Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

littérature populaire et merveilleuse

  • Le Petit Poucet (2)

    "Je le savais ! J'en étais sûre ! Quel âne tu fais ! Une fois de ma vie, je te laisse acheter quelque chose seul et tu te goure ! Tu es un âne bâté, imbécile que tu es ! Mais tu n'as même pas regardé où c'était fabriqué ta tronçonneuse pourrie ? Comment tu peux être aussi bête !? Bla, bla, bla, bla, bla..."

    La femme du (pauvre) bûcheron n'arrêtait pas de l'agonir d'injures, d'imprécation, d'invéctives. Au fur et à mesure que sa femme, telle  une dragonne qui défend ses petits s'enivrait dans des discours interminables, le (pauvre) bûcheron se ratatinait dans ses chaussures qui finissait par l'avaler tout entier. Il ne savait où se mettre pour échapper à la rage dévastatrice de son épouse. Toute tentative pour calmer la mégère brave ménagère fut veine.

    "Chérie...", s'aventura le (pauvre) bûcheron.

    "NE T'AVISE PLUS DE M'APPELER CHERIE !  INUTILE ! C'EST FINI ! FINI? TU M4ENTENDS ! J'en ai ras le bol ! RAS LE BOL !"

    "Mais..."

    " IL N'Y A PAS DE MAIS QUI TIENNE ! J'en ai par dessus la tête ! Une fois, UNE FOIS je te laisse faire ce que tu veux et tu te  bananes !  Qu'est-ce qui va se passer maintenant, tu peux me dire ?  D'ailleurs, chaque fois que tu te  trouves dans l'embarras ça me retombe dessus ! Mais ne crois pas que je vais rester là à ramasser les pots cassés encore et encore.. Cette fois-ci, c'est la goutte qui fait déborder le vase !"

    " Dorine, que comptes-tu faire ?

    " Ce que je compte faire ? Tu me le demandes ? "

    "Ben..."

    " Quel culot  ! Si tu veux le savoir, je ne vais pas rester les bras croisés à subir ta bêtise !"

    "Ce... qui veut dire ?"

    "Ce qui veut dire, cher mari ,que JE M'EN VAIS ! Parfaitement, je m'en Vais !"

    Un sentiment d'injuste faillit l'étrangler et le désespoir du (pauvre) bûcheron toucha les fonds des abysses à cet ultimatum de sa Dulcinée. En emportant ses rêves dans les profondeurs, la tronçonneuse "made in China" entraînait dans son sillage l'ultime rayon de soleil de son existence. Avec la tronçonneuse made-in-China, coulaient  aussi les doux et rares moments de bonheur de la vie du (pauvre) bûcheron, en lui ôtant le seul être qui comptait pour lui, sa femme !


    (to be continued...)



  • Le Petit Chaperon voit rouge (5)

    Le grand navire voguait sur les vagues, depuis un long moment déjà. Le soleil laissait percer à l'est un halo de lumière alors qu'à l'ouest la nuit ne laissait voir que quelques étoiles. Phyllis qui s'était installée dans une cabine avec Platon, dormait poings fermés d'un sommeil heureux et sans rêves. Cependant, Platon n'avait pas fermé l'oeil et tournait encore et encore dans un panier que la petite fille avait installé au pieds de son lit. L'agneau ne savait pas s'il fallait attendre le jour ou s'il fallait réveiller son amie. Durant des heures il avait ouvert grand ses oreilles pour entendre les bruits du navire et il lui avait semblé que quelqu'un soupirait dans le noir. Ne tenant plus, il se leva et tira sur les couvertures de Phyllis et, de son museau, il poussa la petite fille à se réveiller.

    - Phyllis ! Phyllis ! chuchota-t-il. Réveille-toi ! Il y a quelqu'un dans la cabine. Phyllis je t'en prie, c'est urgent !

    Tant de tintamarre finit par sortir notre Chaperon de son sommeil.

    - Enfin, Platon, que se passe-t-il ? Tu ne dors pas ? Tu n'est pas fatigué ?

    - Comment puis-je dormir alors qu'une personne ou peut-être une créature dangereuse n'arrête pas de soupirer dans le noir ?

    - Tu as dû rêver, Platon. Il n'y a personne ici à part nous !

