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humour - Page 13

  • La Ville engloutie 6 (Le petit Chaperon II)

    sorcière3.jpg - Je suis étonné de voir que vous nous avez trouvé, dit le Capitaine à la mère de Phyllis. Il fallait que vous ayez beaucoup de chance pour arriver ici juste au moment où nous arrivions. Une sacré chance en effet.

    Iris, rit à la réflexion du Capitaine.

    - Vous n'avez jamais entendu parler de l'instinct maternel, Capitaine ? C'est comme une force irrépricible qui vous guide. Un lien invisible qui unit la mère et son enfant. Parfois, lorsque je m'endormais, la nuit, je rêvais de Phyllis en train de dormir et je m'approchais d'elle pour la border. D'autres fois, lorsqu'elle était en danger, je sentais ce danger et il m'arrivais de prier de toutes mes forces pour le conjurer ! je pourrais vous raconter de dizaines d'histoire de la sorte qui montrent bien la force de l'instinct maternel. Mais vous êtes un homme, et vous ne pourriez pas comprendre. Vous demanderiez des preuves tangibles; or, le sixième sens est tout sauf tangible !

    Elle se tut. Ses beaux yeux, de la même nuance de violet que ceux de Phyllis le fixaient avec une innocence désarmante.

    - Je ne vous demande pas de me croire, reprit-elle. Je veux juste rester avec ma petite fille si vous le permettez, prendre soin d'elle. De même qu'Océane, ajouta-t-elle. Il n'est pas bon pour des petites filles de rester trop longtemps en compagnie de seuls hommes. Elles ont besoin de la tendresse et de l'attention d'une présence féminine !

    - Oh ! s'il vous plaît ! Acceptez Capitaine ! s'écria le petit Chaperon rouge. Ce serait si agréable que maman nous accompagne !

    Le Hollandais volant regarda avec circonspection le reste du groupe. On pouvait constater que le Cracheur de feu était subjugué par le charme d'Iris, le Pêcheur semblait acquis à sa cause, Océane la regardait avec plein d'espoir dans ses yeux, quant à Platon il avait sa tête crépue posée sur les genoux de la dame. Prenant le Cracheur de feu par le bras, le Capitaine le força à s'éloigner du groupe. Quand ils furent assez loin pour que les autres ne puissent pas les entendre, il lui tint ces propos.

    - Elle vous a ensorcelé, ma parole ! Réveillez-vous ! Il est impossible que cette femme soit la mère de Phyllis.

    - Qu'est-ce qui vous fait croire qu'elle ment ? Phyllis l'a reconnue, non ?

    - Mon vieux, réfléchissez ! Nous avons fait naufrage à un lieu coupé du monde ! Personne, je dis bien, personne ne pouvait savoir que nous avons échoué sur les rivages d'Ys ! Aucune créature humaine ne pouvait le savoir !Même nous, avons eu du mal à déterminer notre position, encore moins une femme seule qui n'a jamais voyagé en dehors de son quartier ! Souvenez-vous ce que Phyllis nous a dit sur sa mère ! Comment a-t-elle pu arriver jusqu'ici ? Par quel moyen de transport ?

    - Mais...

    - Ressaisissez-vous ! C'est un piège !

    Le Cracheur de feu parut ébrenlé. Il secoua la tête comme pour chasser une mauvaise idée.

    - Qui...

    Il ne finit pas sa phrase. Sur son visage on pouvait lire l'étonnement se transformer en détermination. Il venait de comprendre. Sans perdre une seconde, les deux hommes se hâtèrent vers le reste du groupe. Ils craignaient qu'un malheur ne soit arrivé. Le petit attroupement se tenait toujours au même endroit. Préstamment, le Cracheur de feu attrapa par la main droite, Océane par la main gauche et les éloignat vivement de la prétendue mère.

    - Platon, éloigne- toi ! hurla-t-il.

    Une confusion s'ensuivit. Océane, de peur, se mit à pleurer. Phyllis essaya de se libérer de l'emprise de son ami sans succès, le Capitaine et les deux marins à qui il avait fait signe entourèrent la femme. Des cris et de bêlements se mêlèrent et les passants commençaient à former un attroupement, curieux de savoir ce qui se passait. Cependant, la dame resta impassible. Elle sourit et d'une voix calme et mesurée dit.

