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parodie - Page 2

  • Le Petit Poucet (4)

    Les grands magasins sont source d'inspiration voire d'émerveillement  pour toute personne qui s'ennuie et ne sait pas quoi faire pour tuer le temps. Prenez par exemple un magasin de bricolage. Au départ, lorsque vous entrez, c'est juste pour jeter un coup d'oeil au cas où vous trouveriez quelque chose d'intéressant. Vous n'avez pas l'intention d'acheter un objet en particulier. Vous vous promenez entre les travées, vous regardez avec détachement les rayons et les articles qui y sont exposés, lorsque vous tombez sur le tournevis qu'il vous fallait la dernière fois où vous avez accroché un cadre. "Voilà ce qu'il m'aurait fallu !" dites-vous. "Pourquoi ne pas l'acheter au cas où ? En plus ce n'est pas très cher !" Plus loin, vous tombez sur une lampe à dynamo que vous convoitez depuis un moment: "Elle est en promo ! Chouette ! Une occasion, pour sûr !" Vous continuez votre chemin lorsque vous croisez le chemin d'un rayon consacré au jardinage. " Les pots à fleurs sont vraiment donnés ! D'ailleurs il est temps de rempoter mon cactus parce qu'il a beaucoup grossi  ce dernier temps. " Vous achetez la série des pots (vendus par trois car plus économiques ) en pensant qu'il peuvent toujours servir. Arrivés à la caisse, vous vous êtes affublés de plusieurs choses "indispensables, des occasions à ne pas manquer" que vous payez sans sourciller en étant persuadés que vous avez fait une bonne affaire. Plus tard, le tournevis se cassera net en deux au moment même où vous l'attendez le moins et vous aurez beau contempler dépités le manche il ne vous sera d'aucune utilité ; La lampe à dynamo ne marchera que deux trois fois parce que la manivelle s'est détachée et elle est irréparable, quant aux pots à fleurs il ne vous servirons pas de suite puisque votre cactus est crevé parce que vous l'avez trop arrosé.

    Bref, le monde merveilleux des magasins d'outillages -bricolage peut très vite se transformer en cauchemar. Mais le moment d'y entrer vous ne réfléchissez pas aux inconvénients mais plutôt aux avantages d'une telle démarche.

    Les fils du (pauvre) bûcheron ne pensaient pas à tout ça en franchissant la porte d'un grand magasin d'outillage bien connu portant dans son emballage d'origine la tronçonneuse neuve cassée made-in-China de leur père.

    " Je regrette, je ne peux pas vous la reprendre. Elle a déjà servi." annonça le vendreur à l'accueil du magasin.

    " C'est normal ! Notre père l'a acheté pour s'en servir. "

    " Nous ne reprenons les articles que s'ils n'ont pas servi. Comment savoir si ce n'est pas votre père qu'il l'a cassée ?"

    " Notre père s'est servi de cette tronçonneuse une seule fois ! Elle est tombée en panne dès le début ! Ça doit être un vice de fabrication."

    "Peut-être bien, mais je ne peux pas la reprendre. Si vous voulez on peut l'envoyer dans nos ateliers pour la faire voir par le spécialiste. Mais il faudra la laisser au moins quinze jours. "

    "Quinze jours ! Mais papa en a besoin tout de suite ! Vous ne pouvez pas faire quelque chose ? C'est urgent tout de même."

    "Laissez-moi téléphoner à l'atelier et je vais voir si c'est possible de trouver une solution."

    Le vendeur à l'accueil disparut derriere son comptoir laissant les trois frères à attendre en compagnie de la tronçonneuse neuve cassée.Vingt minutes plus tard il revint.

    "Écoutez, normalement il faut attendre trois semaine, uin mois pour les services. Je me suis arrangé pour que vous puissiez récupererla tronçonneuse dans dix jours."

    "C'est beaucoup trop ! Vous ne pouvez pas faire plus vite ?"

    " Déjà je vous fait une faveur. Et puis, passez me voir à la fin de la semaine. Je verrais ce que je peux faire. "

    "Et en attendant ? Est-il possible d'avoir une tronçonneuse de remplacement ?"

    "Vous avez l'extension de garantie ?"

    "Quelle extension de garantie ?"

    "Faites voir le papier. Hum... C'est bien ce que je craignais. Vous avez la garantie de base. Si votre père avait pris l'extension, là on aurait pu vous prêter une tronçonneuse de rechange. Je suis vraiment désolé. "

    "Mais..."

