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humour - Page 15

  • Le petit Chaperon voit rouge (27)

    sirène 33.jpg

    Dans sa caverne froide et humide, la Sirène satisfaite se préparait pour le rendez-vous de minuit.  Elle souriait à son reflet et envisageait ce qu'elle allait entreprendre pour punir le Pêcheur d'avoir pactisé avec ses énnemis. Elle n'était pas mécontente de l'évolution de la situation. Elle obtiendrait ce qui lui était dû et elle pourrait repartir à la chasse d'autres humains naïfs. Parfois son existence lui semblait répétitive voire monotone. D'un geste elle chassa les pensées désagréables et poursuivit sa toilette.

    Le vaisseau poursuivait sa route bien en déça de l'antre de la Sirène. Le soleil s'était  levé sur une mer calme et limpide. Les marins se préssaient pour réparer les dégats que la tempête de la veille avait occasionnés aux voiles et à la coque du navire.  Dans la salle commune,  Océane et Platon épuisés, avaient fini par s'endormir, pelotonnés sur un sofa. Le Cracheur de feu nettoyait ses instruments et ses accésoires, le Capitaine notait les événements de la veille dans le livre de bord alors que le Pêcheur sculptait à l'aide de son couteau un morceau de bois. Entre ses mains habiles, le morceau de bois prenait la forme d'une Sirène qu'enlaçait les bras robustes d'un Pêcheur.

    Au bout d'un moment, le Capitaine se leva, ferma son cahier, et informa ses camarades qu'il déscendait voir le loup. Il arriva devant la porte de la cabine de Phyllis et pria l'homme qui montait la garde de s'éloigner. Puis, il poussa le panneau endomagé et entra.

    Le loup dressa ses oreilles et se leva. L'homme approcha précautionneusement sa main et caressa le museau de l'animal. Ses beaux yeux avait la couleur violette des yeux du petit Chaperon.

    - Phyllis ! Je ne sais pas par quel sortilège la Sirène t'a transformée, mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour te rendre ton apparence humaine.

    La bête baissa sa tête et caressa à sa manière la main du Capitaine.

    - Si seulement je savais comment elle est parvenue à t'ensorceler, nous n'aurions pas à marchander ta vie contre celle du Pêcheur !

    Le loup entendant cela ne put retenir les larmes qui le submergèrent. Des grognements sortirent de sa gorge et levant la patte, il la posa sur la large poitrine du Capitaine.

    - Ne t'inquiète pas Phyllis. Nous trouverons une solution.

    Saluant l'animal, le Capitaine sortit de la cabine le coeur lourd. Malgré ses paroles rassurantes, il ne savait quoi faire pour sauver Phyllis et le Pêcheur. Il craignait que le salut de l'une ne signe la perte de l'autre. D'un pas lent, il regagna la salle commune. A l'aide de ses amis, il prépara la rencontre fatidique. Cela fait, ils décidèrent de prendre un peu de repos, en vu de la nuit qui s'annoncçait.

    Le soleil culmina au zénith, et commença sa lente descente lorsque nos amis se réunirent sur le pont. Le Cracheur de feu prépara un cercle autour du grand mât et le Capitaine donna ordre à l'équipage de se tenir à l'écart et ne pas laisser Océane et l'agneau seuls.Le temps se mit à accélérer, et minuit sonna enfin. Le Capitaine pria le Pêcheur de prendre place avec lui au centre du cercle et de lancer son incantation pour appeler la Sirène.

    - Avant de lancer l'incantation Capitaine, je voudrais laisser pour Phyllis, en souvenir de moi, cette sculpture que je viens de terminer. Donnez-la lui. C'est une enfant généreuse et gentille et elle mérite de réaliser ses rêves. Vous l'embrasserez pour moi, dit le Pêcheur et de sa poche sortit le morceau de bois qu'il avait travaillé avec son couteau pour en faire un joli objet.

