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humour - Page 14

  • Le petit Chaperon voit rouge (30)

    sirène28.jpgLe jour déclinait lorsque le vaisseau du Hollandais volant approcha des côtes françaises.  Le bâtiment  avait à peine contourné le cap de la pointe de la Bretagne lorsqu'un vent violent se leva  et l'on se serait cru aux portes de l'enfer. La mer qui jusque là était calme devint furieuse. D'énormes vagues vinrent  frapper les flancs du navire, faisant craquer toute la construction. L'écume des crêtes aqueuses déferlaient sur le pont supérieur le rendant glissant et dangereux. Avec d'infinies précautions, l'équipage s'activait  pour ramener les voiles et tenir la barre droite. La visibilité était réduite au minimum et un brouillard enveloppa  le grand voilier qui paraîssait flotter dans le néant.

    Frémissant sur ses pattes, Platon  jurait que plus jamais il ne remonterait sur un bateau, qu'il avait été insensé de quitter sa verte prairie.

    - Je vous en prie ! Faites quelque chose ! Je veux retrouver la terre ferme ! Peu m'importe de ne pas trouver l'aviateur ou le petit prince !

    - Voyons, Platon ! Ce n'est pas la première tempête que nous traversons, le rassura Phyllis. Bientôt nous pourrons approcher d'un port et nous ferons escale en attendant un temps plus clément.

    - Pour rien au monde je ne resterais sur ce rafiot ! Les éléments se déchaînent et nous allons sûrement couler !

    - Moi aussi j'ai peur, dit Océane. Cela fait plusieurs heures que nous sommes dans ce brouillard et nous risquons à tout moment de heurter un rocher ou un écueil. Comment se diriger sans voir ou on va ?

    - On va coulé, c'est certain ! se lamenta Platon.

    Il avait à peine fini sa phrase. Un craquement couvrit tous les autres bruits provenant de la tempsête et une secousse fit se renverser  les chaises, les objets autour d'eux et il se retrouvèrent jonchant le sol. Océane poussa un cri de douleur. Une mape monde posée dans un coin de la salle commune venait de quitter sa place la bléssant. Le Pêcheur, incapable de se tenir debout sur ses jambes, rampa vers la fillette afin de lui porter secours. Il dégagea l'enfant et la tira vers le centre de la pièce. Le Cracheur de feu, se trouva sur le ventre enseveli sous plusieurs volumes de livres qui étaient tombés des étagères. Phyllis et Platon s'agrippèrent aux pieds de la table qui restait droite parce que rivée au sol.

    - Nous avons toucher quelque chose, cria le Pêcheur. Ne bougez pas de là. Je vais essayer d'arriver jusqu'à la cabine de pilotage. Je reviendrais le plus tôt possible.

    Chancelant, avec beaucoup de peine, il sortit de la pièce, laissant ses amis se remettre du choc. Océane, Phyllis, Platon et le Cracheur de feu, se mirent péniblement debout et constatant que le navire était immobile, ils entreprirent de mettre un peu d'ordre. Peu après, le Pêcheur revint et les invita à le suivre. Ils arrivèrent dans la cabine du Capitaine qui s'entretenait avec un homme de l'équipage.

    - Capitaine, que se passe-t-il ?

    - Nous venons d'échouer sur des rochers. La coque est endomagée et nous devons attendre le jour pour chercher des secours et de quoi réparer les dégats. Si mes calculs sont exacts, nous sommes proches du chantier naval de B. et nous pourrons trouver de l'aide. En attendant le jour, vous allez tous rester dans la salle commune. Des lits de fortune ferons l'affaire pour ce soir. Personne ne s'éloigne et personne ne s'aventure ailleurs sans mon ordre.

    Tous le monde se trouva dans la salle commune. On avait placé des matelas et des couvertures à même le sol et bientôt chacun chercha le repos en attendant le jour. Le lendemain, soulagés de constater que la tempête les avait conduit près des côtes, un groupe de marins et le Capitaine, équipés du mieux qu'ils le pouvaient,  montèrent à bord d'un canot pour regagner la terre.

    - S'il vous plaît, Capitaine, nous voulons vous accompagner, le sollicita Phyllis. Nous aimerions tant aller sur terre ! Nous resterons groupés et très prudents.

    Après un moment de refléxion, le Capitaine accepta et nos héros se dirigèrent vers les côtes où ils arrivèrent dans un petit port de pêche. Ils avaient à peine fait quelques pas, lorsqu'un petit garçon, haut comme trois pommes s'approcha du Capitaine et le tira par manche.

