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adultes - Page 13

  • Le Petit Chaperon voit rouge (19)

    Phyllis.jpgL'aube baignait le monde  de sa douceur lorsque le grand navire s'approcha du port. Une brise parfumée caressait les visages des hommes accoudés au bastingage. Dans un rêve éveillé, on entreprit les manoeuvres d'abordage, on ramena les voiles. Dans un craquement de bois et de fer, le vaisseau vint s'immobiliser près du  môle. Un silence religieux se fit. L'un après l'autre, les marins portèrent la main à leurs chapeaux et se découvrirent. Dans cette atmosphère tendue la voix du Capitaine sonna haut et fort, comme les cloches de la résurection.

    - Jetez l'ancre !

    La joie de l'éqipage fut indescriptible. Des hourras fusèrent de toutes parts. Ils s'embrassaient, riaient, chantaient, se précipitaient dans les bras les uns des autres, se félicitaient. Il y en a eu qui versèrent des larmes tant l'émotion fut à son comble. De partout on criait "on a réussi ! Vive le Capitaine ! "

    - Je me demande ce qui rend les hommes de l'équipage si excités, dit Platon à Phyllis et Océane. Ils n'ont pas l'habitude d'être aussi expensifs. Nous aurait-on cacher quelque chose ?

    - Voyons Platon ! Ne soit pas rabat-joie. Le sabotage du navire mettaient les nerfs de tous à rude épreuve. Soyons satisfaits pour eux.et allons nous préparés pour notre séjour à terre, lui intima Phyllis. Je hâte de connaître ce lieu.

    - Moi aussi je suis impatiente de voir cet endroit, dit Océane. Mais j'ai un peu peur. Tout est si grand, si vaste !

    - Ne vous en faites pas ! Le Cracheur de feu et le Capitaine nous accompagnerons, la rassura le petit Chaperon rouge. Vite ! Nous n'avons pas de temps à perdre.

    Rapidement, les trois amis se préparèrent pour descendre et les fillettes furent les premières à emprunter la passerelle pour se rendre sur les quais. Cependant, le Capitaine devait régler quelques formalités avant et c'est sans lui que le Cracheur de feu, l'agneau et ses compagnes partirent à la découverte de cette  ville qui semblait merveilleuse.

    Vers midi, Phyllis suggéra qu'on retournât vers les quais à la rencontre du Capitaine qui aurait du terminer ses formalités et profiter pour déjeuner tous ensemble dans une taverne répérée le matin même. Les bras chargés d'emplettes, ils s'assirent sur la terrasse de la taverne et Océane put consulter un beau guide de l'Europe que le Cracheur de feu lui avait offert. Platon s'amusait à courir après les mouettes et Phyllis profita du moment pour se rafraîchir. Elle s'aprétait à rejoindre les autres, lorsqu'elle entendit un bruit bizarre et vit s'approcher d'elle un  étrange individu enturbané, habillé de noir.

    - Que fait un petit Chaperon rouge seule dans ce lieu ? demanda-t-il d'une voix sussurée qui n'avait rien de rassurant.

    - Je ne suis pas seule. Mes amis m'attendent dehors, répondit Phyllis sans se laisser déstabiliser. Qui êtes-vous ?

    - Je cherche une personne qui puisse m'aider. Serais-tu celle-ci ?

    N'écoutant pas la petite voix dans son coeur qui lui disait d'être prudente, gentiment Phyllis répondit qu'elle pourrait toujours essayer de lui apporter son aide.

    - Tu n'auras pas pour longtemps et je te promets une jolie récompense pour ta peine, dit l'individu. Prenant le petit Chaperon par la main, il la conduisit vers une porte qui menait de l'arrière de la taverne vers les dédales de la vieille ville.

     

     

  • Le Petit Chaperon voit rouge (18)

    images 2.jpgLes tentacules de la nuit enveloppaient l'horizon. Une mer d'encre battait les flancs du navire en cadence. A bord, rassemblés autour du Capitaine, nos personnages se concertaient sur la marche à suivre.

    - Il faudrait que nous accostions quelque part assez rapidement, suggéra Phyllis le petit Chaperon rouge ; pendant que l'équipage se charge du navire, nous autres  pourrions profiter pour descendre à terre nous promener.

    - Ça me plairait de gambader dans un pré, ajouta Platon l'agneau. Cela fait des semaines que nous naviguons et j'ai toujours le mal de mer.

    - Nous ferions des provisions des comprimés contre la nausée, et peut-être que nous pourrions acheter quelques nouveaux livres. Je posterai une lettre à ma maman lui racontant nos aventures.

    - Pas si vite !  Je ne sais pas s'il possible d'aborder dans un port de sitôt, dit le Capitaine.

