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enfants - Page 11

  • Le Petit Chaperon voit Rouge (21)

    Duel.jpegLe petit Chaperon rouge s'en voulait d'être tombée dans un piège aussi grossier. L'inconnu l'avait conduite dans une maison où personne ne les attendait. Un fois à l'intérieur, il la poussa violemment dans un escalier obscure et ferma la porte à double tour. Malgré ses supplications, il l'abandonna seule à ses tristes pensées.

    - Me voilà dans des beaux draps ! se dit Phyllis. Il faut trouver le moyen de sortir de cette maison sans l'aide de personne. D'autant plus que si je ne trouve pas rapidement une solution, mes amis vont s'inquiéter de ne pas me voir revenir.

    Sans se décourager, Phyllis examina les lieux. Une petite ouverture en hauteur laissait filtrer chichement la lueur du jour. Les murs étaient sales et sentaient le renfermé. Pour tout ameublement il y avait un vieux lit de fer grinçant,  garni d'un matelas de paille ; une table bringueballante soutenait un broc d'eau qui devait être là depuis une éternité car son eau  était croupie, et à part la porte par laquelle l'inconnu l'avait fait entrer dans la pièce, il n'y avait aucune autre issue. Désemparée, la petite fille s'assit sur le lit de fer, incapable de savoir ce qui allait advenir d'elle.

    Pendant que Phyllis se morfondait dans sa prison, le  Capitaine et ses amis frappaient à la porte de la maison. Au troisième coup, le battant s'ouvrit à la volée et les trois hommes s'avancèrent prudemment à l'intérieur. Au début, il leur fallut un moment pour s'habituer à la pénombre. Puis, tout doucement, leurs yeux distinguèrent les contours d'une table, d'un buffet et d'une seconde porte. Sans hésiter, le Capitaine poussa l'huis. Soudaine, poussant un cri terrifiant, un homme se jeta sur lui, brandissant un sabre. Sans sourciller, le Capitaine tira  le couteau qu'il portait à sa ceinture et un combat rude s'engagea entre les deux hommes. Le sabre était plus long que le couteau et permettait à l'agrésseur de porter ses coups à distance tout en restant à l'abri. Cependant, le Pêcheur, sortit lui aussi son couteau et se lança à la rescousse du Capitaine. Personne ne parlait. On n'entendait que les respirations précipités des duellistes. Au bout d'un moment, l'assaillant se trouva acculé contre un mur. Dépité, il laissa tomber son sabre et leva les bras en signe de soumission. Sans perdre une seconde, le Capitaine se saisit de l'arme et  arrachant le turban qui pendait lamentablement au sommet du câne de l'individu, fabriqua des liens et attacha solidement dans le dos, les mains de son adversaire, le neutralisant pour de bon.

    - Et maintenant, vous allez nous dire où est Phyllis ! Qu'est-ce que vous lui avez fait ?

    - Je n'ai rien fait du tout ! Protesta l'homme. On m'avait payé pour la conduire jusqu'ici et attendre des instructions.

    - C'est pour ça que vous avez voulu nous embrocher ? questionna le Cracheur de feu mécontant.

    - Je n'ai rien voulu du tout ! Vous m'avez fait peur et j'ai voulu me défendre. Mais je reconnais que je n'avais aucune chance contre trois gaillards comme vous. Je vous jure que mes intentions n'étaient pas mauvaises.

    - Nous verrons cela plus tard ! D'abord libérons Phyllis. Nous discuterons un autre moment, l'interrompit le Capitaine.

    Lorsque les trois hommes ouvrirent la porte de la cave, Phyllis n'en croyait pas ses yeux.  Soulagée de voir ses amis, elle les embrassa et les remercia avec ardeur. Ensuite, sans détacher leur prisonnier, ils se rendirent sur le bateau où Océane et Platon étaient morts d'inquiétude.

    C'est autour d'une boisson réconfortante que tout le monde se réunit, et le Capitaine dit.

