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humour - Page 16

  • Le Petit Chaperon voit rouge (22)

    sirène17.jpgQuand la Sirène comprit que son plan avait échoué, elle se mit dans une rage noire. Sa colère était si grande, qu'elle en tremblait ; ses beaux yeux de saphir prirent un teinte orageuse et elle broya dans ses fins doigts d'albâtre un crabe qui avait eu le malheur de passer par là. Comment des simples mortels pouvaient défier ses pouvoirs ? Par quel hasard, le vaisseau du Capitaine maudit avait touché terre avant l'échéance qui lui était donnée ? Qui pouvait interférer dans ses plans au point de modifier le cours des événements ? Il ne fallait plus laisser des intermédiaires gâcher ses projets. Elle décida d'agir rapidement par elle-même. Après une longue réfléxion sur la meilleur façon de procéder, la cruelle Sirène s'engouffra dans une grotte sous-marine où elle cachait les objets qui lui tenaient à coeur. Elle rétira d'un coffre métallique un écrin qui contenait une splendide bague et la passa à son annulaire. Ensuite, laissant derrière elle les sombres profondeurs, la Sirène nagea vers le littoral. Lorsqu'elle fut assez proche de la rive, elle leva les deux bras au dessus de sa tête, murmura une incantation mystérieuse et sortit de l'eau sur une crique isolée de sable blanc.i Sa magnifique queue de Sirène avait laissé place à une paire de jambes, sa merveilleuse peau irisée était transformée en une peau bistre d'humain et sa chevelure d'or pendaient en mêches clairsemées, désordonnées et ternes, de couleur grise. Des haillons puants lui couvraient un corps squelétique. Ainsi parée, elle se dirigea vers le port où elle arriva peu avant minuit.

    Sur les quais, les passants commençaient à se faire rares, les bistrots et les tavernes fermaient boutique et les passagers du grand navire étaient depuis longtemps dans leurs cabines. La Sirène déguisée en vieille femme, s'approcha de la passerelle et se glissa furtivement sur le pont du navire sans être vue par l'homme du quart. Sur place, elle se répéra dans le noir et poussant la porte d'une cursive, elle déboucha vers la cabine où dormait le petit Chaperon rouge insouciant, en compagnie de Platon et d'Océane.

    La Sirène ouvrit subrépticement la porte et entra. Dans sa couchette, Océane s'agita mais n'ouvrit pas les yeux. Platon recroquevillé sur sa couche ne scilla pas. Phyllis, souriait dans son sommeil. La Sirène fixa quelques instants la fillette et la jugea jolie pour une humaine. Sa peau était blanche et transparente, ses cheuveux épais d'une couleur de miel doré, sa bouche rose comme un coqueliquot, ses mains petites et délicates. Assurément, elle était mignone. Sans plus tarder, la Sirène prit délicatement la petite main de Phyllis entre les siennes et passa l'anneau qu'elle portait sur le doigt du petit Chaperon. Elle resta encore quelques instants pour s'assurer que personne ne se réveillait, et s'en alla, furtive comme elle était venue. Regagnant les quais, elle se dirigea vers la crique de sable blanc et marcha dans l'eau. Dès que l'eau lui ariva à la taille, elle  reprit son apparence de Sirène  en riant aux éclats, plongea dans les profondeurs et disparut.

     

  • Le Petit Chaperon voit Rouge (21)

    Duel.jpegLe petit Chaperon rouge s'en voulait d'être tombée dans un piège aussi grossier. L'inconnu l'avait conduite dans une maison où personne ne les attendait. Un fois à l'intérieur, il la poussa violemment dans un escalier obscure et ferma la porte à double tour. Malgré ses supplications, il l'abandonna seule à ses tristes pensées.

    - Me voilà dans des beaux draps ! se dit Phyllis. Il faut trouver le moyen de sortir de cette maison sans l'aide de personne. D'autant plus que si je ne trouve pas rapidement une solution, mes amis vont s'inquiéter de ne pas me voir revenir.

