Dans des déserts arides et des pleines infinies,
Sur la crête du vent, dans le souffle des vagues,
Dans les livres et dans les rêves,
Au confins de l’univers et dans mon cœur
Je t’ai cherché partout
Je ne pus te retrouver nulle part
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Dans des déserts arides et des pleines infinies,
Sur la crête du vent, dans le souffle des vagues,
Dans les livres et dans les rêves,
Au confins de l’univers et dans mon cœur
Je t’ai cherché partout
Je ne pus te retrouver nulle part
Tout dans cet univers est vert. La ville. Les parcs où l’on se promène le dimanche. Les squares. Les avenues. Les cours, les arbres qui les bordent. Les maisons. Verte et humide. Voici la ville. Vertes les places ; les cimetières. Verts, les fleuves qui la traversent comme deux cicatrices purulentes, infectées, qui vomissent leur odeur putride. Verts, les gens. Verts son monde et les collines en surplomb. Vert l’air qu’on respire à travers les ouvertures des systèmes d’évacuation.
Ici, les immeubles sont lourds. Sans fantaisie. Alanguis par les siècles. Les rues sont étroites, le ciel caché. Les venelles tortueuses. La lumière s’estompe vite sur les murs, absorbée, engloutie par les surfaces marbrées de moisissure, terne.
La ville est inhospitalière. Encaissée au centre de ses collines, elle se recroqueville, enfermée sur son passé et ses souvenirs ; comme l’est la femme.
La femme aime se promener dans la ville verte. Elle l’enveloppe, la rassure. En hiver, le brouillard étouffe le bruit de ses pas et elle s’imagine voyager dans un rêve éveillé. Une chape de brouillard qui vous enveloppe dans un doux bercement onirique. Curieusement depuis quelque temps, depuis que les hivers sont doux, les jours de brouillard se font rares. Le brouillard lui-même moins cotonneux. Les réverbères se dressent distinctement dans la nuit. Les fenêtres se découpent dans le reflet des eaux sombres. Les quais résonnent des pas inconnus qui s’enfoncent dans la nuit.
La ville convient à la femme. Et elle l’aime. Dans cet environnement clos, elle est. Elle existe. Elle est heureuse. Elle vit au rythme de la ville. La ville la comprend. Elle lui offre les mouvements de ses humeurs. Complices.
(à suivre)
Je ne peux que t’aimer
Dans l’obscure résurgence du désir
Où les sens s’abandonnent et s’assemblent
Dans le silence taciturne de ton cœur
Qui enclave le mien dans sa gangue
Sur les murs blancs de ma chambre
Où ton empreinte intacte grave des terreurs primitives
Dans ces lieux où les humeurs de tes baisers
Cèdent la place à d’obsédantes peurs
J’entrevois continuellement
Des mots inachevés, des gestes en attente
Des plaisirs inassouvis, insatiables
Dans l’espace restreint de ton corps où je meurs
Je ne peux que t’aimer
Comme hier, comme avant, comme toujours
Et je t’aime à nouveau
Puisque je suis sans exister et j’existe sans l’être
Je n’ai pas de jardin.
Mon univers se confine aux immeubles en béton d’une ville quelconque,
Les fleurs s’alignent par rangs ordonnés chez les fleuristes
Et la campagne se quadrille dans les squares piétinés de milliers des pas inconnus
Des promeneurs cherchant une illusion de verdure.
Je n’ai pas de jardin.
Les étés se marquent sur les feuilles des arbres qui changent de couleur
Au rythme des saisons citadines,
Aux aspects discordants de la pollution,
Aux ravages des nuits asphyxiantes.
Les hivers se chantent aux sons des matins pluvieux et humides,
Aux horizons brumeux des fleuves.
Je n’ai pas de jardin.
Je m’invente les fleurs, les parfums et les roses.
Les sourires s’épanouissent au soleil,
Les regards diffusent leurs senteurs délicates dans les rues rectilignes,
Les gestes bienveillants des passants
Animent de leur palette polychrome les prés de l’asphalte,
Les bonjours échangés avec le cantonnier,
Embellissent les trottoirs, et rendent la vie douce.
Mon âge ? L’amour des autres.
Ma religion ? L’âme des hommes.
Ma vocation ? Aimer la vie, à en mourir.