    Le petit chaperon n'avait pas fini de prononcer ses paroles lorsqu'un soupir profond semblant venir d'un minuscule placard se fit entendre. La petite fille et l'agneau restèrent immobiles comme pétrifiés sur place. Puis, Phyllis d'un geste très déterminé, sauta du lit, alluma sa lampe torche et ouvrit le placard. Au début, elle ne vit rien de particulier et s'aprêtait à refermer les portes et retourner au lit quand un autre soupir beaucoup plus proche résonna de nouveau. Platon poussa un petit bêlement de surprise et de frayeur mais Phyllis décidée à en finir avec les peurs stupides de l'animal, regarda plus attentivement le fond du placard et dans une fente bien dissimulée par l'ombre, découvrit une araignée accrochée à sa toile. Délicatement, elle tira sur la toile et demanda : "C'est toi qui soupire ma petite araignée ? Il faut que tu  arrêtes tout de suite, parce que mon ami Platon a très peur et ne peut pas fermer l'oeil. Quel idée saugrenue pour une araignée de soupirer !

    toile-araignee-perles-rosee_5600.jpg- Hélàs, répondit l'araignée. Je ne suis pour rien dans tout ça. Moi, je tisse ma toile sans gêner personne. Celui qui soupire se trouve sur le pont inférieur, exactement sous mon placard. D'ailleurs vous n'êtes pas seuls à ne pas pouvoir dormir. Figurez vous, que toutes les nuits, après minuit, cette personne se met à pleurer et à soupirer.

    - Mais, qui est-ce ?

    - Je ne sais pas; soupira à son tour l'araignée. Chaque fois que j'essaie de voir de qui il s'agit, les soupirs et les pleurs cessent.

    - Il faut vite tirer au clair ce mystère, décida Phyllis. J'irai sur le pont inférieur et je trouverai cette personne. Peut-être qu'elle a besoin de notre aide. Platon, viens avec moi.

    - Ah ! non, il n'est pas question que tu y ailles ou que je t'accompagne. Il faut vite trouver un moyen de prévenir le Cracheur de feu ou le Capitaine.

    - Sottises ! dit résolument Phyllis. Si tu ne veux pas venir, j'irai seule, et je découvrirai d'où proviennent ces soupirs.

    Ainsi, armée de sa lampe torche et d'un canif, la petite fille, accompagnée d'un Platon  craintif et tremblotant, déscendit l'étroite échelle qui menait au pont inférieur. Malgré sa peur, Platon insista pour accompagner son amie, et tout les deux finirent par découvrir sous le placard de la chambre une petite pièce qui avait l'aspect d'un débaras. Ils commencèrent par chercher dans deux grandes boîtes mais il n'y avait rien d'intéressant. Ensuite ils dégagèrent sous un tas de poussière un coffre en bois. Phyllis le tira de là, l'épousseta et l'ouvrit à l'aide de son canif. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir sur un fond de velours noir un miroir brillant comme neuf. miroir_verre_barock.jpg

    - Quel joli objet ! Je me demande à qui il appartient, dit-elle à Platon. Crois-tu qu'on pourrait le garder ?

    - Pour l'amour de Dieu Phyllis ! Que ferions-nous d'un miroir ? Dépêchons nous de trouver qui soupire et retournons vite dans notre cabine. Je n'ai plus le courage de rester ici. Je crois que mon coeur va s'arrêter de battre !

    Il n'avait pas terminé ses paroles qu'un long soupir l'interrompit. De frayeur, Phyllis faillit laisser tomber le miroir.

    - Hé ! Doucement petite fille ! Tu risques de me briser en mille morceaux ! J'ai beau être enchanté, je ne pourrais pas me rafistoler si l'on me casse !

    - Un miroir enchanté ? Comme celui de Blanche Neige ? le questionna Phyllis qui fut vite remise de sa surprise.

    - Blanche Neige ? répondit le Miroir. Je n'ai pas eu l'honneur de faire sa connaissance. Je suis le Miroir que la Bête offrit à Belle afin qu'elle puisse la surveiller et je peux te montrer tout ce que tu désires.

    - Tout ? Alors... Ma maman aussi ? Hésita Phyllis, car elle avait beau aimer l'aventure, elle aimait sa maman plus que tout au monde et de temps en temps, elle était nostalgique.

    - Quelle question ! Évidemment que je le puis !

    Le miroir se troubla quelques secondes avant de laisser paraître devant les yeux ébahis de la petite fille un lit dans une  chambre qu'elle reconnaissait bien, dans lequel sa maman dormait. Le petit Chaperon essuya une larme furtive.