    Sans se décourager, Phyllis examina les lieux. Une petite ouverture en hauteur laissait filtrer chichement la lueur du jour. Les murs étaient sales et sentaient le renfermé. Pour tout ameublement il y avait un vieux lit de fer grinçant,  garni d'un matelas de paille ; une table bringueballante soutenait un broc d'eau qui devait être là depuis une éternité car son eau  était croupie, et à part la porte par laquelle l'inconnu l'avait fait entrer dans la pièce, il n'y avait aucune autre issue. Désemparée, la petite fille s'assit sur le lit de fer, incapable de savoir ce qui allait advenir d'elle.

    Pendant que Phyllis se morfondait dans sa prison, le  Capitaine et ses amis frappaient à la porte de la maison. Au troisième coup, le battant s'ouvrit à la volée et les trois hommes s'avancèrent prudemment à l'intérieur. Au début, il leur fallut un moment pour s'habituer à la pénombre. Puis, tout doucement, leurs yeux distinguèrent les contours d'une table, d'un buffet et d'une seconde porte. Sans hésiter, le Capitaine poussa l'huis. Soudaine, poussant un cri terrifiant, un homme se jeta sur lui, brandissant un sabre. Sans sourciller, le Capitaine tira  le couteau qu'il portait à sa ceinture et un combat rude s'engagea entre les deux hommes. Le sabre était plus long que le couteau et permettait à l'agrésseur de porter ses coups à distance tout en restant à l'abri. Cependant, le Pêcheur, sortit lui aussi son couteau et se lança à la rescousse du Capitaine. Personne ne parlait. On n'entendait que les respirations précipités des duellistes. Au bout d'un moment, l'assaillant se trouva acculé contre un mur. Dépité, il laissa tomber son sabre et leva les bras en signe de soumission. Sans perdre une seconde, le Capitaine se saisit de l'arme et  arrachant le turban qui pendait lamentablement au sommet du câne de l'individu, fabriqua des liens et attacha solidement dans le dos, les mains de son adversaire, le neutralisant pour de bon.

    - Et maintenant, vous allez nous dire où est Phyllis ! Qu'est-ce que vous lui avez fait ?

    - Je n'ai rien fait du tout ! Protesta l'homme. On m'avait payé pour la conduire jusqu'ici et attendre des instructions.

    - C'est pour ça que vous avez voulu nous embrocher ? questionna le Cracheur de feu mécontant.

    - Je n'ai rien voulu du tout ! Vous m'avez fait peur et j'ai voulu me défendre. Mais je reconnais que je n'avais aucune chance contre trois gaillards comme vous. Je vous jure que mes intentions n'étaient pas mauvaises.

    - Nous verrons cela plus tard ! D'abord libérons Phyllis. Nous discuterons un autre moment, l'interrompit le Capitaine.

    Lorsque les trois hommes ouvrirent la porte de la cave, Phyllis n'en croyait pas ses yeux.  Soulagée de voir ses amis, elle les embrassa et les remercia avec ardeur. Ensuite, sans détacher leur prisonnier, ils se rendirent sur le bateau où Océane et Platon étaient morts d'inquiétude.

    C'est autour d'une boisson réconfortante que tout le monde se réunit, et le Capitaine dit.

    - Je dois te gronder Phyllis pour avoir suivi un parfait inconnu sans prévenir personne. Cela aurait pu très mal se terminer. Heureusement, le miroir enchanté a pu nous conduire rapidement sur les lieux où tu étais emprisonnée. Cependant, il est interdit désormais de partir quelque part sans être accompagnée d'un adulte. Cela est valable pour toi aussi, Océane conclut-il. Maintenant, voyons ce que vous pouvez nous apprendre, dit-il s'adressant au ravisseur qui se tenait dans un coin de la cabine tête basse. Qui vous a payé pour enlever Phyllis ?

    L'individu, honteux d'avoir été concidéré comme un bandit par le Capitaine et chacun sur le navire, baissa encore un peu plus sa tête.

    - J'ai accepté de conduire Phyllis dans cette maison, en échange de cent pièces d'or et une bague qui peut rendre invincible, murmura-t-il.