    Le Capitaine prit la composition, la mit dans sa poche et serra la main du Pêcheur en guise d'adieu. Il détestait la tournure que prenaient les événements, mais il était incapable de proposer une altérnative. Enfin, les deux hommes prirent place et le Cracheur de feu enflamma le cercle. L'incantation se mêla au bruits des flammes qui s'élevèrent en volutes rouges et bleues.

    Aussitôt les paroles terminées, que la même lumière verte que la veille déchira l'obscurité et dans un tourbillon d'écume la Sirène au corps d'albâtre fit son apparition.

    - Où est le Pêcheur ? demanda-t-elle dans un ricanement. Éteignez ces flammes et laissez-le venir jusqu'à moi !

    - Pas avant que vous ne m'appreniez comment vous avez ensolcelé Phyllis et comment elle peut retrouver son apparence humaine, cria le Capitaine. Sinon, le Pêcheur restera ici.

    - D'abord je veux voir le Pêcheur !

    Le pêcheur s'avança d'un pas en direction de la Sirène. Les flammes qui l'aveuglaient, l'empêcher de discerner le visage de la Créature, mais la Sirène pouvait le contempler comme sur une scène.

    - Qu'il vienne à moi !

    - Le moyen de rompre le sortilège d'abord ! insista le Capitaine.

    - Très bien ! Voilà qui m'amuse. Si c'est un jeu, je veux bien y jouer. Écoute attentivement cette énigme, mortel. Si tu arrives à la  résoudre,  tu pourras donner son apparence humaine à la petite fille à qui tu tiens tant .  Je ne veux rien en échange et je te laisse  ton ami. Après tout, le Pêcheur est mon esclave pour toujours ; où qu'il aille, il me restera fidèle jusqu'à son dernier souffle et cela me plaît  ! Maintenant, voici l'énigme : "Je n'ai pas de commencement et pas de fin. Mon coeur est de pierre et se pare de chair humaine. Je protège et je chérit. Je  scelle et je trahit. Qui me donne, désire, qui me refuse, tue." Trouvez la solution et vous retrouverez la petite fille. Cependant, prenez garde. Vous devez trouvez avant la nouvelle lune, sinon, la fille restera à jamais une bête sauvage.

    Un grondement accompagné d'un éclaire se fit et la Sirène disparut, laissant le Capitaine et ses compagnons perplexes.

     

     

     

  • Le petit Chaperon rouge (26)

    4.jpgBouleversés, le Capitaine du vaisseau, le Cracheur de feu et le Pêcheur, éloignèrent Platon et Océane de la cabine du loup, et sécurisèrent l'entrée pour que l'animal ne puisse pas s'échapper. Un homme de l'équipage fut chargé  de monter la garde devant la porte. Puis, nos compagnons s'enfermèrent dans la salle commune pour réflechir à l'attitude à tenir.

    - Le loup ne semble pas agréssif, comença le Cracheur de feu. A mon avis, un maléfice a transformé Phyllis en animal sauvage. Il faudrait trouver le moyen de lui rendre son apparence de petite fille. Sans elle, rien n'est pareil.

    - Il est primordial de connaître comment cette métamorphose s'est produite pour trouver un remède.   Qui avait intérêt à faire disparaître Phyllis ? Qui essaye depuis un bon moment déjà de nuire au vaisseau et à son équipage ? Il m'est d'avis que nous connaissons cette créature, ajouta le Capitaine. C'est la même personne qui a tenté de saboter le navire ! La même qui a essayé de faire enlever Phyllis afin d'accomplir son oeuvre dévastateur !

    A ses mots, tous se regardèrent entre eux, puis ils fixèrent le Pêcheur. Ce dernier se leva d'un bond.

    - Vous pensez que la Sirène est responsable de la transformation de Phyllis en loup  !? Comment elle s'y serait prise pour cela ? Il faut une puissante incantation pour y parvenir, une force magique importante !

    - Peu importe les moyens. L'essentiel c'est que Phyllis n'est plus une petite fille mais une bête sauvage. Il faut trouver quelqu'un susceptible de nous aider. Il faudrait appeler la Sirène, discuter avec elle, lui proposer sa collaboration. Je pense que la seule la personne qui peut se charger de ce travail, c'est vous.