    - Devenons amis, cher miroir, proposa Phyllis d'une voix émue. Je vous garderais avec nous et vous ne souffrirez plus de solitude. J'imagine que c'est vous qui soupirez et ne laissez personne dormir ?

    - J'accepte votre proposition. Je désespérai que quelqu'un me trouve enfermé dans cette boîte malodorante qu'on m'avait enfermé !

    - Mais comment vous vous êtes trouvé là dedans ? ne put se retenir Phyllis bien que sa maman lui avait souvent répété que la curiosité  est un vilain défaut.

    - La faute à Belle, qui m'emporta chez son père lorsqu'elle alla lui rendre visite. Ses soeurs profitèrent de l'occasion et me vendirent à un marchand de passage qui me vendit à son tour au Capitaine. Mais mécontant, ce dernier m'enferma ici pour ne plus rien voir de son passé.

    - Croyez-vous qu'il accepterait de vous laissez en ma possession ? Vous le voulez, n'est-ce pas ?

    - Nous verrons  ! répondit le miroir. Seulement, de temps en temps, je vous demanderez de m'autoriser à voir mon Maître et Belle, car ils étaient gentils avec moi et ils me manquent.

    Phyllis et Platon regagnèrent leur cabine et tôt le matin, la petite fillette raconta ce qui s'était passé et demanda au Capitaine si elle pouvait garder le miroir. Il n'opposa pas d'objection. Ainsi, un nouveau compagnon vint s'ajouter à notre petite bande.

    Pendant ce temps, le Vaisseau qui se nommait Espoir poursuivait sa route vers les mers océanes.

     

     

  • Le Petit Chaperon voit rouge (4)

    Les grands projets du Cracheur de feu, n'enchantèrent pas Platon, qui était convaincu de la dangérosité de l'artiste. Mais il ne voulait pas gâcher la joie de Phyllis, alors il se tut et fit comme si tout allait bien. La petite fille s'amusait à jouer à la corde à sauter et ne tarda pas à être fatiguée.

    - Pourquoi n'irions nous pas vers le port ? dit le Cracheur de feu. Nous pourrions trouver quelque chose à manger et regarder les navires qui partent pour la lointaine Europe.

    - Oh ! je ne suis jamais allée en Europe, s'exclama Phyllis. Je crois même que je n'ai rien visité à part mon école et la méthiathèque de mon quartier. Voyez-vous, maman ne voulait pas que je m'éloigne seule de la maison à cause des dangers de la ville. Allons au port. Peut-être qu'en la lointaine Europe, nous trouverons plus facilement ce que nous cherchons.

    - Oui, mais il faudra convaincre d'abord un capitaine de nous prendre à bord de son vaisseau.

    - Trouvons le capitaine et je me charge de le convaincre, répliqua Phyllis.

    Ils se mirent en route   et vers le soir, les trois compagnons, arrivèrent au port de la ville et décidèrent de dîner dans une gargote vers les docks. Ils passèrent commande et s'intallèrent près de la fenêtre d'où ils pouvaient contempler les navires en partance.

    Leurs regards furent attirés par un magnifique vaisseau à trois mats qui chargeait en vu de prendre la mer.vaisseau-victory-4-gd.jpg

    - Voilà le navire qu'il nous faut ! s'écria Phyllis. Il ne reste plus qu'à trouver le capitaine et s'assurer qu'il embarque pour la lointaine Europe. Comme ce serait agréable de naviguer par beau temps sur la mer bleue !

    Platon leva le nez de sa botte d'herbe où il était plongé et fit signe à la petite fille de s'approcher. Elle se pencha et l'agneau lui murmura à l'oreille.

    - N'y songe pas de partir avec ce bateau là ! C'est un bateau maudit, commandé par un capitaine maudit lui aussi !

    - Ha, ha ! ria Phyllis. Encore une histoire à dormir debout ! Les capitaines et les vaisseaux maudits n'existent que dans les livres ou au cinéma. Tu es contrarié parce que tu as peur d'avoir le mal de mer, mais je connais un remède pour ça et dès demain, nous achèterons le nécessaire dans une pharmacie avant d'embarquer.

    Puis, se tournant vers le cracheur de feu, elle demanda comment ils allaient rencontrer le capitaine. En entendant cela, un grand homme assis un peu plus loin, se leva et s'approcha d'eux.