    "Je vous le dis: je suis désolé. Mais repassez me voir à la fin de la semaine."

    Sur ces paroles, le vendeur à l'accueil récupéra le carton contenant la tronçonneuse made-in-China et s'éclipsa laissant là les trois fils du (pauvre) bûcheron.


  • Le Petit Poucet 3

    En rentrant de l'école, les enfants du (pauvre) bûcheron trouvèrent leur père pleurant à chaudes larmes. Prostré, incapable de parler intelligiblement, le malheureux mari n'arrivait pas à expliquer les raisons de sa grande détresse.

    "Quelque chose est arrivé à notre mère !" dit l'aîné.

    "Elle n'est plus là !" répliqua le puîné.

    "Elle est peut-être allée faire les courses, ou  boire un café chez la voisine, les rassura le cadet. Ne nous affolons pas. Calmons d'abord notre père. Il nous expliquera ce qui en retourne. "

    "Tu as raison, petit frère, j'aurais dû y penser moi-même. Allons, papa, qu'est-ce qui t'arrive ?"

    Entre deux sanglots, le Malheureux (pauvre) bûcheron raconta la mésaventure de la tronçonneuse made-in-China et l'abandon de sa femme.

    "Je suis ruiné, se lamenta-t-il ! Bientôt les huissiers vendront aux enchères les quelques meubles qui nous restent encore et nous mourrons de faim ! "

    Les sanglots du (pauvre) bûcheron redoublèrent d'intensité et ses fils aîné et puîné, accablés par la perspective de se savoir orphelins, sans domicile fixe, rejetés de tous, se mirent à pleurer aussi. Bientôt la cabane du (pauvre) bûcheron tremblait sur ses fondations de bois et si le cadet des fils n'intervenait pas, ils dormiraient tous dès le soir même à la belle étoile.

    "Arrêtez de vous lamenter immédiatement ! Vous devriez avoir honte. Cela n'aide pas notre père de paniquer et de hurler de la sorte. Il faut agir."

    " Facile à dire, fit l'aîné. Nous sommes des enfants ? Que peut-on y faire ?"

    "Oui, il n'a pas tort, acquiéça le puîné. comment peut-on aider papa, alors que nous n'avons ni l'âge ni les qualifications pour ça."

    "Ne pas avoir tort ne signifie pas qu'il ait raison, répondit le Jeune dernier. Il me vient une idée."

    "Ah !? laquelle ?" firent ses frères.

    " C'est trop tôt pour vous en parler. Il faut d'abord que j'étudie les chances de la voir se réaliser. Dormons d'abord et demain matin, de bonne heure je vous en parlerai. "

    Ils essayèrent de dormir mais sans succès. Les cris de désespoir de leur père retentirent toute la nuit tel le bruit strident d'une tronçonneuse neuve en train de scier du bois. De guerre las, les trois garçons se résignèrent à l'insomnie.

    De beau matin, le plus jeune fils du (pauvre) bûcheron exposa son plan à ses frères.

    "Il faut que nous restons soudés les uns aux autres, sinon tout risque de s'écrouler. Quoi qu'il arrive vous devez m'écouter et n'obéir !"

    Les deux autres furent d'accord. Sans perdre plus d'une minute ils allèrent trouver leur père qui restait prostré devant le gros poêle de la cuisine à pleurer la perte de sa femme et de sa tronçonneuse. Le plus jeune prit la parole.

    "Papa, il est temps pour nous de nous montrer dignes de toi dans les dures circonstances  où tu te trouve. Nous avons trouvé le moyen de te tirer de ce mauvais pas, mais pour cela tu dois faire exactement ce que je te dirai. "

    Une lueur d'espoir jaillit au bout du tunnel noir où se se trouvait le (pauvre) bûcheron. Son coeur bâtit plus rapidement comme un oiseau qui se heurte aux parois de sa cage. Est-ce que son Petit Poucet lui proposait de le sortir du puits sans fond dans lequel il était tombé depuis la mort injuste de sa tronçonneuse et  l'abandon de sa femme ?

    "Quoi, mon fils ? Que dois-je faire s'écria-t-il d'une voix où perçait un soupçon d'hystérie. Je ferai tout ce que tu veux ! "

    "Très bien, papa. Où est la tronçonneuse ? "

    "Je l'ai laissée dans la grange à bois, pourquoi ?"

    "J'en ai besoin."

    "Mais elle ne marche pas mon garçon !"

    "J'ai cru comprendre ça. Ce que je veux, c'est de la récuperer. Sa boîte ausi. "

    "Pourquoi ?" s'étonna le (pauvre) bûcheron.