    - Je ne saurais quoi faire, quoi dire, protesta le Pêcheur. Rien ne garantit qu'elle viendrait si je l'appelle, et je ne suis pas sûr qu'elle voudrait discuter avec moi ! Il est préférable ce soit vous, Capitaine qui engagiez les pourparlers avec elle.

    - Il est possible que vous ayez raison : vous êtes impressionnable et vous risquez de tomber à nouveau sous le charme  dévastateur de la Sirène,  en oubliant  pourquoi nous la faisons venir. D'abord, vous allons l'appeler ; vous êtes le seul à savoir comment procéder. Ensuite, une fois la Sirène arrivée, je vais négocier avec elle. Il faudra nous prémunir contre ses sortilèges, éviter de la regarder en face, garder le regard baissé. Si elle nous propose un marché, le refuser sans hésitation. C'est à nous de poser nos conditions. Il faut rester prudents ! On ne peut tromper facilement un être aussi ancien que la Sirène. Cependant, j'ai une idée pour nous protéger tous contre la séduction de la Sirène. Cracheur de feu, j'aurais besoin de ton art pyrotéchnique !

    Sans tarder, le Capitaine expliqua au cracheur de feu ce qu'il attendait de lui. On s'activa tous pendant  une heure environ. La tempête s'était éloignée et la nuit devint calme. L'aube était encore loin, mais le Capitaine craignait que l'aurore ne les surprît avant d'avoir terminer les préparatifs. Enfin, ils furent prêts.   Autour du grand mât, le Cracheur de feu avait placé un cercle qu'il devait alimenté de feu lorsque la Sirène apparaîtrait ; Le Capitaine et le Pêcheur seraient à l'intérieur du cercle incandéscent. La lueur des flammes empêcherait les deux hommes de voir au delà du cercle le visage de la Sirène. Quant à la créature marine, elle ne s'aventurerait pas à s'approcher des flammes.

    Les deux hommes prirent place à l'intérieur du cercle, et le Pêcheur parla dans une langue inconnue. Sur le coup, rien ne se produisit. Il réitéra sa demande dans la langue étrange. Soudain, on entendit un bruit de vagues déferlant sur la coque du navire et un éclaire verdâtre brilla dans l'océan et les eaux se fendirent en deux. Du fond des profondeurs, surgit une tornade de cheveux dorés, un visage d'une beauté sublime, un corps parfait, et le visage de la Sirène s'immobilisa à quelques centimètres du cercle ardent.

    - Qui trouble mon repos ? tonna la voix mélodieuse et ensorcelante de la Sirène ?

    Son regard ne pouvait voir au delà   du cercle de feu qui entourait les deux hommes. La chaleur lui brûlait désagréablement la peau et elle récula.

    - Je suis le Capitaine de ce vaisseau, ô Sirène ! Je vous ai appelé pour vous proposer un accord.

    - Mon temps est précieux et un accord avec un pauvre mortel ne m'intéresse pas !

    Elle fit mine de plonger dans les flots, mais la voix du Capitaine la rappela.

    - Rendez à Phyllis son apparence humaine, sinon je jure que je dévoilerai votre nom aux quatre vents, d'Est en Ouest, du Nord au Sud !

    Contrariée, la Sirène tenta encore une fois de voir l'homme qui lui parlait.

    - Comment peux-tu savoir mon nom ? Je ne te l'ai jamais dit !

    - Vous, non ! mais je le sais. Et si vous ne me dites pas comment Phyllis retrouvera son apparence humaine, je le ferais connaître dans  tous les ports, dans toutes les mers et les océans ! Votre magie est puissante, mais la magie qui me retient prisonnier avec mon équipage sur ce  Vaisseau est encore plus puissante. Vous ne trouverez jamais plus le repos si vous refusez de faire ce que je vous demande.