    - Je n'ai pas pu m'empêcher d'écouter votre conversation, dit-il. Je suis le capitaine de ce navire et j'embarque ce soir à minuit pour la lointaine Europe. Si vous voulez vraiment prendre la mer, je vous emmène avec moi. En échange, vous me tiendrez compagnie car je suis seul et je m'ennuie sur mon navire. Nous bavarderons, nous chanterons et de temps en temps, nous ferons escale pour nous ravitailler jusqu'à la destination finale.

    vaisseau.jpg - Comme c'est gentil à vous de nous le proposer ! dit la petite fille. Seulement, il faut d'abord trouver une pharmacie et acheter de quoi éviter la nausée, parce que mon ami Platon n'a pas le pied marin et il risque de tomber malade.Il faudra aussi écrire une lettre à ma maman pour lui donner de mes nouvelles afin qu'elle ne s'inquiète pas, avant de partir.

    Ainsi, quelques heures plus tard, équipés de comprimés anti-nausée et mal de mer, le petit chaperon Phyllis, Platon le mouton, et le Cracheur de feu artiste, embarquèrent sur le grand vaisseau du Capitaine qui mit les voiles vers la lointaine Europe.

    Mais Platon avait eu raison de se méfier. Car le capitaine du navire sur lequel ils venaient de prendre la mer, n'était autre que le tristement célèbre Hollandais Volant, maudit de ne toucher terre que tous les cent ans.

     

     

  • Le Petit Chaperon voit rouge (3)

    Phyllis et Platon devinrent inséparables. Ils gambadaient dans les rues de la ville, cueillaient des fleurs dans les squares pour tresser des couronnes, ou faisaient des bouquets  qu'ils offraient aux passants. C'est ainsi qu'un jour, chemin faisant,  ils arrivèrent à une très grande esplanade où une multitude de gens se pressaient pour assister à une démonstration pyrotechnique.  La petite fille n'avait jamais vu un spectacle de cette qualité. Un homme aux habits colorés s'amusait à cracher au ciel une trainée de flammes rougeoyantes, qu'il alimentait à l'aide d'un bidon d'essence et d'une longue tige. Chaque fois que l'homme crachait, d'énormes volutes orangées se tortillaient dans les airs accompagnées d'un bruit sourd.

    - Quel beau spectacle ! En vérité, c'est un grand artiste que voici. On doit l'inviter à nous rejoindre et nous aider à trouver le loup, l'aviateur et le petit Prince. conclut Phyllis.

    cracheur.jpg- Je pense qu'on ne devrait pas s'attarder à cet endroit, répondit Platon. Cela peut être dangereux ! C'est, je crois, un homme dragon, parce qu'il crache du feu et peut nous brûler vifs !

    -Au contraire ! Il pourra nous réchauffer lorsqu'il fera froid et nous pourrions aussi griller de la guimauve sur les flammes.

    Sans plus attendre, Phyllis dépassa le cercle des gens qui entourait l'artiste, s'approcha de lui sans craindre d'être brûlée et le tira par la manche.

    L'homme étonné de tant d'audace, se retourna et la flamme faillit brûler le chaperon rouge que la petite fille portait dans les cheveux.

    - Mais qui êtes-vous donc ? dit-il après s'être remit de sa surprise.

    - Je m'appelle Phyllis et voici mon compagnon de route, Platon. Nous sommes à la recherche d'un loup, d'un aviateur et d'un petit Prince. Vous ne les auriez pas vu par hasard ?

    - Euh... fit l'homme. Non, mais j'en ai entendu parler d'eux lorsque j'étais enfant. Pourquoi les cherchez-vous ?

    - Si vous acceptez de nous accompagner dans nos recherches, je vous le dirais volontiers. répondit la petite fille. Mais il faut d'abord nous promettre que vous ne nous mangerez  ni nous brûlerez pas.

    - Marché conclu ! répliqua le "Cracheur de feu", car il en était un. Nous voyagerons ensemble et nous présenterons un spectacle à trois. Les gens aiment les spectacles à plusieurs. Nous déviendrons célèbres et nous gagnerons beaucoup d'argent. Enfin, quand nous trouverons le loup, l'aviateur et le petit Prince nous leur signerons un contrat pour une tournée mondiale.

    - Je suis contente que vous soyez d'accord. Mais d'abord, déterminons les étapes de notre périple.