    "Réfléchis une minute, papa au lieu de te lamenter."

    "Quoi ? quoi ?"

    "Tu as acheté ta tronçonneuse à crédit, non ?"

    " Oui, mais..."

    "Nous allons la rapporter au magasin où tu l'a achetée et nous prendrons une autre. "

    " Comment ? C'est possible ça ?"

    "Elle est sous garantie, non ?"

    "Ben... qu'est-ce que j'en sais, moi ?"

    " Tout le matériel acheté neuf est sous garantie pendant un moment. La tronçonneuse ne peut pas faire exception. Donc ..."

    "Donc ? "

    " Puisqu'elle est sous garantie, le magasin nous l'échangera. Au pire il proposerons d'étudier pourquoi elle est tombée en panne et nous la réparer ! "

    Les paroles du Petit Poucet furent comme un souffle de vent frais qui caresse les voyageurs égarés dans le désert aride, pour le (pauvre) bûcheron. Le ciel se découvrait au-dessus de sa tête. Des larmes lui montèrent aux coin des paupières. Il se moucha bruyamment pour cacher son émotion. Il regarda ses enfants à tour de rôle et prononça enfin d'une voix fébrile.

    "Tu crois que ta mère va revenir ?"

    (to be continued)


     

  • Le Petit Poucet (2)

    "Je le savais ! J'en étais sûre ! Quel âne tu fais ! Une fois de ma vie, je te laisse acheter quelque chose seul et tu te goure ! Tu es un âne bâté, imbécile que tu es ! Mais tu n'as même pas regardé où c'était fabriqué ta tronçonneuse pourrie ? Comment tu peux être aussi bête !? Bla, bla, bla, bla, bla..."

    La femme du (pauvre) bûcheron n'arrêtait pas de l'agonir d'injures, d'imprécation, d'invéctives. Au fur et à mesure que sa femme, telle  une dragonne qui défend ses petits s'enivrait dans des discours interminables, le (pauvre) bûcheron se ratatinait dans ses chaussures qui finissait par l'avaler tout entier. Il ne savait où se mettre pour échapper à la rage dévastatrice de son épouse. Toute tentative pour calmer la mégère brave ménagère fut veine.

    "Chérie...", s'aventura le (pauvre) bûcheron.

    "NE T'AVISE PLUS DE M'APPELER CHERIE !  INUTILE ! C'EST FINI ! FINI? TU M4ENTENDS ! J'en ai ras le bol ! RAS LE BOL !"

    "Mais..."

    " IL N'Y A PAS DE MAIS QUI TIENNE ! J'en ai par dessus la tête ! Une fois, UNE FOIS je te laisse faire ce que tu veux et tu te  bananes !  Qu'est-ce qui va se passer maintenant, tu peux me dire ?  D'ailleurs, chaque fois que tu te  trouves dans l'embarras ça me retombe dessus ! Mais ne crois pas que je vais rester là à ramasser les pots cassés encore et encore.. Cette fois-ci, c'est la goutte qui fait déborder le vase !"

    " Dorine, que comptes-tu faire ?

    " Ce que je compte faire ? Tu me le demandes ? "

    "Ben..."

    " Quel culot  ! Si tu veux le savoir, je ne vais pas rester les bras croisés à subir ta bêtise !"

    "Ce... qui veut dire ?"

    "Ce qui veut dire, cher mari ,que JE M'EN VAIS ! Parfaitement, je m'en Vais !"

    Un sentiment d'injuste faillit l'étrangler et le désespoir du (pauvre) bûcheron toucha les fonds des abysses à cet ultimatum de sa Dulcinée. En emportant ses rêves dans les profondeurs, la tronçonneuse "made in China" entraînait dans son sillage l'ultime rayon de soleil de son existence. Avec la tronçonneuse made-in-China, coulaient  aussi les doux et rares moments de bonheur de la vie du (pauvre) bûcheron, en lui ôtant le seul être qui comptait pour lui, sa femme !


    (to be continued...)