    - Que se passe-t-il Capitaine ? Vous avez l'air bouleversé !

    - Vous n'êtes pas la mère de Phyllis ! Ni un être humain ! Vous ne l'avez jamais été. Vous êtes la Sirène des mers, et vous cherchez notre perte !

    - Vous êtes un malin, Capitaine, je ne peux le nier, ricana la Sirène. Ce n'est que partie remise. Partez si le coeur vous en dit, mais j'emporte avec moi le mouton,  en gage de la dette que vous avez contracté envers moi,  poursuit-elle, en tenant fermement Platon entre ses bras puissants comme un géant le ferait d'un jouet.

    Un dans un éclat vert et or, la mère de Phyllis laissa place à la créature des mers qui plongea dans la mer, et disparut en traînant dans son sillage Platon l'agneau.

     

  • La Ville engloutie 4 (Le petit Chaperon II)

    roulotte2.jpg Une douce torpeur gagnait Phyllis que le balancement de la roulotte berçait.  La matinée avançait, chaude, réconfortante.  Le soleil jouait dans les feuillages  au rythme cadancé des pas des chevaux.  La petite fille ferma les yeux  et ne tarda pas à s'endormir. Elle se trouva dans son ancienne chambre, dans la maison de sa maison et il lui sembla entendre sa maman fredonner. Elle sourit dans son sommeil et se tourna sur le côté. La porte de sa chambre s'ouvrit et sa maman parut sur le seuil.

    - Phyllis ! Il est l'heure de se réveiller. Tu ne dois pas être en retard pour l'école.

    Dans un sursaut, le petit Chaperon rouge se réveilla.  Se redressant, elle  regarda autour d'elle quelque peu déçue. Non, elle n'était pas à la maison mais dans une roulotte de forains en route pour la Capitale.

    " La Capitale ? Mais de quelle capitale s'agit-il ?" pensa-t-elle en regréttant de ne pas avoir été plus attentive durant ses cours de géographie.

    - Capitaine, dans quel pays nous sommes ? Et quel est le nom de la Capitale où l'on va ?

    Tous les regards  se tournèrent vers  le Capitaine. Il avait longtemps voyagé. C'était un excellent marin et un bon navigateur. Il maîtrisait très bien la géographie de la planète. Ils attendirent qu'il se décidât à parler.

    - Eh bien, au moment de notre naufrage, notre position était la latitude 47-58 N et longitude 004- 10W.

    - Ce qui veut dire ?

    - Cela signifie que nous sommes  en Cornouaille.

    - En Cornouaille !? s'écria épouvanté le Pêcheur. Quelle Cornouaille ?

    Un silence interrogatuer s'ensuivit. Puis le Capitaine précisa d'une voix inexpressive.

    - Au royaume du roi Cradlon.

    - Vous voulez dire...

    Le Capitaine hocha affirmativement la tête.

    - Ker Is.

    Phyllis et Océane ne comprirent pas tout de suite ce qu'impliquait cette réponse. Ni l'une ni l'autre n'avaient entendu parler de Ker Is. Mais le Pêcheur continuait à fixer le Capitaine avec une expression de peur sur son visage et le Cracheur de feu était visiblement bouleversé lui aussi.

    - Qu'est-ce Ker Is ?  insista le petit Chaperon rouge.

    - Il s'agit de la ville d'Ys qui  fut jadis une ville marine légendaire. La fille du roi, Dahut, était fascinée par la mer, dit-on.  Elle demanda à son père de bâtir pour elle une ville d'une beauté inégalée.  Le roi Gradlon pour satisfaire sa fille, construisit une cité d'une splendeur inégalée. Cependant, la ville sombra dans la luxure et la débauche. Le diable trompa Dahut et vola la clef des portes qui protégeait la ville de la marée et livra la ville aux flots de l'océan déchaîné. Ainsi, périt Ys, engloutie par les eaux, conclut le Capitaine.