    - Je dois te gronder Phyllis pour avoir suivi un parfait inconnu sans prévenir personne. Cela aurait pu très mal se terminer. Heureusement, le miroir enchanté a pu nous conduire rapidement sur les lieux où tu étais emprisonnée. Cependant, il est interdit désormais de partir quelque part sans être accompagnée d'un adulte. Cela est valable pour toi aussi, Océane conclut-il. Maintenant, voyons ce que vous pouvez nous apprendre, dit-il s'adressant au ravisseur qui se tenait dans un coin de la cabine tête basse. Qui vous a payé pour enlever Phyllis ?

    L'individu, honteux d'avoir été concidéré comme un bandit par le Capitaine et chacun sur le navire, baissa encore un peu plus sa tête.

    - J'ai accepté de conduire Phyllis dans cette maison, en échange de cent pièces d'or et une bague qui peut rendre invincible, murmura-t-il.

    - Ha ! Invincible ? Vous ne l'étiez pas tant que cela lorsqu'on vous a trouvé, ricana le Cracheur de feu.

    - J'allais les récevoir une fois que Phyllis serait embarquée sur un bateau pour les terres australes. C'était la condition. La personne qui avait pris contact avec moi, m'aurait attendu à minuit au port pour l'embarquement et m'aurait donné ma récompense...

    - Bien que je commence à comprendre de qui il s'agit, dit le Capitaine, qui est-ce donc ?

    Tout le monde fixait le ravisseur qui racla sa gorge gêné.

    - Il s'agit de l'émissaire de la Sirène de mers, finit-il par soupirer.

     

     

  • Le Petit Chaperon voit Rouge (20)

    Phyllis6.jpg

    Il faisait beau ce jour-là. Le soleil brillait joliment et les promeneurs étaient nombreux à profiter de la chaleur quasi estivale. Une multitude de gens se pressait sur les quais ;  on saluait des vieilles connaissances, on s'attardait devant les vitrines et l'on se désaltérait en buvant de la citronnade sur les terrasses.  Sortant de la taverne, Phyllis et l'étrange individu enturbanné se mêlèrent à la foule des promeneurs. Ils empruntèrent une petite montée et débouchèrent dans une cour qu'ils traversèrent. Puis, ils prirent une autre montée qui s'ouvrait sur une esplanade. arborée en hauteur. A travers les bâtiments, on pouvait admirer le scintillement de la mer  en contre-bas. Ils s'étaient éloignés du port ! Préssant le pas, l'inconnu, entraîna le petit Chaperon rouge par  d'autres ruelles escarpées de la ville, et s'enfonça dans une venelle qui malgré la chaleur de cette journée parut sombre à Phyllis. Devant une porte basse, il leva sa main osseuse et frappa trois  coups. Le bâttant s'ouvrit instantanément et l'inconnu, poussa d'un coup sec la petite fille à l'intérieur. Notre héroïne compris trop tard qu'elle venait de tomber dans un piège.

    Pendant ce temps, le Cracheur de feu montrait un tour de magie  à Océane.  Le Capitaine et le  Pêcheur  étaient venus les rejoindre et ils commençaient à trouver le temps long.

    - Océane, dit-il, va voir ce que fait Phyllis, s'il te plaît. Cela fait un moment qu'elle devrait être de retour.

    La fillette de la Haut-mer se leva et partit à la recherche de son amie. Elle revint au bout d'un moment.

    - Phyllis n'est pas à l'intérieur, Capitaine, l'informa-t-elle.

    - Comment est-ce possible ? Nous n'avons pas bougé d'ici. Si elle était sortie, nous l'aurions vue ! s'exclama le Cracheur de feu.

    - Quelque chose est arrivé à Phyllis, dit le Capitaine.

    Il entra dans le magasin et demanda des renseignements à une grosse dame derrière un comptoir.

    - J'ai vu la petite fille, mais elle est ressortie accompagnée d'un grand type avec un turban sur la tête. Ils ont pris la porte de derrière.

    - Vite ! cria le Capitaine.  Phyllis est en danger ! Vous, dit-il au Cracheur de feu, vous raccompagnez Océane et Platon sur le navire où ils serons en sécurité. Le Pêcheur et moi irons interrogerons les boutiquiers et quiconque aurait pu les apercevoir. Dans une heure, réjoignez-nous ici, et apportez avec vous le miroir enchanté. Nous aurons besoin de ses services pour retrouver Phyllis.