  • Le Petit Poucet (Conte pour tous, ceux qui ne sont pas partis encore en vacances ou les autres) 1

    Après moult hésitations, l'Eté est enfin arrivé dans la cour des Sentiers-battus. Il fait une entrée fracassante puisqu'il s'affiche déjà au top 50° de la canicule et de sa forme. Malgré la chaleur torride, un vieux Bombyx en haut de son mûrier, à l'abri des rayons du soleil ardent, attend patiemment dans le feuillage vert et tendre, les enfants du voisinage pour leur raconter une histoire. C'est la tradition en haut du mûrier. Chaque après midi de l'été, alors que les adultes s'activent, ou se rôtissent dans la fournaise, le vieux Bombyx accueille les bambins afin de les distraire. Aujourd'hui, le vieux Bombyx a décidé de faire mieux que d'habitude.  Il pense avoir trouvé l'histoire qu'il leur faut ! (C'est qu'il est un peut suffisant le vieux Bombyx : il pense toujours avoir raison, savoir tout sur tout, maîtriser tous les sujets, être en mesure de faire face aux impondérables). Mais ne nous écartons pas du sujet. Le Bombyx pensait donc avoir trouvé le conte parfait pour les enfants-vers du mûrier. Ainsi commence-t-il son récit, à trois heures tapantes de l'après midi.

    "Dans une  forêt si vaste que l'on ne voyait ni le commencement ni la fin, un  (pauvre) bûcheron s'activait, avec sa tronçonneuse toute neuve, à couper du bois. Inlassablement, il admirait la rapidité, la maniabilité et la précision de son instrument de travail. Malgré le prix exorbitant qu'il avait payé, il ne tarissait pas d'éloges sur l'éfficacité qu'il procurait, la rapidité de l'exécution, la précision de la coupe et il bénissait sa banque et son banquier de lui avoir accordé le crédit nécessaire à l'achat de la tronçonneuse. Bien sûr les taux d'intérets et les garanties exigés pour l'accord du crédit étaitent assez exorbitants, mais cette tronçonneuse lui permettrait de couper plus de bois, vendre plus, gagner plus, rembourser les traites, nourrir sa famille, économiser quelqu' argent et pourquoi pas, emmener sa petite famille en vacances ?

    " D'ici un an ou deux, j'aurais mis de côté suffisamment pour rembourser mon crédit. Je pourrais enfin emmener ma femme au restaurant, lui offrir quelques babioles quelque colifichet qu'apprécient les femmes, payer une glace aux enfants les dimanches ! Pourquoi pas, les inscrire dans un club de lutte ou de karaté, leur acheter un instrument de musique. C'est vrai que le petit dernier a un don pour la chanson. Qui sait ? Il deviendra peut-être un chanteur célebre un jour ! Ah le plus intelligent de mes enfants ! Celui qui me ressemble le plus, mon dernier, mon Petit Poucet !" Il sourit tendrement à ce surnom. " Qu'il ne m'entend pas l'appeler comme ça ! Il va se mettre en colère. Papa, je ne suis plus un gamin ! qu'il me dirait. Il grandissent vite ces garnements. Au début , quand ils sont petits, il sont toujours dans vos pattes. Puis un beau jour ils vous trouvent trop collant et vous crient que c'est leur droit d'avoir leur intimité qu'il faut les respecter et que ce n'est pas aàvous de leur dicter leur conduite. Bon, pas toujours. Mais je sais que mon Petit Poucet n'est pas comme les autres. Lui, il ira loin ! je le sais. J'ai une intuition. Mon intuition de père. Et mon intuition ne me trompe jamais." 

    Ainsi rêvait le (pauvre) bûcheron en tranchant des troncs avec sa tronçonneuse neuve achetée à crédit dans sa fôret si vaste.

    Mais tout le monde le sait : les rêves ne sont bons qu'en tant que rêves et les rêves du (pauvre) bûcheron allaient rester en l'état de rêves plus longtemps que les rêves des autres gens car le destin allait briser ses rêves, les trancher net à l'aide de la tronçonneuse toute neuve tel un tronc d'arbre qui s'abat sous les coups des hâches des bûcherons.

    Alors qu'il tronçonnait un tronc d'un coup de tronçonneuse, l'instrument tressaillit entre les mains du tronçonneur, trembla, trésauta, vibra, rendit l'âme et trancha dans son dernier tréssaillement l'élan et les rêves du (pauvre) bûcheron.

    "Adieu argent, restaurant et glaces. Au revoir babioles, colifichets, aisance ! Bonjour soucis, huissiers et dettes ! " se lamenta le (pauvre) bûcheron en contemplant le désastre. "Que faire ? Comment annoncer la nouvelle à ma femme ? Comment rembourser mon crédit ?"

    Dans un couinement moqueur, la tronçonneuse neuve que le naîf (pauvre) bûcheron avait tant convoitée , tant désirée achetée à crédit, afficha pour le désespoir du pauvre homme : made in China !

    (to be continued)