    La Sirène bâtit en retraite. Le Capitaine volant semblait sérieux. Ce Hollandais maudit avait le pouvoir de crier son nom aux vents qui le transporteraient aux quatre coins du globe. Le silence s'éternisa. Enfin, la créature prit sa décision.

    - Je vous dirais comment rendre à l'enfant son aspect primitif, si vous me donnez en échange le Pêcheur que vous avez sauvé de la noyade. Je vous laisse vingt-quatre heures. Demain, à la même heure, je reviendrai récuperer mon dû. Sinon, la petite fille restera à jamais une bête sauvage !

    Sans d'autres mots,  enveloppée dans une lumière verte, la Sirène plongea au plus profond de l'océan et disparut.

     

     

     

  • Le petit Chaperon voit rouge (25)

    2.jpgLe Bombyx qui racontait l'histoire fit une petite pose et regarda autour de lui les vers-enfants du mûrier. Tous étaient cloués sur place par l'horreur et la  consternation.

    - Où est le petit Chaperon rouge ? demandèrent les vers-enfants au conteur. Que fait ce loup au milieu de la cabine des filles ? Est-ce que ce loup est dangereux ?

    - Vous avez raison de poser toutes ces questions, poursuivit le Bombyx. Ce sont les interrogations que chaque personne à bord du navire s'est posé ! Il est vrai que cet animal surgit de nulle part. Mais si vous réfléchissez, vous pouvez comprendre ce qui s'est passé.

    - Je sais ! s'écria un d'eux. Le loup c'est Phyllis ! Elle a été changée en loup !

    - Le mot exact est "métamorphosée", précisa le Vieux Bombyx. Une métamorphose s'opère lorsqu' un être se transforme à une créature qui, à priori, n'a rien à voir avec lui.

    - Oh ! Va-t-elle rester un loup ? Que vont faire ses amis pour l'aider ?

    - Patience ! Écoutez plus tôt.

    A la vue du loup, le Capitaine récula d'un pas et les marins poussèrent des cris affolés. L'animal ne bougea pas d'un pouce et ne sembla pas effrayé de voir la porte de la cabine  brisée. Il regarda autour de lui et ouvrit sa gueule comme s'il voulait communiquer avec l'assistance. Au lieu de paroles, une série de grognements s'échappa de sa gorge.

    " Que m'arrive-t-il ? pensa Phyllis. Je ne peux plus parler ! "

    Elle voulu mettre la main à la gorge et vit avec consternation que ses doigts étaient remplacés par des griffes.

    " Mon Dieu ! je ne suis plus une petite fille ! J'ai une fourrure à la place de la peau, je grogne au lieu de parler, je me tiens à quatre pattes  et le plus terrible, je ne peux pas communiquer avec mes amis. Océane pense que je vais la manger et Platon ne voudra plus m'approcher. Comment puis-je me faire comprendre ?


  • Le Petit Chaperon voit rouge (23)

    Murier.jpgPerchés dans les branches du mûrier, les enfants-vers écoutaient fascinés le vieux Bombyx raconter l'histoire de Phyllis le petit Chaperon rouge quand à ce point de l'aventure, un tout petit vers, interrompit le conteur.

    - Grand père, dit-il. Il me sembble que je connais cette histoire ! J'ai vu un film il n'y a pas si longtemps, avec un hobbit qui transportait un anneau autour du cou. Ce ne serait pas celui là ?

    Les autres enfants-vers, se mirent tous à crier qu'eux aussi avaient vu le film en question et ils se souvenaient du gentil petit hobbit et de ses aventures.

    - Pas si vite ! les interrompit le vieux Bombyx.  Sauf le respect que j'ai pour lui, tous les anneaux ne sont pas celui deTolkien ! Je connais bien l'histoire de ce hobbit. Il vivait dans des lointaines contrées lorsque le magicien Gandalf le chargea de faire détruire l'anneau. Mais notre histoire n'a rien à voir avec celle du hobbit. Si vous me laissiez poursuivre vous le sauriez.