    - Ha ! Invincible ? Vous ne l'étiez pas tant que cela lorsqu'on vous a trouvé, ricana le Cracheur de feu.

    - J'allais les récevoir une fois que Phyllis serait embarquée sur un bateau pour les terres australes. C'était la condition. La personne qui avait pris contact avec moi, m'aurait attendu à minuit au port pour l'embarquement et m'aurait donné ma récompense...

    - Bien que je commence à comprendre de qui il s'agit, dit le Capitaine, qui est-ce donc ?

    Tout le monde fixait le ravisseur qui racla sa gorge gêné.

    - Il s'agit de l'émissaire de la Sirène de mers, finit-il par soupirer.

     

     

  • So Fabulous...

    Là, oui, franchement !

    (Ne le niez pas !)

    Elle est belle ! Elle est sexy ! Elle est glamour !

  • Le Petit Chaperon voit Rouge (20)

    Phyllis6.jpg

    Il faisait beau ce jour-là. Le soleil brillait joliment et les promeneurs étaient nombreux à profiter de la chaleur quasi estivale. Une multitude de gens se pressait sur les quais ;  on saluait des vieilles connaissances, on s'attardait devant les vitrines et l'on se désaltérait en buvant de la citronnade sur les terrasses.  Sortant de la taverne, Phyllis et l'étrange individu enturbanné se mêlèrent à la foule des promeneurs. Ils empruntèrent une petite montée et débouchèrent dans une cour qu'ils traversèrent. Puis, ils prirent une autre montée qui s'ouvrait sur une esplanade. arborée en hauteur. A travers les bâtiments, on pouvait admirer le scintillement de la mer  en contre-bas. Ils s'étaient éloignés du port ! Préssant le pas, l'inconnu, entraîna le petit Chaperon rouge par  d'autres ruelles escarpées de la ville, et s'enfonça dans une venelle qui malgré la chaleur de cette journée parut sombre à Phyllis. Devant une porte basse, il leva sa main osseuse et frappa trois  coups. Le bâttant s'ouvrit instantanément et l'inconnu, poussa d'un coup sec la petite fille à l'intérieur. Notre héroïne compris trop tard qu'elle venait de tomber dans un piège.

    Pendant ce temps, le Cracheur de feu montrait un tour de magie  à Océane.  Le Capitaine et le  Pêcheur  étaient venus les rejoindre et ils commençaient à trouver le temps long.

    - Océane, dit-il, va voir ce que fait Phyllis, s'il te plaît. Cela fait un moment qu'elle devrait être de retour.

    La fillette de la Haut-mer se leva et partit à la recherche de son amie. Elle revint au bout d'un moment.

    - Phyllis n'est pas à l'intérieur, Capitaine, l'informa-t-elle.

    - Comment est-ce possible ? Nous n'avons pas bougé d'ici. Si elle était sortie, nous l'aurions vue ! s'exclama le Cracheur de feu.

    - Quelque chose est arrivé à Phyllis, dit le Capitaine.

    Il entra dans le magasin et demanda des renseignements à une grosse dame derrière un comptoir.

    - J'ai vu la petite fille, mais elle est ressortie accompagnée d'un grand type avec un turban sur la tête. Ils ont pris la porte de derrière.

    - Vite ! cria le Capitaine.  Phyllis est en danger ! Vous, dit-il au Cracheur de feu, vous raccompagnez Océane et Platon sur le navire où ils serons en sécurité. Le Pêcheur et moi irons interrogerons les boutiquiers et quiconque aurait pu les apercevoir. Dans une heure, réjoignez-nous ici, et apportez avec vous le miroir enchanté. Nous aurons besoin de ses services pour retrouver Phyllis.

    La compagnie se dispersa, chacun partant de son côté. La joie du matin n'était plus de mise. Sans perdre un instant, le Capitaine entra dans une boutique, acheta  un plan de la ville, et se mit à étudier les itinéraires éventuels que l'inconnu aurait pu prendre. Une heure plus tard, à l'aide du miroir enchanté, le Capitaine, le Pêcheur et le Cracheur de feu, frappaient à la porte basse où Phyllis était deténue prisonnière.