    - Psst ! Monsieur !

    - Qu'y a-t-il mon enfant ?

    - Mon père qui a vu du haut de son phare le naufrage,  m'a demandé de vous conduire jusqu'à lui.

    - Tiens ! Nous venions justement demander de l'aide. Nous te suivons. Allons y !

    C'est ainsi que nos héros, entèrent dans un grand hangar qui semblait tout indiqué pour qu'ils trouvent l'aide dont ils avaient besoin.

     

  • Le petit Chaperon rouge (29)

    sirène8.jpgLorsque la Sirène comprit que son énigme fut résolu, elle se mit dans une rage telle, que son corps perdit son aspet d'albâtre et   toute sa peau s'affubla d'une couleur irisée dangereuse qui mit en fuite toute créature vivante à des mètres à la ronde.

    - Satané Hollandais volant ! Je n'ai pas dit mon dernier mot. Ça ne se passera pas comme ça !

    Une pensée la taraudait. Elle devait entrer en contact étroit avec le vaisseau, observer de prêt ce qui s'y passait., comprendre pourquoi elle avait échoué dans sa tentative d'attirer le petit Chaperon dans ses griffes, pourquoi le Pêcheur vivait encore et comment le navire maudit pouvait toucher terre alors que le temps imparti n'était pas arrivé à son terme.  Par trois fois consécutives ses plans avaient été contrariés. Un projet plus efficace s'imposait. Cependant, pour assurer le succès d'un nouveau plan, il lui faudrait mieux connaître  son ennemi afin de mieux le vaincre.  Il   fallait  pouvoir approcher  le Capitaine, ses hôtes et l'équipage sans soulever des soupçons. Elle médita longtemps de la meilleur façon de s'y prendre. Ne pas précipiter les choses. C'était certain, les occupants du grand voilier bénéficiaient de protéctions nouvelles, puissantes avec lesquelles il faudrait composer.

    Dès que le jour pointa, la Sirène nagea vers le navire et se garda bien de sortir à la surface. Elle se mit à surveiller la trajéctoire du bateau, à noter les allées et venues de l'équipage. Elle attendrait le moment propice en échafaudant ses plans obscures.

    Sur le vaisseau,  personne ne remarque la surveillance étroite dont ils étaient l'objet. Phyllis heureuse de retrouver son apparence de petite fille, ne cessait de demander qu'on lui raconte comment ils avaient trouver la solution à l'énigme de la Sirène, comment le Cracheur de feu avait établi son cercle de feu pour que la créature des mers ne pût le traverser et blesser ceux qui étaient à l'intérieur et tant d'autres choses. Mais elle prit un soin particulier à la statuette que le Pêcheur avait sculpté pour elle lorsqu'il pensait ne plus la revoir. Océane et Platon ne laissaient jamais Phyllis seule désormais et le Capitaine veillait à ce qu'un homme de l'équipage montât la garde quand les fillettes dormaient.

    Ainsi le navire poursuivit sa route sur les mers et s'approcha des côtes européennes vers les célebres Colonnes d'Héraclès, et l'on pouvait voir par temps clair le détroit où le géant Atlas supportait la voûte céleste sur ses épaules de granit. Lentement, la terre s'approchait et la mer devenait bleue émeraude  ou bleue saphir selon la lumière, éclatante, tentatrice et désirable. La lointaine Europe se profilait enfin à l'horizon.

  • Le petit Chaperon voit rouge (28)

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    Toute  personne à bord du navire fut sollicitée pour résoudre  l'énigme de la Sirène. Chacun pensait détenir la solution et plusieurs thèses circulèrent. Cependant, le Capitaine réfuta un grand nombre qui lui paraissait farfelu et sans rapport avec les termes de l'énigme.

    - Étudions les éléments dans l'ordre. Que dit la phrase ? "Je n'ai pas de commencement et pas de fin. A quoi pensez-vous ?

    -Il me semble que nous devrions chercher un objet, hasarda Océane.

    - A quoi penses-tu ?

    - Eh bien,  s'il s'agissait d'un organisme vivant, il aurait eu une naissance, un commencement donc. De même qu'une fin.

    - Tu as raison. C'est le principe de la vie. On peut écarter ce qui est vivant de nos hypothèses.

    - Bravo, Océane ! Tu es douée ! la félicita le Cracheur de feu. Il faudrait chercher un objet. Mais lequel ? Il en existe des possibilités infinies !