    - Mais alors, si la ville d'Ys a péri, comment se fait-il que nous y allons ? fit naïvement Océane.

    - C'est ce que nous devons découvrir,  soupira le Capitaine. Dans quelques heures nous chercherons à le savoir.

  • La Ville engloutie 3 (Le petit Chaperon II)

    fete foraine.jpgLa fête foraine attirait beaucoup de monde  au village. On célebrait la fin de l'hiver et on profitait  pour  s'amuser. Des ballons multicolores, des guirlandes, des lampions accrochés un peu partout égayaient la place centrale. Les gens  des environs affluaient pour participer aux diverses activités proposées par la municipalité  et les forains. Les stands et les manèges ne désemplissaient pas, on croquait  dans les pommes d'amour à belles dents,  on engloutissait des gigantèsques barbes à papa, et autour du kiosque à musique le bal  battait son plein. Des jolies dames habillées de longues robes virevoltaient en riant au rythme de la gigue, des messieurs dans leur costume du dimanche souriaient à leur partenaire et s'éforçaient de garder le tempo, les enfants sautillaient en cadence.  Les tables autour de la piste accueillaient une foule bruyante et heureuse.

    Emerveillée, Océane qui avait vécu seule durant de longues années voulut danser. Le Capitaine accepta d'être son partenaire. Phyllis dansa avec le cracheur de feu et le Pêcheur, puis avec les  deux matelots.

    - Il est temps de trouver un abri pour la nuit, conseilla le Capitaine à sa troupe. Allons jusqu'à l'auberge voir s'il reste des chambres.

    L'aubergiste, un homme jovial et sympathique, leur proposa les deux dernières chambres qui lui restaient. La première fut attribuée aux filles et à Platon l'agneau et les hommes décidèrent de se contenter de la seconde. Après le souper, ils se réunirent autour de la table.

    - Nous sommes nouveaux ici, dit le Capitaine à l'aubergiste. Quel est le nom de ce lieu ?

    - Vous êtes à Val-de l'Aube à douze lieues de la capitale. Nous ne voyons pas beaucoup de voyageurs par ici ! D'où venez-vous ?

    Le Capitaine conta sans trop de détails leur naufrage, leur traversée des grottes obscures jusqu'à la vallée, et leur arrivée au village.  Il ne dit rien du petit garçon qui les avait attriré dans le hangar étrange.

    - Nous voulons  réparer notre navire.

    - Je croyais que le grottes obscures étaient impraticables à cette époque de l'année ! s'étonna l'aubergiste. Souvent elles sont innondées et si par malchance un voyageur se trouve au moment de la grande marée à l'intérieur, il risque de se noyer.  D'ailleurs, l'accès en ai fermé à cette période. Si vous voulez regagner la capitale, je vous conseillerai de passer par le chemin du val. Il est un peu plus long mais aussi plus sûr. Pourquoi ne pas demander  aux forains de vous prendre avec eux ? Ils partent demain pour la Capitale. Vous n'aurez qu'à grimper dans une de leurs roulottes. Je toucherai un mot à leur chef au petit déjeuner.

    Le lendemain, à peine le jour se levait, que Phyllis, et ses amis, disaient au revoir à l'aubergiste et s'engageaient sur la route de la Capitale dans une roulotte bringueballâte tirée par quatre solides chevaux de trait.

    - Nous savons à présent que quelqu'un cherche notre perte, commença le Capitaine lorsqu'ils avaient franchi quelque distance. et que personne  ne pouvait les entendre.  Le  hangar sur la jetée n'était que l'entrée des Grottes obscures. On voulait nous piéger au moment de la grande marée dans les grottes  afin de se débarasser de nous ! Nous avons eu beaucoup de chance.

    - A votre avis, qui est-ce Capitaine ? demanda candide Phyllis, le petit Chaperon rouge.

    - A ma connaissance, nous n'avons qu'un ennemi déclaré !

    Baissant la tête, le Pêcheur murmura : "La Sirène des mers..."