    Les petits enfants-vers du mûrier se turent et le Bombyx reprit son récit un peu contrarié car il n'aimait pas être interrompu.

    Le lendemain matin, Phyllis se réveilla de bonne heure et se mit à écrire une longue lettre à sa maman qu'elle avait négligé à cause des événéments. Dans sa lettre, elle évita de trop l'inquiéter mais elle lui raconta sa rencontre avec l'étrange individu enturbané que le Capitaine avait enfermé dans une des cabines sur le pont inférieur.

    - J'aimerai connaître cet homme, pensa-t-elle. Peut-être qu'il a un talent particulier, et il pourrait faire partie de notre troupe.

    Sans plus attendre, le petit Chaperon se dirigea vers la cabine de l'inconnu et frappa doucement à sa porte avant d'entrer. Une fois à l'intérieur, elle constata que la cabine  était vide. L'individu n'y était pas.

    - Il est probablement avec le Capitaine et le Cracheur de feu, se dit-elle.

    Elle s'aprêtait à ressortir lorsque son regard surprit sur le sol, à moitié caché sous la couchette, un papier froissé. Elle le récupéra et lissa la feuille. Elle put lire avec surprise le message suivant : "prends le miroir".

    - Le miroir ? Est-ce que l'individu veut me voler le miroir enchanté ? se demanda Phyllis. Il faut vite que je vérifie.

    Elle retourna dans sa cabine, chercha dans ses affaires mais ne trouva rien. Etonnée, elle alla chez le Cracheur de feu, mais son ami lui certifia qu'il n'avait pas vu le miroir depuis qu'ils l'avaient utilisé pour la sécourir. Chez le Capitaine le scénario fut le même. Partout où l'on chercha, le miroir enchanté fut introuvable.

    - C'est le ravisseur qui me l'a volé ! dit Phyllis au Capitaine. Maintenant je ne pourrais plus voir ma maman !

    - Nous l'avons probablement oublié dans la maison où tu étais retenue prisonnière, la consola le Capitaine. J'irai le chercher moi-même. Reste ici. Je   reviendrai dans moins d'une heure. Pendant mon absence, deux hommes iront à la recherche du ravisseur. Nous avons négligé de l'attacher solidement et il a pu s'enfuir.

    Quelque temps plus tard, le Capitaine revint bredouille. Il fallait admettre, au grand désarroi de Phyllis,  que le ravisseur avait volé le miroir enchanté.

    Les heures passèrent lentement. Phyllis et Océane s'enfermèrent dans leur cabine en attendant que le Capitaine et ses hommes trouvent le voleur. Les deux fillettes étaient pérsuadées que désormais elles ne verraient plus l'objet magique. Mais c'était sans compter sur l'éfficacité des marins. Car dans l'après midi, une des hommes de l'équipage, monta à bord, traînant devant lui le coupable.

    - Je vous demande pardon ! se lamentait l'homme. Je ne savais pas à quoi il pouvait servir ce miroir. Ça faisait partie de mon contrat !

    - Tais-toi, brigand ! cria le Capitaine. Nous te livrerons aux autorités. L'enlèvement est un crime. S'en est fait de toi !

    Sans autre forme de procès, l'individu ligoté fut conduit au commissariat par deux hommes.

    - Il est dangereux de rester plus longtemps dans ce port, dit le Capitaine à ses amis. Il faut reprendre la mer et poursuivre notre route vers l'Europe. La Sirène est devenue notre énnemi. Il serait imprudent de rester plus longtemps à cet endroit. Au coucher du soleil, nous mettrons les voiles.

    C'est ainsi que l'équipage, vit s'éloigner les côtes baignées dans les lumières chaudes du coucher. Une tristesse assombrissait les visages des hommes, car ils ne savaient pas s'ils allaient retoucher terre de sitôt ; ils ne pouvaient dire si la malédiction qui les retenait prisonniers entre ciel et eaux serait levée à nouveau. Ils agitèrent la main vers un spectateur invisible restèrent à contempler la ville jusqu'à ce qu'elle s'efface dans les brumes du soir.