    La compagnie se dispersa, chacun partant de son côté. La joie du matin n'était plus de mise. Sans perdre un instant, le Capitaine entra dans une boutique, acheta  un plan de la ville, et se mit à étudier les itinéraires éventuels que l'inconnu aurait pu prendre. Une heure plus tard, à l'aide du miroir enchanté, le Capitaine, le Pêcheur et le Cracheur de feu, frappaient à la porte basse où Phyllis était deténue prisonnière.

  • Le Petit Chaperon voit rouge (19)

    Phyllis.jpgL'aube baignait le monde  de sa douceur lorsque le grand navire s'approcha du port. Une brise parfumée caressait les visages des hommes accoudés au bastingage. Dans un rêve éveillé, on entreprit les manoeuvres d'abordage, on ramena les voiles. Dans un craquement de bois et de fer, le vaisseau vint s'immobiliser près du  môle. Un silence religieux se fit. L'un après l'autre, les marins portèrent la main à leurs chapeaux et se découvrirent. Dans cette atmosphère tendue la voix du Capitaine sonna haut et fort, comme les cloches de la résurection.

    - Jetez l'ancre !

    La joie de l'éqipage fut indescriptible. Des hourras fusèrent de toutes parts. Ils s'embrassaient, riaient, chantaient, se précipitaient dans les bras les uns des autres, se félicitaient. Il y en a eu qui versèrent des larmes tant l'émotion fut à son comble. De partout on criait "on a réussi ! Vive le Capitaine ! "

    - Je me demande ce qui rend les hommes de l'équipage si excités, dit Platon à Phyllis et Océane. Ils n'ont pas l'habitude d'être aussi expensifs. Nous aurait-on cacher quelque chose ?

    - Voyons Platon ! Ne soit pas rabat-joie. Le sabotage du navire mettaient les nerfs de tous à rude épreuve. Soyons satisfaits pour eux.et allons nous préparés pour notre séjour à terre, lui intima Phyllis. Je hâte de connaître ce lieu.

    - Moi aussi je suis impatiente de voir cet endroit, dit Océane. Mais j'ai un peu peur. Tout est si grand, si vaste !

    - Ne vous en faites pas ! Le Cracheur de feu et le Capitaine nous accompagnerons, la rassura le petit Chaperon rouge. Vite ! Nous n'avons pas de temps à perdre.

    Rapidement, les trois amis se préparèrent pour descendre et les fillettes furent les premières à emprunter la passerelle pour se rendre sur les quais. Cependant, le Capitaine devait régler quelques formalités avant et c'est sans lui que le Cracheur de feu, l'agneau et ses compagnes partirent à la découverte de cette  ville qui semblait merveilleuse.

    Vers midi, Phyllis suggéra qu'on retournât vers les quais à la rencontre du Capitaine qui aurait du terminer ses formalités et profiter pour déjeuner tous ensemble dans une taverne répérée le matin même. Les bras chargés d'emplettes, ils s'assirent sur la terrasse de la taverne et Océane put consulter un beau guide de l'Europe que le Cracheur de feu lui avait offert. Platon s'amusait à courir après les mouettes et Phyllis profita du moment pour se rafraîchir. Elle s'aprétait à rejoindre les autres, lorsqu'elle entendit un bruit bizarre et vit s'approcher d'elle un  étrange individu enturbané, habillé de noir.

    - Que fait un petit Chaperon rouge seule dans ce lieu ? demanda-t-il d'une voix sussurée qui n'avait rien de rassurant.

    - Je ne suis pas seule. Mes amis m'attendent dehors, répondit Phyllis sans se laisser déstabiliser. Qui êtes-vous ?

    - Je cherche une personne qui puisse m'aider. Serais-tu celle-ci ?

    N'écoutant pas la petite voix dans son coeur qui lui disait d'être prudente, gentiment Phyllis répondit qu'elle pourrait toujours essayer de lui apporter son aide.

    - Tu n'auras pas pour longtemps et je te promets une jolie récompense pour ta peine, dit l'individu. Prenant le petit Chaperon par la main, il la conduisit vers une porte qui menait de l'arrière de la taverne vers les dédales de la vieille ville.