    Etonnés, nos amis demandèrent des explications, que leur hôte ne put leur fournir. En effet,  le Capitaine redoutait le moment où il devrait avouer à ses passagers que son navire ne pouvait toucher terre qu'après de nombreuses années d'érrance. Comment pouvait-il expliquer qui il était ? Comment auraient réagi le Cracheur de feu, Océane ou Phyllis en apprenant qu'il était celui qu'on surnommait le Hollandais volant, Capitaine maudit d'un vaisseau fantôme ? Il alla s'enfermer dans sa cabine et se mit à feuilleter ses carnets de bord, carnets accumulés depuis des dizaines d'années. Il avait consigné là tous les événements notables vécus durant ses périples. Autant dire, pas grand-chose.

    Au début, lorsque son équipage avait mentionné la malédiction, il leur avait ri au nez ! C'étaient des  superstitions  de marins, sans fondement. Quand ils percistèrent, le Capitaine se mit en colère. Mais les journées s'écoulèrent sans que le navire approche d'une côtes quelconque. Durant des semaines ils voguèrent parmi ciel et eaux.  Lorsqu'une terre apparaissait à l'horizon, un vent du large se mettait à souffler et quoi qu'ils fissent,  le littoral restait  hors de portée.  Les marins se mutinèrent, certains tentèrent de regagner la côte à la nage. En vain ! Le courant les ramenait vite vers le bateau.  Puis, chacun accepta les faits, Ils se plièrent  aux forces qui les dominaient.  Le déstin  qui les unissait fut le fardeau commun du Capitaine et de son équipage. Le navire avait touché terre à plusieurs reprises depuis le début de la malédiction.  Le Capitaine  avait cherché durant ces courts laps de  répis à terre des solutions au problème, il chercha des personnes suscéptibles de l'aider lui et ses hommes. Jusqu'au jour où dans ce port des mers du sud, il rencontra Phyllis, Platon et Cracheur de feu.

    Le Capitaine ne saurait dire pourquoi il avait écouté leur conversation et ce qui l'avait poussé à leur proposer d'embarquer avec lui. Quelle ne fut pas sa surprise de voir que cela devint possible ! D'ailleurs, il y avait sur le bâtiment comme un souffle nouveau, une atmosphère étange, plus légère, plus agréable. Les hommes de l'équipage travaillaient avec plus d'ardeur ; ils étaient moins sombres, il leur arrivait même de plaisanter entre eux. Oui, quelque chose avait changé depuis que ces passagers étaient montés à bord. Il y a eu la disparition de Platon, bien sûr, et la découverte de la petite fille Océane, puis la rescousse du Pêcheur. Mais exépté les sabotages subis par le Vaisseau, un changement indéniable avait eu lieu.

    - Tout espoir n'est pas perdu ! s'écria  le Capitaine en se levant. Nous ferons cap vers le premier port ! Dès le lever du jour, nous saurons si la déstiné est en marche. En route !

    Sans plus attendre, il monta à la barre, donna ses instructions, et resta à contempler le ciel au delà le cap de Bonne Espérance.

     

     

  • Le Petit Chaperon voit rouge (17)

    Sirène.jpgDans son obscure royaume, la Sirène au corps d'albâtre frissonna  dans son sommeil.

    Étendue sur sa couche de corail elle rêvait. Au cours de l'éternité,  aucun humain n'avait osé murmurer son nom, aucune créature ne s'était aventurée la défier. Elle maîtrisait son univers et les déstinées des êtres qui la côtoyaient. Insatiable, elle en demandait davantage aux marins qui par malheur croisaient sa route.  Avec le temps, les villages se tranformèrent en villes grouillantes de population, les petits ports de pêche devinrent de centres internationaux, des zones franches accueillant de nombreuses  victimes,  un vivier inépuisable d'individus, de milliers d'amoureux transis prêts à toutes les folies, à tous les sacrifices pour la rejoindre.  Les promesses d'amour éternel qui jalonnaient sa longue existence étaient  les mêmes  aussi loin qu'elle remontait dans sa mémoire.

    Dans son lit perlé, la Sirène se troubla.

    La main qui traça  sur un papier les lettres de son prénom  avait marqué, par là même, un trait sur le coeur de pierre.  Chaque trace s'enfonça plus profondément dans la cuirasse  qui le protégeait, le gardant ainsi à l'abri des sentiments, ou de toute autre faiblesse.  Une ombre  parcourut la quiétude de la créature.  Elle n'avait que les eaux profondes pour domaine, l'éternité pour compagnon, la solitude pour progéniture ! Un douleur aiguë la fit sursauter. Elle se révéilla et regarda autour d'elle avec crainte. S'était-elle forvoyée ? Des siècles durant elle n'avait fait que poursuivre sa déstinée. Jusqu'à présent, elle était satisfaite de son sort, contente de sa nature, de sa vie, lui semblait-il. Un doute s'insinua dans son esprit.