    - Oui, cependant, il faut chercher un objet dont la forme n'a pas de "commencement" ou de "fin" !

    - Un cercle ! s'écria le Pêcheur ! Chaque point du cercle peut constituer son début ou sa fin !

    - Hum ! Voilà qui est formidable ! Un cercle "au coeur de pierre...

    - Capitaine, le coeur c'est aussi le centre, n'est-ce pas ? Une pierre se trouverait au centre du cercle.A

    L'enthousiasme du Capitaine fut tel, qu'il serra dans ses bras la petite fille.

    - Alors il faut chercher un anneau, une bague ! Tout devient clair à présent : Se parer de chair humaine doit être compris que la bague est portée à même la peau nue !

    Dubitatif, le Cracheur de feu demanda si le reste de l'énigme pouvait convenir à une bague.

    - Certes ! répondit le Capitaine. Une bague protège lorsqu'elle est le signe distinctif d'un groupe, un signe de reconnaissance. Elle chérit, c'est à dire qu'elle est la marque de fidélité et d'amour que se portent les époux. Il faut comprendre que lorsqu'elle  scelle, il s'agit d'un sceau  gravé aux armes d'un haut dignitaire, un roi par exemple. Celui qui offre une bague, désire se lier, s'unir à une autre personne ; et enfin, si on refuse une bague que quelqu'un nous a offert, on tue son amour ou ses espoirs de bonheur ! La Sirène a ensorcelé Phyllis en lui donnant une bague !

    Océane qui écouta attentivement le raisonnement du Capitaine prit la parole.

    - Vous avez sans doute raison, la solution de l'énigme parait évidente. Mais comment la Sirène aurait pu donner une bague à Phyllis ? Je suis restée près d'elle constamment.Si quelqu'un l'avait approché je l'aurais vu !

    - Pas si tu dormais ! Allons vite retrouver le loup.

    Ils se hâtèrent vers la cabine du loup et le Capitaine approcha de l'animal doucement. Il prit entre ses mains les pattes avant de la bête et les examina avec précaution en tâtant chaque griffe. Le loup se laissa faire. Au bout de quelques instants, le Capitaine triomphant, tira sur une des griffes du loup et l'assistance ébahie, vit briller entre ses doigts, un splendide anneau au centre duquel brillait de mille feux un diamant bleu. Aussitôt, le pelage de la bête commença à se raréfier laissant place à la peau blanche et lisse de Phyllis. Puis, la fillette s'étira et se jeta au coup de ses amis en pleurant de joie. L'émotion fut immense et l'on fêta l'événement dignement en dansant et en chantant, mais surtout en mangeant car le petit Chaperon rouge avait une faim de... loup !

     

  • Le petit Chaperon voit rouge (27)

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    Dans sa caverne froide et humide, la Sirène satisfaite se préparait pour le rendez-vous de minuit.  Elle souriait à son reflet et envisageait ce qu'elle allait entreprendre pour punir le Pêcheur d'avoir pactisé avec ses énnemis. Elle n'était pas mécontente de l'évolution de la situation. Elle obtiendrait ce qui lui était dû et elle pourrait repartir à la chasse d'autres humains naïfs. Parfois son existence lui semblait répétitive voire monotone. D'un geste elle chassa les pensées désagréables et poursuivit sa toilette.

    Le vaisseau poursuivait sa route bien en déça de l'antre de la Sirène. Le soleil s'était  levé sur une mer calme et limpide. Les marins se préssaient pour réparer les dégats que la tempête de la veille avait occasionnés aux voiles et à la coque du navire.  Dans la salle commune,  Océane et Platon épuisés, avaient fini par s'endormir, pelotonnés sur un sofa. Le Cracheur de feu nettoyait ses instruments et ses accésoires, le Capitaine notait les événements de la veille dans le livre de bord alors que le Pêcheur sculptait à l'aide de son couteau un morceau de bois. Entre ses mains habiles, le morceau de bois prenait la forme d'une Sirène qu'enlaçait les bras robustes d'un Pêcheur.

    Au bout d'un moment, le Capitaine se leva, ferma son cahier, et informa ses camarades qu'il déscendait voir le loup. Il arriva devant la porte de la cabine de Phyllis et pria l'homme qui montait la garde de s'éloigner. Puis, il poussa le panneau endomagé et entra.