     

     

  • Le Petit Chaperon voit rouge (18)

    images 2.jpgLes tentacules de la nuit enveloppaient l'horizon. Une mer d'encre battait les flancs du navire en cadence. A bord, rassemblés autour du Capitaine, nos personnages se concertaient sur la marche à suivre.

    - Il faudrait que nous accostions quelque part assez rapidement, suggéra Phyllis le petit Chaperon rouge ; pendant que l'équipage se charge du navire, nous autres  pourrions profiter pour descendre à terre nous promener.

    - Ça me plairait de gambader dans un pré, ajouta Platon l'agneau. Cela fait des semaines que nous naviguons et j'ai toujours le mal de mer.

    - Nous ferions des provisions des comprimés contre la nausée, et peut-être que nous pourrions acheter quelques nouveaux livres. Je posterai une lettre à ma maman lui racontant nos aventures.

    - Pas si vite !  Je ne sais pas s'il possible d'aborder dans un port de sitôt, dit le Capitaine.

    Etonnés, nos amis demandèrent des explications, que leur hôte ne put leur fournir. En effet,  le Capitaine redoutait le moment où il devrait avouer à ses passagers que son navire ne pouvait toucher terre qu'après de nombreuses années d'érrance. Comment pouvait-il expliquer qui il était ? Comment auraient réagi le Cracheur de feu, Océane ou Phyllis en apprenant qu'il était celui qu'on surnommait le Hollandais volant, Capitaine maudit d'un vaisseau fantôme ? Il alla s'enfermer dans sa cabine et se mit à feuilleter ses carnets de bord, carnets accumulés depuis des dizaines d'années. Il avait consigné là tous les événements notables vécus durant ses périples. Autant dire, pas grand-chose.

    Au début, lorsque son équipage avait mentionné la malédiction, il leur avait ri au nez ! C'étaient des  superstitions  de marins, sans fondement. Quand ils percistèrent, le Capitaine se mit en colère. Mais les journées s'écoulèrent sans que le navire approche d'une côtes quelconque. Durant des semaines ils voguèrent parmi ciel et eaux.  Lorsqu'une terre apparaissait à l'horizon, un vent du large se mettait à souffler et quoi qu'ils fissent,  le littoral restait  hors de portée.  Les marins se mutinèrent, certains tentèrent de regagner la côte à la nage. En vain ! Le courant les ramenait vite vers le bateau.  Puis, chacun accepta les faits, Ils se plièrent  aux forces qui les dominaient.  Le déstin  qui les unissait fut le fardeau commun du Capitaine et de son équipage. Le navire avait touché terre à plusieurs reprises depuis le début de la malédiction.  Le Capitaine  avait cherché durant ces courts laps de  répis à terre des solutions au problème, il chercha des personnes suscéptibles de l'aider lui et ses hommes. Jusqu'au jour où dans ce port des mers du sud, il rencontra Phyllis, Platon et Cracheur de feu.

    Le Capitaine ne saurait dire pourquoi il avait écouté leur conversation et ce qui l'avait poussé à leur proposer d'embarquer avec lui. Quelle ne fut pas sa surprise de voir que cela devint possible ! D'ailleurs, il y avait sur le bâtiment comme un souffle nouveau, une atmosphère étange, plus légère, plus agréable. Les hommes de l'équipage travaillaient avec plus d'ardeur ; ils étaient moins sombres, il leur arrivait même de plaisanter entre eux. Oui, quelque chose avait changé depuis que ces passagers étaient montés à bord. Il y a eu la disparition de Platon, bien sûr, et la découverte de la petite fille Océane, puis la rescousse du Pêcheur. Mais exépté les sabotages subis par le Vaisseau, un changement indéniable avait eu lieu.

    - Tout espoir n'est pas perdu ! s'écria  le Capitaine en se levant. Nous ferons cap vers le premier port ! Dès le lever du jour, nous saurons si la déstiné est en marche. En route !

    Sans plus attendre, il monta à la barre, donna ses instructions, et resta à contempler le ciel au delà le cap de Bonne Espérance.