    Ne devait-elle pas désirer autre chose ? Ne pouvait-elle pas souhaiter un changement dans cette routine si artistiquement huilée ?Bateau 2.jpg

    Elle se mit à réfléchir sur les êtres qui, comme elle, étaient condamnés à la solitude éternelle, au silence et à l'abandon.  L'immortalité était à ce prix. Ce navire qu'elle  voulait voir  sombrer corps et biens par tous les moyens, n'était pas commandé par un de ceux qui ont échangé leur repos contre l'éternité ? Cet humain maudit qu'on surnommait le Hollandais volant n'était-il pas un de ses semblables dans l'enfer marin à parcourir inlassablement les mêmes contrées dans l'isolement total ?

    La Sirène sentit un froid parcourir son échine et serra autour d'elle ses couverture d'algues. Quelque chose avait changé. Des modifications à ces règles immuables jusqu'à ce jour s'étaient produites. Elle le savait.

    Dans son vaisseau maudit, le Hollandais volant n'était désormais plus seul !

     

     

  • Le Petit Chaperon rouge (16)

    Capitaine 2.jpgLa détérioration du matériel s'aggravait et rendait la navigation ardue. Grâce à son expérience,  le Capitaine maintenait le cap ; néanmoins, arriva le moment où, ne pouvant réculer davantage, il réunit tout le monde dans sa cabine et leur dit.

    - Il est temps que vous soyez informés sur les faits étranges  survenus sur le navire. Depuis un moment déjà, j'ai constaté la disparition progréssive des objets nécessaires à la navigation. D'abord, mon sextant disparut, le compas se mit à tourner dans toutes les diréctions sans relâche,j'ai trouvé des bouts rongnés, des voiles déchirées, des cartes abimées ! Au début j'ai cru à une farce commise par l'un d'entre vous...

    - Capitaine, pourquoi nous aurions fait cela ? intervint le petit Chaperon rouge. Nous sommes peut-être facétieux mais nous n'oserions pas toucher à vos instruments.

    - C'est aussi mon raisonnement, répliqua le Capitaine. Or, si ce n'était personne parmi vous, quelqu'un d'autre sabote le navire.

    - Oh ! fit Phyllis. Qui cela peut-il être ? Pourquoi il ferait une chose pareille ?

    - Oui, pourquoi ? s'écrièrent les autres.

    - C'est ce qu'il faut apprendre rapidement, répondit le Capitaine. J'ai réfléchi à la question. Tous les problèmes commencèrent le jour où le Pêcheur fut accueilli sur le bateau.

    Tous se tournèrent vers le Pêcheur.

    - Y aurait-il quelque chose que vous avez oublié de nous dire ? questionna le Capitaine. Lors de votre arrivée, vous nous avez dit être à la recherche de votre bien aimée ? Comment se nomme-t-elle ? demanda sévérement le Capitaine.

    Le Pêcheur serra ses mains et fit un geste ampli de ferveur en diréction du Capitaine et de ses compagnons.

    - Je vous jure que je ne suis pour rien dans tout cela !

    - Qui est votre bien aimée ? insista le Capitaine impérturpable. Dites son nom ! nous devons le connaître si nous voulons survivre ! Car le saboteur du navire cherche à nous faire périr ! Si nous devons combattre l'ennemi, nous devons savoir à qui nous avons à faire.

    - Mon Dieu, Capitaine ! Ne soyez pas si dur avec lui, le défendit Phyllis. Il nous le dira. N'est-ce pas que vous le direz ?

    Le Pêcheur prit sa tête entre ses mains. Il parut deséspéré.

    - Je ne peux pas le dire ! J'ai juré sur mon âme que je ne dévoilerais jamais son nom, sous peine de voir tout mon village englouti par les flots ! Sirène 5.jpg

    Ils réstèrent silencieux un moment, quand soudain, Phyllis, notre petit Chaperon ingénieux s'écria.

    - J'ai trouvé ! Si le Pêcheur ne peut dire le nom de sa bien aimée sous peine de voir son village disparaître, il peut néanmoins l'écrire !

    Des cris de joie retentirent dans tout le navire. Sans perdre un instant, le Capitaine posa devant le Pêcheur une feuille de papier et un crayon. Le Pêcheur s'en saisit et d'une écriture malhabile, traça les quelques lettres du prénom de la Sirène.