    Le loup dressa ses oreilles et se leva. L'homme approcha précautionneusement sa main et caressa le museau de l'animal. Ses beaux yeux avait la couleur violette des yeux du petit Chaperon.

    - Phyllis ! Je ne sais pas par quel sortilège la Sirène t'a transformée, mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour te rendre ton apparence humaine.

    La bête baissa sa tête et caressa à sa manière la main du Capitaine.

    - Si seulement je savais comment elle est parvenue à t'ensorceler, nous n'aurions pas à marchander ta vie contre celle du Pêcheur !

    Le loup entendant cela ne put retenir les larmes qui le submergèrent. Des grognements sortirent de sa gorge et levant la patte, il la posa sur la large poitrine du Capitaine.

    - Ne t'inquiète pas Phyllis. Nous trouverons une solution.

    Saluant l'animal, le Capitaine sortit de la cabine le coeur lourd. Malgré ses paroles rassurantes, il ne savait quoi faire pour sauver Phyllis et le Pêcheur. Il craignait que le salut de l'une ne signe la perte de l'autre. D'un pas lent, il regagna la salle commune. A l'aide de ses amis, il prépara la rencontre fatidique. Cela fait, ils décidèrent de prendre un peu de repos, en vu de la nuit qui s'annoncçait.

    Le soleil culmina au zénith, et commença sa lente descente lorsque nos amis se réunirent sur le pont. Le Cracheur de feu prépara un cercle autour du grand mât et le Capitaine donna ordre à l'équipage de se tenir à l'écart et ne pas laisser Océane et l'agneau seuls.Le temps se mit à accélérer, et minuit sonna enfin. Le Capitaine pria le Pêcheur de prendre place avec lui au centre du cercle et de lancer son incantation pour appeler la Sirène.

    - Avant de lancer l'incantation Capitaine, je voudrais laisser pour Phyllis, en souvenir de moi, cette sculpture que je viens de terminer. Donnez-la lui. C'est une enfant généreuse et gentille et elle mérite de réaliser ses rêves. Vous l'embrasserez pour moi, dit le Pêcheur et de sa poche sortit le morceau de bois qu'il avait travaillé avec son couteau pour en faire un joli objet.

    Le Capitaine prit la composition, la mit dans sa poche et serra la main du Pêcheur en guise d'adieu. Il détestait la tournure que prenaient les événements, mais il était incapable de proposer une altérnative. Enfin, les deux hommes prirent place et le Cracheur de feu enflamma le cercle. L'incantation se mêla au bruits des flammes qui s'élevèrent en volutes rouges et bleues.

    Aussitôt les paroles terminées, que la même lumière verte que la veille déchira l'obscurité et dans un tourbillon d'écume la Sirène au corps d'albâtre fit son apparition.

    - Où est le Pêcheur ? demanda-t-elle dans un ricanement. Éteignez ces flammes et laissez-le venir jusqu'à moi !

    - Pas avant que vous ne m'appreniez comment vous avez ensolcelé Phyllis et comment elle peut retrouver son apparence humaine, cria le Capitaine. Sinon, le Pêcheur restera ici.

    - D'abord je veux voir le Pêcheur !

    Le pêcheur s'avança d'un pas en direction de la Sirène. Les flammes qui l'aveuglaient, l'empêcher de discerner le visage de la Créature, mais la Sirène pouvait le contempler comme sur une scène.

    - Qu'il vienne à moi !

    - Le moyen de rompre le sortilège d'abord ! insista le Capitaine.

    - Très bien ! Voilà qui m'amuse. Si c'est un jeu, je veux bien y jouer. Écoute attentivement cette énigme, mortel. Si tu arrives à la  résoudre,  tu pourras donner son apparence humaine à la petite fille à qui tu tiens tant .  Je ne veux rien en échange et je te laisse  ton ami. Après tout, le Pêcheur est mon esclave pour toujours ; où qu'il aille, il me restera fidèle jusqu'à son dernier souffle et cela me plaît  ! Maintenant, voici l'énigme : "Je n'ai pas de commencement et pas de fin. Mon coeur est de pierre et se pare de chair humaine. Je protège et je chérit. Je  scelle et je trahit. Qui me donne, désire, qui me refuse, tue." Trouvez la solution et vous retrouverez la petite fille. Cependant, prenez garde. Vous devez trouvez avant la nouvelle lune, sinon, la fille restera à jamais une bête sauvage.

    Un grondement accompagné d'un éclaire se fit et la Sirène disparut, laissant le Capitaine et ses compagnons perplexes.