livres,

    -de ne pas dire à voix haute que "c'est pourri" et "ça sert à rien",

    -de ne pas se chamailler, ni se disputer,

    -de ne pas interpeller les gens dans la rue...

    O. K. Je m'arrête là ! 

    Je  sens que vous allez protester, dire que vous en avez assez, que vous avez compris le message, que vous êtes des gens intelligents et que vous n'avez pas besoin qu'on vous répète cent fois la même chose, que vous êtes capables de comprendre certaines choses sans qu'on ait besoin de vous les expliquer, que...

    Je suis d'accord avec vous.

    Mais alors, pourquoi je me sens si fatiguée tout à coup ?

     

     

  • Le chemin du retour

    Chères amies, chers amis,

    Il y a quelques jours, je vous faisais un clin d'oeil de mon escapade sur le Chemins des écoliers.

    Aujourd'hui, me voilà sur le chemin de l'école. Réunions, rencontres, anciennes et nouvelles têtes, emplois de temps et beaucoup du travail en perspective avec des "nouvelles" directives, des " nouveaux" concepts pour le bien des élèves ou le bien de tous. Monsieur le Ministre de l'éducation Nationale (dont j'oublie le nom -tellement on en change souvent), en était convaincu ce matin. Apparemment seul lui et ses acolytes en sont convaincus du bien fondé de leurs réformes. A nous de nous débrouiller avec les Projets Personnalisés des élèves, l'acquisition d'un socle commun et l'informatisation des cahiers de textes. Cette informatisation sera obligatoire dès septembre 2011. Toujours dans l'intérêt des élèves et des parents. Nous entrons dans une nouvelle ère dans l'éducation ! Chouette, me direz-vous.

    Tout compte fait, qui va payer les ordinateurs pour remplacer les vieux cahiers de textes en papier ? Quand, c'est-à-dire à quel moment de la journée  allons-nous mettre le contenu de nos cours en ligne ?

    Y a-t-il un ordinateur par famille pour que tous les élèves soient sur un pied d'égalité ?

    Tous les parents (chômeurs, en fin de droit, pauvres etc.) ont les moyens d'acheter un ordinateur, de payer une connection internet pour que leur enfant puisse consulter de chez lui le cahier de texte de sa classe ?

    Je n'en sais rien, mais je me pose la question dans un coin de ma tête. L'école égalitaire ? Ne faisons-nous pas déjà de nombreux parias, Monsieur le Ministre ? Pensez-vous donc que les parents d'élèves ont tous les moyens financiers  de remplacer les agendas de papier par des Ipad?

    Bonne Rentrée

     

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  • Je suis contre !

    Ce matin, comme tous les jours fériés, samedis et dimanches compris, je me suis assise à mon bureau pour goûter au bonheur suprême de corriger quelques paquets de copies ; car, il est universellement connu,  les profs n'ont rien à faire de leur temps libre ; et pour éviter de s'ennuyer, ils surchargent de travail les élèves ! Je dirais même qu'ils agissent  par cruauté pure et gratuite.

    Je m'installe donc.  Heureuse d'avoir une si merveilleuse  distraction en ce long week-end de mai.

    Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas eu à insister  pour récupérer les dites copies. Malgré leur surmenage, la surcharge de travail  et l'épuisement des ces chères têtes blondes, les élèves ont tous rendu quelque chose !

    Le sujet :  fiche de lecture

    La première fiche, ça allait. La deuxième aussi. Mais voilà qu'à la troisième, un doute affreux germe dans mon esprit : et si  certains élèves n'avaient pas lu le livre ?

    "Bah ! Impossible ! Ils n'auraient pas fait une chose aussi basse ! " me dis-je à moi-même. " Tu n'oserais pas accuser ses pauvres petits anges de s'être servi d'internet ? honte à toi ! Mauvais prof ! "

    Ainsi me gourmandais-je de mes pensées peu catholiques voire peu orthodoxes. Tranquillisée, je poursuis mes corrections jusqu'à la quatrième copie. et la pensée malhonnête qui avait germé,  prit soudain racine, se développa, fit  des feuilles et s'épanouit en floraison précoce.

    J'ai du admettre l'évidence :

    - Si les élèves ne lisent plus de livres, ils savant chercher leur résumé sur internet !

    - S'ils ne savant plus trop bien écrire, ils maîtrisent parfaitement le clic droit de la souris pour copier/coller !

    - Si la jeunesse ne sais pas user de ses neurones,  elle sait utiliser une imprimante !

    Quant à moi, qui selon les instructions officielles je dois placer l'élève au coeur du système éducatif :

    - Je n'ai pas le droit de pénaliser un élève en lui mettant zéro. ( Ça risque de le traumatiser à vie et lui ôter la confiance en soi)

    - Je n'ai pas le droit de demander qu'il me refasse le travail (il ne comprendra pas pourquoi et vivra cela comme une injustice )

    - Je dois valoriser son autonomie (objectif de base de l'éducation)

    - Je dois approuver ses prises d'initiatives (C'est ainsi qui deviendra un citoyen à part entière)

    - Je dois féliciter son ingéniosité, digne d'Ulysse ( les petites conquêtes d'aujourd'hui, forment les empires de demain )

     

    Finalement, d'ennui, je risque de trouver le temps long  ce week-end !