    - Oui. La Sirène des mers ! Elle veut notre perte à tous et elle n'aura de répit que lorsqu'elle réussira à nous anéantir. Désormais, nous sommes en sécurité nulle part !

     

     

  • La Ville engloutie 2 (Le petit Chaperon II)

    images.jpg Nos personnages restèrent émerveillés devant ce spectacle grandiose. Le soleil brillait, l'herbe était verte et grasse, la nature, les arbres, les buissons, d'une variété de couleurs infinie.  Le ciel n'affichait pas le moindre nuage, l'atmosphère était limpide. Après le bleu des océans, l'obscurité de la caverne, la vallée parut un enchantement aux voyageurs épuisés.

    Avec des bêlements de joie, Platon l'agneau s'élança dans l'herbe, sautant partout, dégustant des touffes de verdure, s'allongeant et roulant dans les prés. Océane et Phyllis oublièrent leur fatigue et suivirent en riant aux éclats l'agneau et ce fut un bonheur de les voir. Le Cracheur de feu fit un saut périlleux arrère, le Pêcheur s'assit sur un talus pour profiter du spectacle, et le Capitaine avec ses compagnons, se serrèrent la main joyeux.

    Après avoir joué, couru et sauté, Phyllis, Océane et Platon s'allongèrent sous l'ombre d'un arbre pour se reposer. Au bout d'un moment jugé raisonnable pour recouvrer leurs forces, le Capitaine dit aux deux petites filles et à ses compagnons.

    - Ce n'est pas tout ! Il faut continuer à présent. Nous devons chercher de l'eau, de la nourriture, un abri pour la nuit, et le moyen de regagner notre navire.

    - Il faudrait aussi trouver qui nous a tendu ce piège pour nous expédier ici, ajouta le Cracheur de feu.

    A contre coeur, Phyllis et Océane récupérèrent leurs  affaires et se mirent en route avec les autres. Mais le petit Chaperon rouge jugea que ce n'était plus nécessaire de tenir Platon en laisse et le détacha. Ils n'avaient pas fait cinq cents mètres lorsqu'ils attendirent un écho de fanfare sortant  de derrière une petite colline devant eux.

    - On dirait une fête foraine ! s'exclama Phyllis. Capitaine, allons dans cette diréction !

    - Une fête foraine  !? Avec des manèges et des stands de tir ? Je ne suis jamais montée dans un manège ! Oh ! S'il vous plaît, Capitaine, allons-y ! le pria Océane qui auparavant avait vécu seule dans son île océane en Haute-mer.

    - Très bien, répondit-il. Ce sera l'occasion de savoir où nous sommes et trouver de l'aide.

    - Phyllis, ça va être aussi l'occasion pour toi et moi, de faire notre spéctacle et gagner un peu d'argent ! ajouta le Cracheur de feu.

    Un demi heure plus tard, les quatre amis, le Capitaine et les deux hommes de l'équipage, arrivèrent aux abords d'un village en  pleine fête. Les rues étaient décorées de fleurs et de flambeaux multicolores. Des jolis rubans accrochés aux fenêtres voletaient dans la brise, des accords de musique sortaient des bistrots, des délicieux parfums de gaufre mettaient l'eau à la bouche. Une multitude se promenait dans les ruelles, des enfants couraient dans tous les sens et s'amusaient avec des  cerceaux ou des ballons, on parlait, on plaisantait, on riait.

    Nos amis suivirent le courant de la foule et se trouvèrent devant une grande place où on avait installé toutes sortes de manèges. Rapidement, le Cracheur de feu et Phyllis, choisirent un endroit approprié et se mirent à jongler et à faire des tours. Platon, pour participer au spéctacle, dansait sur ses pattes arrière, sautait en l'air et tombait délicatement au sol avec grâce. Les gens ne tardèrent pas à former un groupe autour du Cracheur de feu et de sa compagne qui furent très applaudis et recompensés de leurs efforts. A la fin de la journée, fatigués mais repus  et satisfaits, ils se retrouvèrent à une terrasse devant un verre de citronnade à bavarder tranquillement. En fin de compte, la hjournée se terminait bien mieux qu'elle n'avait commençait.